Pendant quatre semaines, quatre groupes de 30 étudiants sont venus d’Utrecht pour travailler, in situ, sur des sites géologiques remarquables et sur l’hydrologie.
Ils sont venus de leur plat pays examiner les reliefs du cœur de l’Hérault. Pendant quatre semaines, quelque 120 étudiants en géosciences de l’université d’Utrecht, aux Pays-Bas, ont posé leurs valises à Affenage, au Pouget, et leurs appareils de mesure au cœur des paysages héraultais. Témoins de la diversité géologique du territoire, les terrasses de Lergue, les ruffes du Salagou, les basaltes de la croix de Gibret, à Bosc, ou encore le col de Roques, à Salasc, étaient au cœur de l’attention de ces spécialistes de les sciences de la terre et leurs huit professeurs.
Un superbe terrain d’expérience et d’apprentissage
Après 27 ans de travail annuel dans la région de Gap, dans les Alpes, les universitaires ont logiquement été attirés par la richesse d’un territoire ancré dans le Géoparc Héraultais*. « Nous venons ici, à plus de 1 000 kilomètres d’Utrecht, car la région est très intéressante de par sa géographie et sa géologie. Nous espérons qu’ici nos étudiants pourront acquérir beaucoup d’expérience, de connaissances, apprendre à lire le paysage et prendre conscience des processus géologiques et hydrologiques les plus importants dans la formation des paysages.explique le docteur Steven de Jong, professeur expert en géosciences.
Quatre groupes en Occitanie, un point d’ancrage héraultais
Exactement capable de lire à livre ouvert dans les paysages, Wiebe Nijland est l’un des huit enseignants impliqués dans le programme qui relie les Pays-Bas au département. Il faut dire que, pour les besoins de sa thèse, le scientifique avait travaillé sur le bassin versant de la rivière Peyne, près de Neffiès… Et, si le cœur de l’Hérault constitue l’épicentre de ces explorations printanières, les quatre groupes de 30 étudiants prennent tourne sur quatre sites : le Grand site de France secteur du Salagou pour étudier la géomorphologie, Le Pouget pour les travaux sur la Lergue en hydromorphologie, les Gorges du Tarn (à Rivière-sur-Tarn, en Aveyron) pour comprendre la stratigraphie (étude des strates) , tandis qu’en Cévennes Lozérien un autre groupe s’est concentré sur la géologie structurale, au Pompidou.
Un territoire engagé pour l’obtention du label Géoparc
Dans le département, 2 000 km2 sont inclus sur le territoire du Géoparc Terre de l’Hérault, engagé depuis deux ans dans une démarche d’obtention d’un label sous l’égide de l’UNESCO. Une démarche que la présence d’étudiants néerlandais renforce. « Ce n’est pas un hasard si nous accueillons des universitaires de la Faculté d’Utrecht pour ce projet qui a un objectif bien précis, c’est parce que le territoire jouit d’une grande richesse géologique. Et la traduction du label est de mettre en valeur cette diversité et cette richesse du patrimoine naturel du territoire.
« Avec ce genre de projet, nous grandissons tous »
Familles, associations, vacanciers… Et étudiants néerlandais « Nous accueillons tout au long de l’année différents types de publics sur le camping gîte Affenage qui est géré en gestion communale. Il s’agit d’une opération un peu exceptionnelle. Pendant un mois, l’Affenage a été leur camp de base pour explorer la région et mener leurs recherches scientifiques », analyse Thibault Barral, maire de Pouget. “Avec ce genre de projet, nous grandissons tous. Il faut capitaliser, compiler des connaissances scientifiques, des données, former des chercheurs… Et cela nous élève aussi, sur un site touristique, à travailler sur une mission plus scientifique avec un partenariat international. C’est une opération magnifique. Une opération qui illustre et met en valeur l’apport d’un partenariat à dimension européenne.
