Non seulement les campeurs de McGill n’ont pas l’intention de plier bagages, mais ils organisent désormais un programme éducatif « révolutionnaire » pour occuper leur été, une annonce qui inquiète le recteur de l’Université.
Le groupe Solidarité pour les droits humains des Palestiniens (SPHR) veut « transformer son espace en un lieu d’éducation révolutionnaire » en organisant un programme d’été pour les jeunes. L’annonce, publiée sur Instagram, était accompagnée d’une image de personnes portant des keffiehs et tenant des armes automatiques dans leurs bras.
La publication a suscité une réaction de la part du recteur de l’Université McGill, Deep Saini, qui l’a qualifiée d’« extrêmement alarmante » dans un communiqué. « Les images qui évoquent la violence ne sont pas des outils d’expression et de rassemblement pacifiques », a-t-il ajouté.
L’Université McGill a « contacté les autorités de sécurité municipales, provinciales et fédérales » pour signaler la publication comme un « problème de sécurité nationale », a ajouté le recteur par courriel, ajoutant que la présence d’agents de sécurité augmentera autour du camp et partout sur le campus.
Le programme est une initiative « pacifique et légitime » ouverte aux Montréalais de tous âges, a toutefois affirmé Zeyad Abisaab, coordonnateur général du groupe SPHR de l’Université Concordia. « Au lieu de passer du temps à parler d’une image, l’administration devrait cesser d’être complice du génocide. », a ajouté le jeune homme.
Éducation pour la cause
Un calme plat régnait sur le campus de l’Université McGill vendredi après-midi. Autour du campement, des poignées de manifestants discutaient tranquillement, sous le regard des quelques agents de sécurité disséminés aux alentours.
Assis à une table de pique-nique, Zeyad Abisaab a détaillé le programme pédagogique, qui se déroulera du 17 juin au 12 juillet, sur le campus universitaire. Au menu : conférences, ateliers sur l’histoire palestinienne et activités artistiques. Des cours donnés par des professeurs de l’Université McGill et de l’Université Concordia sont également prévus, selon la coordonnatrice.
«Nous sommes ici au Québec, où la liberté d’expression et l’éducation sont considérées comme des droits», a déclaré Zeyad Abisaab, selon qui le programme ne mérite pas d’inquiéter. « Il y a eu un espace pédagogique et des activités depuis le début du camp », précise le jeune homme.
