la rénovation de votre maison ralentie… de 43 nids d’hirondelles

la rénovation de votre maison ralentie… de 43 nids d’hirondelles
la rénovation de votre maison ralentie… de 43 nids d’hirondelles

Si vous découvrez un nid d’hirondelle sous votre toit, n’y touchez pas : la loi interdit leur destruction sous peine d’amende de 15 000 euros. Si vous en découvrez 43, bonne chance… Samedi matin, Sylvie, habitante de Dammartin-en-Serve (Yvelines) assistera, soulagée, à l’inauguration de la « tour de l’hirondelle » dans ce village proche de Mantes-la-Jolie. Censé abriter les oiseaux et leur progéniture, il marque aussi, pour elle, la fin de plusieurs mois de galère.

Copropriétaire d’un appartement dans une ancienne auberge, cette mère de famille décide, début 2023, de réaliser une rénovation de façade avec son voisin. Ce chantier banal va vite se transformer en parcours du combattant. L’ancienne auberge est, pour une raison inconnue, l’un des plus grands « spots » d’hirondelles de la région : 43 couples y ont élu domicile, juste sous le toit.

« Je savais qu’il y avait des nids, évidemment. Comment les rater ? elle a souri. Au début c’est drôle. Mais lorsqu’ils se multiplient, cela devient vite compliqué. On se retrouve avec des crottes partout, sur les fenêtres ou sur le trottoir. On souffle quand ils émigrent à l’automne. Mais cela ne dure qu’un temps : ils reviennent en force au printemps avec une famille élargie. »

Elle devait démontrer le bien-fondé de sa rénovation

La propriétaire a contacté la Ligue de protection des oiseaux (LPO) qui lui a rappelé l’interdiction formelle de toucher aux nids de cette espèce protégée. Leur destruction volontaire est punie d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende. Sylvie entre alors en contact avec Atena 78, une association locale spécialisée dans la protection animale, qui lui apportera son expertise.

Tous deux constitueront un épais dossier administratif à l’attention de la direction régionale et interdépartementale de l’environnement, de l’aménagement et des transports (Drieat). ” C’est lourd. Il y a une dizaine de pages à remplir, des photos à apporter pour démontrer le bien-fondé de rénover ma façade, un dessin de ce que j’ai prévu de faire… » se souvient-elle.

La responsabilité des nids lui incombe également. « La loi autorise leur déplacement lors de leur migration mais dans un cadre très strict et chacun d’entre eux doit être remplacé par des nids artificiels », indique Dominique Robert.

Une tour à 12 000 euros

Sylvie, conseillère bancaire, se découvre alors une nouvelle « passion » pour l’ornithologie, passant des heures sur Internet à traquer les fournisseurs de nids d’hirondelles artificiels. Il faut également commander un bac à boues, afin qu’ils puissent constituer leur litière. Et enfin une « tour », sorte de nichoir géant pour accueillir les nouveaux résidents, dont le coût est de 12 000 euros…

« Heureusement, nous avons obtenu une subvention du conseil départemental des Yvelines. Mais pour le reste, nous nous sommes débrouillés seuls, avec Atena. Absolument personne ne nous a aidé, déplore-t-elle. Et quand j’ai reçu les nids, j’ai dû les couper car ils ne rentraient pas. »

Finalement, après un an de procédure, de recherche, de bricolage et de stress, l’autorisation a finalement été accordée par Drieat. La rénovation a été réalisée cette année, juste avant le printemps, et une tour a été érigée au pied de l’église, sur la place du village. Les nids artificiels ont été installés par son artisan. Drieat lui a dit que sa maison serait placée sous observation pendant cinq ans.

 
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