Après la dissolution de l’Assemblée, la France connaît sa pire semaine sur les marchés financiers depuis 2022

Après la dissolution de l’Assemblée, la France connaît sa pire semaine sur les marchés financiers depuis 2022
Après la dissolution de l’Assemblée, la France connaît sa pire semaine sur les marchés financiers depuis 2022

Chute du CAC 40, tensions sur les taux d’emprunt, banques sous pression… Ce fut une semaine difficile pour la France sur les marchés après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale qui a dérouté les investisseurs.

“L’incertitude sur l’issue des élections françaises est extrême”, s’inquiètent les analystes de la banque Natixis. Selon un sondage publié mercredi, le RN et l’alliance de gauche pourraient récolter chacun plus de voix que la majorité présidentielle, qui devrait sortir affaiblie de la nouvelle législature.

Risque d’augmentation des déficits

Les élections des 30 juin et 7 juillet pourraient déboucher sur l’entrée au gouvernement du RN, ou de membres de l’alliance de gauche Nouveau Front populaire. Mais les programmes politiques des deux camps ne risquent pas de plaire aux marchés, entre baisses d’impôts à l’extrême droite et abrogation de la réforme des retraites à gauche.

Un point commun est identifié par les analystes : le risque d’augmentation des déficits budgétaires, « à l’heure où le déficit est élevé et où le taux d’endettement de l’État a déjà augmenté », rappelle Sylvain Bersinger, analyste chez Asterès.

Le secteur bancaire concerné

Le principal indice de la Bourse de Paris, le CAC 40, a perdu plus de 6% depuis le début de la semaine, soit la pire baisse hebdomadaire depuis mars 2022, juste après l’invasion russe de l’Ukraine. Cette semaine de baisse a effacé les gains enregistrés jusqu’à présent au cours de l’année. Le CAC 40 affiche désormais une baisse de 0,33% depuis le 1er janvier.

La Bourse de Paris a même chuté de plus de 3% vendredi. Vers 16h40, l’indice phare de la Bourse de Paris, le CAC 40, abandonnait 3,13% à 7.466,80 points, au plus bas depuis janvier.

Toutes les grandes entreprises ont enregistré une baisse de leurs cours de bourse sur la semaine, signe que les investisseurs ont préféré se mettre à l’abri. Les banques ont été les valeurs les plus négligées par les investisseurs cette semaine, confrontées à “un peu de panique” face au risque d’éclatement de la zone euro, selon David Benamou.

Depuis lundi, la Société Générale a perdu 15,9%, BNP Paribas 12,9%, signant leur pire semaine depuis mars 2023, au moment de la crise du secteur bancaire des faillites aux Etats-Unis et du rachat du Crédit Suisse par l’UBS. Le Crédit Agricole perd 12,4%, sa plus forte baisse depuis mars 2022. Les actions bancaires sont habituellement les plus sensibles lorsque surgissent des inquiétudes pour les marchés. Par ailleurs, le secteur bancaire européen affiche jusqu’à présent “une rentabilité absolument stratosphérique” et reste en hausse “de plus de 18% depuis le début de l’année” selon M. Benamou.

Les groupes audiovisuels s’inquiètent

Déjà inquiets de la situation budgétaire de la France avant cette crise politique – l’agence de notation S&P avait abaissé d’un cran la note du pays en mai – les investisseurs étaient très mal accueillis à l’idée d’un changement de cap. du gouvernement.

L’agence de notation Moody’s a estimé mardi que le parti vainqueur des élections anticipées “n’aurait probablement pas la majorité absolue” et craignait “un risque accru d’instabilité politique” en France.

Le taux d’intérêt auquel la France emprunte sur les marchés à dix ans a connu de fortes variations : de 3,10% la semaine dernière, il est passé à 3,31% mardi et est retombé à 3,13% vendredi. vers 15h30. L’écart entre ce taux et son équivalent allemand s’est sensiblement creusé. Il était de 0,48 point de pourcentage il y a une semaine et a atteint 0,77 point de pourcentage vendredi, le plus élevé depuis 2017. Cet écart est un indicateur qui mesure la confiance des investisseurs dans un pays et dans ses perspectives économiques à long terme. terme. L’euro a également réagi et a chuté de plus de 1% face au dollar sur la semaine.

Le RN envisage de privatiser l’audiovisuel public français et de nationaliser les autoroutes. En réaction, les groupes audiovisuels TF1 (-16%) et M6 (-12%), inquiets pour leurs recettes publicitaires, ont reculé. Vinci (-10%) et Eiffage (-13%) perdent également du terrain.

 
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