Après dissolution, la France conclut sa pire semaine sur les marchés depuis 2022

Après dissolution, la France conclut sa pire semaine sur les marchés depuis 2022
Après dissolution, la France conclut sa pire semaine sur les marchés depuis 2022
Chute du CAC 40, tensions sur les taux d’emprunt, banques sous pression: la semaine a été dure pour la France sur les marchés après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale qui a dérouté les investisseurs (ERIC PIERMONT / AFP/ Archives)

Chute du CAC 40, tensions sur les taux d’emprunt, banques sous pression : la semaine a été dure pour la France sur les marchés après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale qui a dérouté les investisseurs.

“L’incertitude sur l’issue des élections françaises est extrême”, s’inquiètent les analystes de la banque Natixis.

Selon un sondage publié mercredi, le RN et l’alliance de gauche pourraient récolter chacun plus de voix que la majorité présidentielle, qui devrait sortir affaiblie de la nouvelle législature.

Les élections des 30 juin et 7 juillet pourraient déboucher sur l’entrée au gouvernement du RN, ou de membres de l’alliance de gauche Nouveau Front populaire.

Mais les programmes politiques des deux camps ne risquent pas de plaire aux marchés, entre baisses d’impôts à l’extrême droite et abrogation de la réforme des retraites à gauche.

Un point commun est identifié par les analystes : le risque d’augmentation des déficits budgétaires, « à l’heure où le déficit est élevé et où le taux d’endettement de l’État a déjà augmenté », rappelle Sylvain Bersinger, analyste chez Asterès.

La Bourse de Paris souffre

Le principal indice de la Bourse de Paris, le CAC 40, a perdu 6,23% depuis le début de la semaine, soit la pire baisse hebdomadaire depuis mars 2022, juste après l’invasion russe de l’Ukraine.

Cette semaine d’effondrement a annulé les gains enregistrés au cours de l’année, le CAC 40 affichant désormais un repli de 0,53% depuis le 1er janvier.

Toutes les grandes entreprises ont enregistré une baisse du cours de leurs actions sur la semaine, signe que les investisseurs ont préféré se mettre à l’abri.

Les banques, victimes collatérales

Les banques ont été les valeurs les plus négligées par les investisseurs cette semaine, confrontées à “un peu de panique” face au risque d’éclatement de la zone euro, selon David Benamou.

Depuis lundi, la Société Générale a perdu 14,87%, BNP Paribas 11,99%, signant leur pire semaine depuis mars 2023, au moment de la crise du secteur bancaire des faillites aux Etats-Unis et du rachat du Crédit Suisse par l’UBS.

Le Crédit Agricole perd 10,96%, sa plus forte baisse depuis mars 2022.

Les actions bancaires sont généralement les plus sensibles lorsque des inquiétudes surviennent concernant les marchés. Par ailleurs, le secteur bancaire européen affiche jusqu’à présent “une rentabilité absolument stratosphérique” et reste en hausse “de plus de 18% depuis le début de l’année” selon M. Benamou.

Fortes pressions sur la dette

Déjà inquiets de la situation budgétaire de la France avant cette crise politique – l’agence de notation S&P avait abaissé d’un cran la note du pays en mai – les investisseurs étaient très mal accueillis face à l’éventualité d’un changement de direction. du gouvernement.

L’agence de notation Moody’s a estimé mardi que le parti vainqueur des élections anticipées “n’aurait probablement pas la majorité absolue” et craignait “un risque accru d’instabilité politique” en France.

Le taux d’intérêt auquel la France emprunte sur les marchés à dix ans a connu de fortes variations : de 3,10% la semaine dernière, il est passé à 3,31% mardi et est retombé à 3,12%.

L’écart entre ce taux et son équivalent allemand s’est considérablement creusé. Il était de 0,48 point de pourcentage il y a une semaine et a atteint 0,77 point de pourcentage vendredi, son plus haut niveau depuis 2017.

Cet écart est un indicateur qui mesure la confiance des investisseurs dans un pays et dans ses perspectives économiques à long terme.

L’euro a également réagi et a chuté de près de 1% face au dollar sur la semaine.

Audiovisuel et concessions touchés

Le RN envisage de privatiser l’audiovisuel public français et de nationaliser les autoroutes. En réaction, les groupes audiovisuels TF1 (-16,99%) et M6 (-11,99%), inquiets pour leurs recettes publicitaires, ont chuté sur la semaine. Vinci (-11,39%) et Eiffage (-14,70%) perdent également du terrain.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Sport et Champagne CREPS Reims Dimanche 22 Septembre 2024 – .
NEXT Pas surpris par les succès de Jason Maas – .