un décès et un début de scandale après l’ultra-trail en Haute-Savoie

un décès et un début de scandale après l’ultra-trail en Haute-Savoie
un décès et un début de scandale après l’ultra-trail en Haute-Savoie

« Pourquoi le départ a-t-il été donné ? L’organisation n’avait pas accès aux prévisions météorologiques ? », s’interroge un coureur, après l’accident mortel d’un traileur survenu dans la nuit de ce vendredi 14 juin au samedi 15 juin, sur l’Ultra-trail du Haut Giffre (Haute-Savoie). Comme lui, de nombreux concurrents s’interrogent sur la responsabilité de la direction de course dans le drame survenu vers 4h30 du matin. Alors que la pluie tombait abondamment sur les montagnes plongées dans l’obscurité, quatre coureurs sont tombés dans la descente de la Pointe d’Angolon (2 090 m). ), vers le 18ème kilomètre du parcours.

« Les bénévoles et l’équipe médicale ont d’abord pris en charge les victimes », rapporte la préfecture de la Haute-Savoie. Mais compte tenu de leur état, l’organisateur a fait appel à l’aide publique. Tout vol en hélicoptère étant impossible, le peloton de gendarmerie de haute montagne est arrivé sur zone par caravane terrestre. Les victimes n’ont pu être évacuées par avion vers les hôpitaux de la région qu’à 9h30. »

Selon la procureure de Bonneville, Karline Bouisset, le traileur décédé était un homme né en 1972. Il est décédé sur le coup d’un arrêt cardiorespiratoire. Les deux autres blessés graves souffrent d’un traumatisme crânien et d’un traumatisme pelvien pour l’un, d’un traumatisme crânien et d’un traumatisme à l’épaule pour l’autre. Leur pronostic vital n’est pas compromis. Une dizaine d’autres coureurs ont été secourus pour blessures légères et hypothermie.

« De 4h-5h jusqu’à 9h-10h tu vas souffrir, je ne vais pas te mentir »

Le drame s’est produit sur la course principale du week-end, soit 90 km et 7 000 m de dénivelé positif. Parmi toutes les épreuves parties de la gare de Samoëns, l’Ultra-trail du Haut Giffre comptait 4 100 inscrits.

Sur la ligne de départ, ce vendredi soir, le directeur de course, David Justo, savait que les conditions météorologiques et le terrain seraient extrêmes et avait prévenu les coureurs en conséquence au micro du speaker : « Nous avons tout fait pour que vous transmettiez toute la itinéraire. C’était compliqué. Ce n’est pas de l’asphalte, ce sont des montagnes. Je vais donc vous demander d’être très, très prudent, d’y aller très lentement. Il y a de nombreuses sections de neige et de pierres. Prends soin de toi (…). Il fera zéro degré. J’espère que vous avez pris votre matériel obligatoire, il y aura des contrôles sur le parcours (…). De 4h-5h jusqu’à 9h-10h, vous allez souffrir, je ne vais pas vous mentir, car il y aura des déluges d’eau, 40 mm prévus. Il va faire froid, beaucoup de vent, plus de la pluie, ça va être très dur (…). La descente depuis la Pointe d’Angolon n’est pas longue, 300-400 mètres, mais elle est vraiment très raide et dans la boue”, a-t-il souligné aux traileurs, tout sourire devant la caméra retransmettant une partie de l’épreuve. Ce passage Angolon est en partie bordé par une falaise.

Quatre coureurs sont tombés dans la descente de la Pointe d’Angolon (2 090 m) aux alentours du 18e kilomètre du parcours. RD

Sans alerte de Météo France ni interdiction de la préfecture, le départ pourrait avoir lieu. Mais pendant la nuit, les coureurs ont décrit des scènes de chaos. ” Je suis en colère. J’ai vu sous mes yeux des gens dévisser 300 m et se blesser, hurler de peur, décrit Romain Delaplace. Comment, avec la météo annoncée, avez-vous pu nous envoyer à Angolon ? Vous nous mettez en danger. Quand on participe à une course organisée, on fait en principe confiance. »

« Ce genre de drame était malheureusement prévisible »

Fabrice Milou a vu « des gens voler, frapper dans tous les sens, crier puis disparaître dans le noir. C’était apocalyptique. Ça remue dans la tête. » Certains coureurs avouent avoir fait demi-tour alors que les conditions étaient trop périlleuses. D’autres estiment qu’ils ne devraient pas participer à la course s’ils n’ont pas le niveau technique suffisant. « Est-ce qu’on annule toutes les courses de montagne dès qu’il y a un risque ? » demande un coureur.

« Les trailers sont des compétiteurs, pas des alpinistes, précise Romain, guide de la région. Des conditions déplorables ont été annoncées. Les organisateurs ne veulent pas perdre la face ni l’argent. Ce genre de drame était donc malheureusement prévisible. »

 
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