Les Yvelines peinent à faire du vélo un moyen de transport quotidien

Depuis l’adoption de son plan véloqui affichait l’ambition de transformer Yvelines en un « pays de tous les vélos », les progrès réalisés sont limités. Le Département, reconnu pour son attachement à cyclisme sportif et à cyclotourismepeine à faire du vélo un mode de transport quotidien, notamment dans les zones urbaines denses. Avec seulement 11,1 km de sentiers aménagés depuis 2021, soit 14 % des objectifs de son plan, les efforts semblent concentrés sur des axes moins stratégiques, principalement en milieu rural.

Des développements comme ceux du D147 en Saint-Martin-la-Garenne ou la D988 à Bonnelles témoignent de l’orientation touristique et récréative de ces initiatives. Si ce travail est important, le Vélo Île-de- collectivequi a récemment dressé un inventaire des installations cyclables dans la région, regrette que les besoins des cyclistes quotidiens ne soient pas suffisamment pris en compte.

© Collectif Vélo Île-de-France – Map of cycling developments carried out since 2021.

« Les Yvelines continuent de privilégier les loisirs et cyclotourisme au détriment d’infrastructures véritablement adaptées à la mobilité quotidienne », déplore un représentant du collectif. Les associations dénoncent également un manque de concertation, souvent à l’origine de tracés mal conçus, comme ceux sur les trottoirs, créant des tensions entre cyclistes et piétons, notamment sur la D11 à Plaisir ou le D7 entre Saint-Cyr-l’École et l’avenue royale à Versailles.

Contraintes et priorités budgétaires à revoir

Malgré l’annonce d’une forte dynamique pour le cyclisme, le département a récemment gelé les subventions destiné aux communes pour des projets cyclables et a réduit son budget alloué aux infrastructures cyclables, invoquant des contraintes financières. «Cela envoie un message ambigu et risque de ralentir encore davantage le déploiement des voies», s’inquiète une association locale. Ce arrêt budgétaire coïncide avec des projets à grande échelle dans les zones urbaines denses reportés à 2025-2027, retardant la réalisation des infrastructures essentielles aux déplacements quotidiens.

Toutefois, les enjeux sont élevés. Les Yvelines possèdent l’un des plus grands réseaux routiers départementauxun levier stratégique pour développer une mobilité active et durable. L’exemple d’autres départements franciliens démontre que la mise en place rapide de pistes cyclables bien conçues peut avoir un impact significatif sur la réduction de l’usage de la voiture. Dans les Yvelines, des projets emblématiques comme liens vélo dans les zones densément peuplées n’ont pas encore été réalisées.

Des attentes fortes pour les années à venir

Alors qu’il reste trois ans pour atteindre les objectifs fixés, les Yvelines se trouvent à la croisée des chemins. L’impératif de relancer les projets en cours, d’améliorer la concertation avec les utilisateurs et de redéfinir les priorités géographiques est plus que jamais d’actualité. Le collectif Vélo Île-de-France souligne que « des résultats rapides et tangibles peuvent être obtenus », et que le développement des infrastructures cyclables, par rapport à d’autres grands projets tels que les routes ou les transports publics, peut être mis en œuvre efficacement à condition que des ressources adéquates soient allouées.

Le collectif Vélo Île-de-France recommande également au Département de maintenir les budgets destinés aux aménagements cyclables pour garantir la mise en œuvre des aménagements inscrits au plan vélo à l’horizon 2027, « améliorer la qualité des aménagements cyclables » et de “consulter les associations sur les projets de développement du vélo dès le début des études”.

 
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