Élections législatives 2024 | La France Insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon est-elle un parti d’extrême gauche comme le dit Emmanuel Macron ? – .

Élections législatives 2024 | La France Insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon est-elle un parti d’extrême gauche comme le dit Emmanuel Macron ? – .
Élections législatives 2024 | La France Insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon est-elle un parti d’extrême gauche comme le dit Emmanuel Macron ? – .

Par Margaux Loutre

Publié le 13 juin 2024 à 19h39Mis à jour 14 juin 2024 à 9h54

Jean-Luc Mélenchon à Paris, le 20 avril 2022. BERTRAND GUAY / AFP

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Décryptage La macronie ramène « les deux extrêmes » LFI et le RN. Le Conseil d’État a néanmoins tranché : si le Rassemblement national est bien d’extrême droite, La France insoumise, comme le Parti communiste, appartient à la nuance « gauche » de la classification du ministère de l’Intérieur.

Mercredi, Emmanuel Macron a cherché à tracer la voie des candidats de la majorité aux prochaines élections législatives, en soulignant “ce qui nous oppose aux deux extrêmes”. Comprendre : l’extrême droite avec le Rassemblement national (RN), et l’extrême gauche avec La France insoumise (LFI).

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Il est d’usage depuis plusieurs années d’associer le parti de Jean-Luc Mélenchon à l’extrême gauche. Et Emmanuel Macron n’est pas le seul à affirmer que LFI est au moins aussi inaccessible que le Rassemblement national. Pire, pour François-Xavier Bellamy, le RN vaut mieux que les insoumis – et par extension, tout candidat présenté par le nouveau « front populaire », cette coalition de gauche décidée après la dissolution de l’Assemblée nationale. « Je voterai bien sûr pour un candidat du Rassemblement national » face à la gauche au second tour, a assuré le vice-président des Républicains dans la matinée au micro d’Europe 1.

Mais peut-on vraiment remettre les deux équipes dos à dos ? Le Conseil d’État a tranché le 13 juin : si le Rassemblement national est bien d’extrême droite, LFI, comme le Parti communiste, appartiennent à la nuance « gauche » du classement des candidats par le ministère de la Justice. ‘Intérieur.

La République, une valeur importante pour Mélenchon

Historiquement, tous les partis sont considérés comme d’extrême gauche « à gauche du Parti communiste », indiquait en 2022 le politologue proche de LFI Rémi Lefebvre au « Nouvel Obs ». Les partis trotskistes de Lutte ouvrière ou celui des Communistes révolutionnaires sont ainsi considérés comme d’extrême gauche. « qui jouent le jeu électoral mais contestent la voie légale vers la conquête du pouvoir et estiment que cela doit se faire par la grève générale, les mouvements sociaux, et non par les élections ». Ces mouvements, précise le chercheur, ont un rapport “parfois compliqué” avec la légalité républicaine.

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Cette dimension révolutionnaire est inhérente à l’extrême gauche. « Tous les révolutionnaires marxistes considèrent que « La violence est l’accoucheuse de toute vieille société enceinte d’une nouvelle société »comme le dit Marx : «soutient Aurélien Dubuisson, chercheur associé au Centre d’histoire de Sciences-Po et auteur de l’ouvrage « L’extrême gauche en France », interrogé par Public Sénat.

Au contraire, les dirigeants de La France insoumise ont toujours suivi le jeu des institutions sans sourciller. « La République constitue une valeur très importante pour [Jean-Luc Mélenchon] et il a une forte culture républicaine », analyse-t-il. Sénateur en 1986, conseiller général, député européen, député… Le leader historique du parti « J’ai toujours voulu jouer le jeu des élections pour prendre le pouvoir ». Clair, ” Rien “, chez Jean-Luc Mélenchon, n’est pas antirépublicain. Au contraire.

Des réformes plutôt qu’une révolution

Le parti n’est donc pas révolutionnaire, mais “réformiste”, souligne Rémi Lefebvre. Il entend incarner le nouvel avatar de la longue tradition française de gouvernement de gauche, remplaçant dans ce rôle le PS, accusé d’avoir trahi ses engagements. « Concrètement, le programme de La France insoumise n’est pas plus radical que celui de François Mitterrand en 1981 », explique le politologue. Cela correspond à « une forme de radicalisation du socialisme » et son association abusive avec l’extrême gauche résulte d’une « la droite de l’échiquier politique ces dernières années », complète Aurélien Dubuisson. Et ironiquement : [Mitterrand] serait considéré comme le pire extrémiste aujourd’hui. »

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Un autre élément différencie fondamentalement LFI des partis d’extrême gauche. Contrairement au Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) ou à Lutte ouvrière, le parti ne propose pas, et n’a jamais proposé, une rupture totale avec l’économie de marché. L’objectif n’est pas de détruire le système, mais plutôt de l’ajuster selon des critères sociaux et écologiques.

“Jean-Luc Mélenchon n’est pas favorable à l’abolition du capitalisme, mais propose sa régulation par l’Etat, un niveau élevé de dépenses publiques, une fiscalité élevée”, résume Rémi Lefebvre. Le programme La France insoumise fait partie de « dans un socialisme très interventionniste, très réformiste, qui croit au rôle essentiel des services publics, dans la planification écologique, la redistribution. Ce qu’il remet en cause, c’est plus l’ultralibéralisme que le capitalisme lui-même. »

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