Une multiplication par quatre des actes antisémites à Paris et sa proche agglomération. C’est le constat inquiétant livré ce jeudi matin par le préfet de police (PP) de Paris, Laurent Nuñez, interrogé sur Franceinfo. « À partir du 7 octobre (jour de l’attaque terroriste du Hamas) il a complètement explosé, a reconnu le patron de la police parisienne. Il y a eu plus de 500 actes antisémites au cours des dix premiers mois de 2004, c’est fois 4 par rapport aux premiers mois de l’année 2023. » En novembre 2023, dans la foulée du 7 octobre, 375 actes antisémites avaient déjà été recensés dans la métropole parisienne, selon les chiffres de la préfecture.
Invité ce jeudi à préciser ce que recouvrait la notion d’« acte antisémite », Laurent Nuñez a précisé qu’il s’agissait « d’insultes, de provocations, de tags et de violences physiques, qui sont en nombre plus limité ». « Les actes antisémites sont enregistrés de manière très rigoureuse », a insisté le préfet de police.
Ce bilan dressé par les autorités intervient au lendemain d’une manifestation qui a rassemblé plusieurs milliers de personnes à Paris pour dénoncer la tenue en soirée du gala controversé « Israël est éternel » dans la capitale française. Un événement de soutien à Israël organisé par plusieurs personnalités d’extrême droite et qui n’avait pas été interdit par la préfecture de police.
Le lieu de ce gala avait été tenu secret, mais l’éventuelle intervention de Bezalel Smotrich, qui a promis lundi une annexion en 2025 par Israël des colonies israéliennes en Cisjordanie occupée, a déclenché une vague de colère parmi les manifestants. Mercredi soir, McDonald’s – dont l’un a été pris pour cible par des manifestants qui ont endommagé sa vitrine – et un magasin Carrefour avaient baissé leurs volets en fer avec des clients à l’intérieur.
Ce jeudi, Laurent Nuñez n’a pas fourni de bilan comptable des éventuelles arrestations intervenues dans la soirée. “Nous avons négocié un itinéraire qui a été respecté”, a indiqué le patron de la police parisienne.
Des tensions qui surgissent à la veille, ce jeudi, du match de football de la Ligue des Nations entre la France et Israël prévu au Stade de France à Saint-Denis, considéré comme « à haut risque » par les autorités françaises après les attentats antisémites survenus la semaine dernière à Saint-Denis. la capitale néerlandaise.
Pour le match, en présence du président Emmanuel Macron, les autorités françaises ont prévu un dispositif « extrêmement renforcé », « très inhabituel » pour un match de cette ampleur. Au total, 4 000 policiers et gendarmes seront mobilisés, et ce, fait inhabituel, dans le stade, ainsi que dans les transports en commun et dans tout Paris. Environ 1 600 agents de sécurité seront présents au Stade de France et le RAID, unité d’élite de la police nationale, s’engage à assurer la sécurité de l’équipe d’Israël. “Il n’y a pas de menaces claires mais cela reste un match à haut risque”, a concédé Laurent Nuñez ce jeudi.