épisode • 3 du podcast Les mots de la République – .

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Dans le podcast « Les paroles de la République« , les spécialistes en sciences politiques reviennent sur les termes essentiels du débat public pour mieux comprendre l’actualité. Jérôme Fourquet, sondeur et analyste politique, explique sa conception de « l’archipel français ».

Chaque île a son propre système de valeurs

Le terme est entré dans le champ lexical des observateurs et commentateurs de la vie politique pour désigner une France fragmentée, sur les plans sociologique, culturel et politique. Elle a été popularisée par l’essayiste Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion et stratégies d’affaires de l’IFOP, dans son ouvrage L’archipel français. Naissance d’une nation multiple et divisée, publié en 2019 aux Editions du Seuil. Quelle réalité ce concept décrit-il ?

Partant de l’observation d’un «dislocation des grands systèmes de référence idéologiques»Jérôme Fourquet formule l’image d’un “archipel”non pas dans le sens d’un pays au bord d’une guerre civile ou communautaire, mais d’un territoire où « nous parlons souvent la même langue »avec une certaine « les échanges ou les connexions qui peuvent exister entre les différentes îles »mais où tout le monde a « son autonomie, son système de valeurs, et vit sa propre vie ».

La dislocation de la matrice

Selon lui, des différences ont toujours existé au sein du pays, notamment entre les régions. Mais ils se sont accentués depuis les années 1960, en raison de la dislocation du “matrice” qui structurait la société autour de deux grands « silos » : « ceux qui sont allés à la messe le dimanche et ceux qui ont voté pour le Parti communiste ». Avec chacun son école, ses organisations de jeunesse, ses associations… D’où l’image d’un “archipel”.

Autres piliers qui ont autrefois contribué à diffuser une vision commune : les médias de masse, comme la télévision ou les grands hebdomadaires, dont la position dominante s’est effondrée, notamment auprès des jeunes générations. Pour illustrer cette dispersion croissante, Jérôme Fourquet cite par exemple l’explosion du nombre de prénoms différents prononcés chaque année, passant de 2 000 en 1945 à 13 000 aujourd’hui, sous l’effet de diverses influences sociologiques.

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Décomposition-recomposition du paysage électoral

Politiquement, le processus est identique. Autrefois structuré par la bipolarité gauche-droite, le paysage électoral est entré, depuis 2017, en « une phase de décomposition-recomposition ». Ce “perturbation”au sens macroniste du terme, n’est, selon Jérôme Fourquet, qu’un « une adhésion tardive et chaotique à la réalité profonde du pays, transformé ».

Il veut comme preuve de «l’effondrement de ce vieux système» les scores de Valérie Pécresse et Anne Hidalgo à la présidentielle de 2022 (6,4% des voix à elles deux). Mais, conclut-il, « Si l’on voit ce qu’il nous reste, il est difficile de voir se dessiner un nouveau champ politique stabilisé. »

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Bibliographie

  • Jérôme Fourquet, La France après. Table politique (Seuil, 2023)
  • Jérôme Fourquet, Jean-Laurent Cassely, La France sous nos yeux (Seuil, 2021)
  • Jérôme Fourquet, L’archipel français. Naissance d’une nation multiple et divisée (Seuil, 2019)
 
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