Questions sur l’âge d’un accusé d’inceste… après son procès

Questions sur l’âge d’un accusé d’inceste… après son procès
Questions sur l’âge d’un accusé d’inceste… après son procès

Un procès de deux jours a été entendu en avril par la juge Blanchette de la Cour du Québec. Alors qu’il délibérait pour rendre son verdict, l’avocat de l’Aide juridique, Samuel Bouchard, a reçu de nouvelles informations mettant en doute la date à laquelle les faits se sont produits. Son client était-il majeur ou mineur lors de l’événement ?

« Déjà au fond, l’accusation était à une date assez proche de la date de naissance de mon client, et l’année de sa majorité », raconte-t-il. L’arrivée de cette nouvelle preuve m’a amené encore plus de doutes sur la date à laquelle cela aurait pu se produire et donc sur l’âge de mon client.

Une demande de réouverture de l’enquête a donc été présentée au juge Blanchette « afin qu’il nous permette de présenter cette preuve », explique Me Bouchard.

Toutefois, la procureure criminelle et pénale Me Raphaëlle Samson estime toujours que l’accusé était majeur au moment des faits. « L’accusation affirme qu’il était âgé d’au moins 18 ans au moment des faits », assure-t-elle.

Point de droit

Pour Me Bouchard, ce point de droit qui a été débattu jeudi au palais de justice de Sherbrooke « est très intéressant ». «Je pense que considérant qu’il n’y a rien au Québec, ça pourrait être une bonne décision qui pourra être prise sur ce qu’on fera une fois le procès déjà terminé.»

«Ce n’est pas la première fois au Québec qu’on remet en question l’âge d’un accusé», explique Me Bouchard. Normalement, nous le savons à l’avance et nous effectuons les démarches à la Chambre des Jeunes. Nous abordons le problème avant de passer au procès. Mais c’est la première fois au Québec que cette question se pose après le procès.»

Ailleurs dans le pays, « le tribunal s’est déclaré incompétent. Il ne peut donc être déclaré coupable ni acquitté. A ce moment-là, c’est le procureur de la République qui décide d’engager ou non une procédure devant la Chambre de la jeunesse », explique l’avocat.

Doute sur l’âge et la minorité

Selon Me Bouchard de l’Aide juridique, « s’il subsiste un doute quant à l’âge à la majorité, nous donnerons compétence à la Chambre de la jeunesse et nous laisserons à ce juge le soin de décider s’il y a une preuve hors de tout doute sur la question. minorité, sur la majorité ou en cas de doute. En cas de minorité ou de doute sur l’âge, nous restons à la Chambre des Jeunes.

« S’il existe des preuves incontestables sur la majorité et que les procédures ont été menées à la Chambre des Jeunes, le juge sera compétent pour prononcer une peine pour les adultes. On n’ouvrira pas un nouveau dossier pour refaire les démarches», poursuit Me Bouchard.

Quelle différence?

Qu’est-ce que cela change si un accusé passe devant la Division de la jeunesse ou la Division pénale pour adultes ? «Pour les adultes, il existe une peine minimale pour les chefs d’inceste», répond la procureure de la Couronne, Me Raphaëlle Samson. Au tribunal pour adolescents, des peines spécifiques sont prévues.

De plus, chez les jeunes, il n’y a pas d’enquête préliminaire, le délai de la décision Jordan est donc fixé à 18 mois au lieu de 30. Les stratégies de défense peuvent également changer.

«Nous en sommes à 29 mois de procédures pour mon client», décrit Me Samuel Bouchard. S’il avait été mineur, cela aurait eu lieu il y a plus de 11 mois. Mon client est en danger depuis 29 mois car il a fait des choix stratégiques dans son dossier adulte. Ces choix auraient-ils été les mêmes dans une affaire de jeunesse ? Peut-être que oui, peut-être que non. Il y aurait eu des choix à faire.

Aussi, « le processus pénal adulte versus jeune doit être distinct pour tenir compte des particularités des adolescents, comme l’immaturité et une moindre culpabilité morale », résume Me Samuel Bouchard.

Une autre question très technique concernant l’acte d’accusation déposé contre le jeune homme de 21 ans est également en litige dans cette affaire.

La décision de la juge Blanchette sur cette question de droit sera rendue au début du mois d’octobre.

 
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