en Deux-Sèvres, des imprimeurs prêts aux urgences

en Deux-Sèvres, des imprimeurs prêts aux urgences
en Deux-Sèvres, des imprimeurs prêts aux urgences

Ça y est, c’est la course ! L’exclamation joyeuse de cette standardiste suffit à exprimer l’excitation qui agite l’imprimerie derrière elle depuis plusieurs heures…

Depuis l’annonce dimanche soir de la tenue de nouvelles élections législatives les 30 juin et 7 juillet 2024, de nombreux imprimeurs savent que, pour honorer les futures commandes de leurs clients candidats, ils devront accélérer la cadence. Retirer des milliers de tracts, affiches, professions de foi, bulletins de vote, etc. nécessite des moyens humains et matériels. Mais certains n’en ont pas, ils ont tout de suite abandonné.

« Pour nous le délai est trop court »

“Pour nous, le délai est trop court”concède par exemple le patron de l’Imprimerie Mathieu, à Celles-sur-Belle. “Et nous sommes trop petits pour de telles commandes”, complète son confrère de l’Imprimerie Haye à Mauléon. Aucun d’entre eux ne regrette cependant « d’avoir laissé filer ces élections » : conscients de leurs limites, ils disent au contraire préférer garder la priorité à leurs clients habituels. D’autant que, confie un autre professionnel, « Il faut parfois des semaines pour que le papier soit livré » Et « Les marges se réduisent au compte-goutte ».

Certains imprimeurs craignent une hausse opportuniste des prix du papier. Peu probable, tempère Fabrice Faure, sachant que la courte durée de cette campagne laissera peu de temps aux affaires.
© (Photo NR, Emmanuel Touron)

« La fin de semaine va être chargée »

Mais il y a aussi des entreprises qui ne peuvent pas se permettre d’ignorer une telle opportunité : “Dès qu’on peut travailler, on travaille”, encourage le directeur de l’Imprimerie de la Sèvre, Vincent Gardrat, à Niort. Il sait que son équipe est réactive et prête à répondre aux accélérations, il a déjà prévu des horaires d’ouverture plus larges et ne s’empêchera pas, si nécessaire, de rappeler une partie de l’effectif samedi. « Ce week-end va être très chargé ! »

Et si, mercredi, il ne savait pas précisément le nombre de documents à imprimer pour ce candidat qui en faisait la demande lundi, en attendant que la préfecture lui communique le nombre officiel d’électeurs inscrits dans sa circonscription, il avait prévu de le tirer au sort. au moins 100 000 tracts et quelque 200 000 bulletins de vote.

« Le nombre de candidats risque d’être limité »

Au Charivari, Fabrice Faure n’avait pas encore été contacté en début de semaine, contraint lui aussi à l’attentisme dans un contexte politique hésitant : « On voit que certains candidats ont hâte de partir tandis que d’autres sont moins pressés. Et avec les annonces d’un front populaire ou d’une union de la gauche, le nombre de candidats risque d’être fortement restreint. » Entre-temps, il a déjà lancé quelques commandes de grands formats que ses collègues ne peuvent exécuter.

Pragmatique et confiant, il sait pouvoir compter sur la flexibilité offerte par l’organisation industrielle en trois équipes de ses deux sites de production situés à Niort (Impressions Dumas) et La Rochelle (Iro).

Pénurie de papier ou flambée des prix ?

Un imprimeur craint surtout que “le plus compliqué [soit] pour obtenir le papier » Dans la mesure où « tous les imprimeurs de France afflueront vers les mêmes fournisseurs ».

” Je n’y crois pas “, tempère Fabrice Faure, chez Charivari. Responsable des achats de papier pour le groupe ImpriFrance, qui regroupe une centaine d’imprimeries indépendantes, il estime que, « dans un petit marché graphique, les hausses de prix ne peuvent pas être violentes ». Il ne croit pas non plus à une pénurie de papier : « Il y aura moins d’affaires car nous avons moins de temps pour produire. Les candidats se limiteront au matériel électoral classique : bulletins de vote, professions de foi et, le cas échéant, un document d’accompagnement. Cela ne saturera pas les usines et cela n’augmentera pas le prix du papier. »

 
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