des milliers de manifestants ont défilé contre l’extrême droite en France le 15 juin

des milliers de manifestants ont défilé contre l’extrême droite en France le 15 juin
des milliers de manifestants ont défilé contre l’extrême droite en France le 15 juin

Des dizaines de milliers d’opposants à l’extrême droite défilent samedi à travers la France à l’appel des syndicats, des associations et du Nouveau Front populaire, l’union des partis de gauche ébranlés par des accusations de « purge » au sein de LFI.

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté ce samedi 15 juin en France pour réclamer le départ “républicain” contre l’extrême droite qui pourrait être portée au pouvoir grâce aux élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet.

Selon la CGT, 640 000 manifestants ont défilé en France, dont 250 000 à Paris. Dans la capitale, la préfecture de police a dénombré 75 000 manifestants.

De Bayonne à Nice, de Vannes à Reims, des manifestants anti-RN se sont mobilisés contre la perspective d’une victoire de l’extrême droite aux législatives, avec la possibilité de l’entrée du chef du Rassemblement national, Jordan Bardella. à Matignon.

“Je pensais que je n’allais jamais voir l’extrême droite arriver au pouvoir et maintenant, cela peut arriver”craint Florence David, 60 ans, entraîneur qui défile à Paris.

« Pas besoin de voter RN pour aimer la France »

A Lille, 4 000 personnes ont défilé selon la préfecture, plus de 10 000 selon les syndicats. A Bordeaux, ils étaient 30 000 selon l’intersyndicale, 6 800 selon les autorités. A Clermont-Ferrand, entre 2 600 (préfecture) et 5 000 personnes (syndicats) ont manifesté. Au Puy-en-Velay, ils étaient 580 selon la préfecture. A Lyon, la manifestation est prévue ce dimanche 16 juin.

A Marseille, des milliers de personnes ont défilé dans une ambiance festive entre le Vieux-Port et l’entrée du port de la deuxième ville de France. La préfecture de police a dénombré 11 700 manifestants. Dans la foule diversifiée rassemblée dans la deuxième ville de France se trouvaient principalement des jeunes, mais aussi de nombreuses familles venues avec de jeunes enfants en poussette et quelques personnes âgées.

Plusieurs drapeaux français ont été brandis par les manifestants, certains recouverts de slogans comme “Nous aimons la France, pas R’Haine” ou « Pas besoin de voter RN pour aimer la France ».

Quelques brefs épisodes de tension

Les cortèges se sont déroulés dans une large mesure dans le calme, hormis quelques brefs épisodes de tension à Rennes où quelques dizaines d’antifa ont été repoussés par la police à coups de gaz lacrymogènes. A Paris, des équipements urbains ont été endommagés et une agence bancaire ciblée par des manifestants cagoulés. Les policiers ont également été la cible de jets de bouteilles auxquels ils ont répondu avec des gaz lacrymogènes.

Partout en France, des slogans résonnaient dans les cortèges : « la jeunesse agace le Front National », « pas de quartier pour les fascistes, pas de fascistes dans nos quartiers » Ou “Bardella, sors de là, la République n’est pas à toi”.

“La situation est grave, il faut s’impliquer”, explique Gauvin Chêne, un étudiant de 20 ans. «Je suis là pour défendre les droits des femmes, l’égalité entre les peuples, l’écologie aussi», affirme Marie Chandel, 58 ans, employée à l’Éducation nationale.

Selon des sources policières, 300 à 350 000 personnes étaient attendues. 21 000 policiers et gendarmes ont été mobilisés.

Cinq syndicats CFDT, CGT, UNSA, FSU et Solidaires ont appelé à la mobilisation. FO, CFE-CGC et CFTC mettent en avant leur apolitisme pour ne pas appeler à manifester.

Purge au sein de LFI

Les dirigeants de gauche étaient en tête du cortège à Paris. Sans un mot sur les profondes divergences qui secouent le Nouveau Front populaire, après la décision de La France Insoumise (LFI) de ne pas réinvestir plusieurs figures opposées à Jean-Luc Mélenchon.

“Nous sommes prêts, nous avons fait (l’union), personne n’y a cru”, “nous allons vous rendre la flamme. Et pas celui du Front National, celui-là on va l’éteindre”a lancé la patronne des Écologistes Marine Tondelier.

« Il y a des divergences entre nous mais quand l’essentiel est en jeu, nous n’avons pas le droit de faire autre chose que de nous rassembler »a ajouté le patron des socialistes, Olivier Faure. «Nous écrivons l’histoire»a assuré Mathilde Panot, proche de Jean-Luc Mélenchon.

A Amiens, François Ruffin encore pressé “ne pas retourner au ressentiment”, mais « prendre de la hauteur ». « Jean-Luc Mélenchon est fabuleux quand il se retire »il a abordé.

La grogne a éclaté au sein de LFI vendredi soir. Un proche de la tribune, Adrien Quatennens, bien que condamné en 2022 à quatre mois de prison avec sursis pour violences conjugales, a été réinvesti dans le Nord.

En revanche, Danielle Simonnet, Raquel Garrido et Alexis Corbière, figures historiques du mouvement opposé à la ligne mélenchoniste, ont été brutalement licenciées et remplacées par d’autres candidats inconnus du grand public.

« Une épuration »a dénoncé le premier, le second accusant Jean-Luc Mélenchon de “régler des comptes”.

« Extrêmement choqué »Marine Tondelier a convoqué les autorités de son parti EELV et Olivier Faure tente de « régler l’éviction scandaleuse » des députés LFI.

Autre sujet de discorde potentiel au sein du Nouveau Front populaire, l’ancien président socialiste de la République François Hollande, favorable à l’union de la gauche contre l’extrême droite, a annoncé sa candidature aux élections législatives en Corrèze.

Le RN en tête dans les sondages

Abasourdie après l’annonce surprise de la dissolution par Emmanuel Macron, la majorité est passée à l’offensive auprès du Premier ministre Gabriel Attal, en campagne samedi dans sa circonscription de Vanves (Hauts de-Seine) où il a promis de “ne jamais le laisser tomber”. Il dévoilera le programme de la majorité au JT de 20 heures sur France 2.

Avec 33% d’intentions de vote, le RN est arrivé nettement en tête au premier tour des élections législatives du 30 juin, devant le Nouveau Front populaire (25%) et la majorité présidentielle (20%), selon Opinionway. Sondage publié samedi pour Les Echos.

Dès vendredi, Jordan Bardella en campagne dans le Loiret a choisi de faire du Nouveau Front populaire sa cible numéro 1.

Le président du RN, qui vise Matignon à seulement 28 ans, a jugé que seul “deux groupes politiques” pourront « composer un gouvernement »: la sienne, favorite dans les sondages, et cette nouvelle union de la gauche.

Alors que l’Euro de football débutait vendredi soir en Allemagne, l’attaquant de l’équipe de France Marcus Thuram a appelé à “battez-vous pour que le RN ne passe pas”un poste rare pour un sportif de haut niveau.

 
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