La Ville de Montréal clôture l’exercice 2023 avec un surplus de 187,6 millions de dollars. L’administration de Valérie Plante s’attend à une année 2024 difficile financièrement, mais promet que les hausses d’impôts imposées aux Montréalais l’an prochain seront inférieures à celles du dernier budget qui atteignait 4,9 %.
« 187,6 millions, cela peut paraître une somme importante, mais sur un budget de près de 7 milliards de dollars, c’est l’équivalent d’arriver du kif-kif », a indiqué le président du comité exécutif de la Ville, Luc Rabouin.
La Ville a reçu des revenus supérieurs aux prévisions de 59 millions et elle estime que le plan de resserrement budgétaire mis en place l’automne dernier lui a permis de réduire suffisamment ses dépenses de fonctionnement pour terminer l’année plus confortablement.
Rappelons qu’en octobre dernier, l’administration Plante jugeait que son coussin de 40,8 millions qu’elle anticipait alors pour 2023 ne lui laissait pas de marge de manœuvre suffisante. Elle a alors décrété un gel des embauches et le report des dépenses non encore engagées dans l’espoir de débloquer un montant de 115,7 millions. L’administration avait toutefois imposé des hausses moyennes d’impôts de 4,9 % aux Montréalais pour 2024.
L’année 2024 sera encore difficile financièrement pour la Ville qui anticipe une réduction de ses revenus, a indiqué Luc Rabouin. L’élu a toutefois assuré que les hausses d’impôts du prochain budget seraient inférieures à celles imposées aux Montréalais en 2024. « Il est certain qu’on ne sera pas à 4,9 % », a-t-il affirmé, rappelant que lors de la dernière campagne électorale , l’administration s’est engagée à ne pas augmenter les impôts au-delà de l’inflation.
Ralentissement de l’immobilier
En 2023, la Ville a enregistré une baisse des recettes liées aux droits de mutation par rapport aux prévisions, soit un écart négatif de 43,9 millions en 2023. En revanche, elle a reçu 7,2 millions de plus que prévu avec les licences et permis de construction ou de modification.
Les recettes des amendes ont également été inférieures aux prévisions, soit 24,7 millions de moins, et celles des amendes et pénalités ont représenté 4 millions de moins que les recettes budgétisées.
La croissance de l’immobilier a également été plus lente que prévu et plusieurs projets de construction ont été retardés en 2023. Au total, les recettes fiscales ont donc été réduites de 14,7 millions par rapport aux prévisions, dont 7,6 millions sont imputables au ralentissement de la construction.
Toutefois, certains coûts de fonctionnement ont dépassé les prévisions. C’est le cas du déneigement qui a coûté 46,2 millions de plus que prévu et des heures supplémentaires des services de sécurité publique qui ont augmenté les rémunérations de 52,6 millions. L’embauche de 362 policiers en 2023 devrait permettre de réduire les dépenses en heures supplémentaires au Service de police de Montréal (SPVM) en 2024.
Quant à la dette, elle atteint 6,7 milliards de dollars au 31 décembre 2023.
Pour l’opposition, les états financiers présentés par l’administration ne présagent rien de bon pour l’année prochaine. « Les caisses de la ville sont vides. Nous sommes au bord d’une crise financière», a déclaré le maire de l’arrondissement de Saint-Laurent, Alan DeSousa, qui dit craindre des réductions de services importantes lors du prochain budget qui sera déposé cet automne. L’élu d’Ensemble Montréal a reproché à l’administration Plante d’être incapable de contrôler ses dépenses, qu’elle a financées grâce à des hausses d’impôts de près de 9 % en deux ans.
