l’essentiel
La séance mensuelle de l’Académie des Sciences, des Lettres et des Arts d’Agen, mardi 13 novembre, a mis en lumière les liens que le chevalier de Saint-George (1745-1799) et la poète Rosemonde Gérard (1866-1953) ont su entretenir avec la ville. d’Agen. On doit à Alain Paraillous et Christian Moulié deux communications très vivantes sur leurs sujets.
Le Chevalier de Saint-Georges est né des amours de Georges Bologne, riche propriétaire sucrier de Guadeloupe, et d’une esclave d’origine africaine nommée Nanon. Son père décide de lui offrir la meilleure éducation possible et décèle très tôt chez lui des talents exceptionnels de musicien, notamment de violoniste. En 1756, la famille Bologne revient en France où le père achète, pour son épouse, une maison à Agen dans le quartier de la cathédrale Saint-Étienne.
Violoniste et redoutable… escrimeur
Si le violoniste épate tous les salons, il est un autre domaine dans lequel le chevalier de Saint-Georges excellera : l’escrime. Grâce aux conseils éclairés du compositeur François-Joseph Gossec, il réalise des opéras, des symphonies, des concertos… Reçue à Versailles, Marie-Antoinette tombe amoureuse de ce prodige dont les œuvres ne seront redécouvertes que dans la seconde moitié du XIXe siècle. siècle. Sa couleur de peau ne lui permet cependant pas d’accéder au poste de directeur de la Royal Academy of Music, bien que Louis XVI y soit favorable. La période troublée de la Révolution le voit quelque peu s’éloigner de Paris et c’est peut-être à Aiguillon, avec sa sœur Elisabeth-Bénédictine (fille légitime de Georges Bologne) ou à Agen qu’il se réfugie avant de mourir à 54 ans d’un cancer de la vessie. .
Nous laisserons à Alain Paraillous le soin de détailler dans nos colonnes l’épopée lot-et-garonnaise d’Elisabeth-Bénédictine, demi-soeur aimante du chevalier de Saint-George, et ses liens avec Marie-Adèle de Batz de Trenquelléon (fondatrice de le couvent) et la famille de Toussaint-Louverture.
Un descendant du général Valencia
La caserne militaire puis la gendarmerie d’Agen portèrent, pendant 120 ans, le nom du général de division de la Révolution et de l’Empire : Jean-Baptiste Cyrus Adélaïde de Timbrune de Thiembronne de Valence dont l’arrière-petite-fille n’était autre que Rosemonde Gérard. , épouse d’Edmond Rostand. Le grand public ne peut ignorer ses vers célèbres : Parce que tu vois tous les jours, je t’aime plus / Aujourd’hui plus qu’hier et bien moins que demain.
Le ténor et poète Christian Moulié, collectionneur de partitions anciennes et historien à ses heures perdues, découvre que Rosemonde Gérard était venue au théâtre Ducourneau il y a tout juste 100 ans (le 2 avril 1924) pour y prononcer une conférence littéraire. Elle a écrit une pièce dédiée à Jasmin dont l’action se déroule à Agen.
Ces révélations ont fait grand bruit, notamment dans le salon de l’hôtel Ladrix, mi-novembre, à l’occasion d’une séance mensuelle de l’Académie qui restera dans l’histoire.
France