Les recommandations de RSF aux nouvelles autorités ! – .

Les recommandations de RSF aux nouvelles autorités ! – .
Les recommandations de RSF aux nouvelles autorités ! – .
Suite au débat qui anime l’espace public depuis le 9 juin où le Premier ministre s’en est ouvertement pris à la presse, Reporters sans frontières (RSF) invite le gouvernement à reprendre ses recommandations, publiées dans le rapport « Sénégal : le journalisme à la croisée des chemins », repenser le soutien du public aux médias.

L’association appelle à des réformes urgentes pour une meilleure transparence des aides publiques, pour la promotion de médias fiables, mais aussi pour une meilleure régulation de la publicité dans les médias.

« Si les entreprises de presse doivent remplir leurs obligations fiscales en vertu de la loi, il est important d’avancer vers des mesures ambitieuses pour une réforme en profondeur des aides publiques aux médias. Les nouvelles autorités ont un rôle clé à jouer dans un contexte de précarité économique du travail journalistique, de propagation de la désinformation et de crise de confiance accrue dans les médias. C’est aussi une question de confiance dans les institutions. RSF appelle les autorités sénégalaises à faire preuve de plus de transparence dans l’attribution des aides publiques à la presse, à encourager également plus de transparence sur la propriété des médias et à ne ménager aucun effort pour promouvoir et soutenir la production d’une information fiable. », déclare Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF.

Parmi la trentaine de recommandations formulées, RSF appelle notamment à œuvrer pour une meilleure transparence des médias et de leur financement. A ce niveau, une nouvelle relation de confiance entre les médias et la population sénégalaise nécessite une clarification des conditions de production de l’information. Des règles plus précises relatives à la transparence des médias, notamment ceux diffusant des programmes d’information générale, devraient être introduites dans la loi. Celles-ci devraient notamment porter sur la propriété des médias (par exemple, une obligation de déclarer la répartition du capital de l’entreprise et ses liens avec des sociétés détenues par son(ses) propriétaire(s). Elles devraient également concerner la déclaration obligatoire, au régulateur national, de tout les financements étrangers reçus par les médias. Reporters sans frontières appelle également à une meilleure transparence dans l’attribution des aides publiques aux médias.

Selon l’association, les fonds alloués à chaque organisme de presse ne sont pas rendus publics, ce qui rend l’attribution opaque. Il est également nécessaire d’interdire par la loi la possibilité pour les personnes exerçant des responsabilités nationales d’être actionnaires majoritaires d’un média. Dans un souci de transparence et afin de limiter les interférences politiques, les personnes exerçant de grandes responsabilités publiques (ministres, députés, hauts fonctionnaires, etc.) ne devraient plus pouvoir être actionnaires majoritaires d’un média.

Garantir l’indépendance du service public d’information et du régulateur de l’audiovisuel : Le service public audiovisuel joue un rôle important dans le paysage médiatique sénégalais. Il appartient aux pouvoirs publics de garantir son indépendance éditoriale et fonctionnelle, notamment en lui accordant des crédits budgétaires pluriannuels suffisants pour préserver cette double indépendance. L’indépendance de l’actuelle autorité de régulation de l’audiovisuel, le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA), qui devrait être remplacée par la Haute autorité de régulation de la communication audiovisuelle (HARCA), est tout aussi essentielle. Il garantit, entre autres, l’intégrité des processus électoraux en veillant à ce que les médias accordent un temps d’expression équitable à toutes les forces politiques présentant des candidats aux élections. A cet égard, le pouvoir du Président de la République de nommer certains membres du régulateur devrait être abrogé. Elle doit être remplacée par une procédure transparente et non discriminatoire devant le Parlement.

RSF propose également de promouvoir des médias fiables dans l’attribution des aides publiques aux médias. En ce sens, RSF recommande le recours à la Journalism Trust Initiative (JTI), une norme internationale d’évaluation de la qualité des médias d’information, initiée par l’organisation et conçue et développée par 130 experts internationaux à la manière des normes ISO. Il comprend des critères d’excellence universellement acceptés et convenus en matière d’identification et de transparence des médias, des normes professionnelles et des mécanismes de responsabilité auxquels devrait être soumise la production d’informations. Le gouvernement sénégalais pourrait encourager les médias à s’engager dans la démarche de certification JTI afin de favoriser la production d’une information fiable. A cette fin, des déductions fiscales pourraient être accordées à la fois aux médias qui entreprennent la démarche de certification (sur leurs frais d’audit, sur leurs cotisations sociales, etc.), mais aussi aux acteurs du marché qui investissent dans ces médias certifiés (annonceurs, sponsoring, abonnements). , etc.). Une augmentation des aides publiques récompensant les médias certifiés JTI pourrait être envisagée.

Enfin, soutien à la création d’un système d’autorégulation de la publicité. Les moyens publicitaires sont essentiels à la pérennité économique des médias mais ne doivent exercer aucune influence sur leur ligne éditoriale, estime RSF. «Tout comme elle doit garder ses distances avec le pouvoir politique, la presse libre et indépendante doit être protégée de ceux qui voudraient acheter de l’influence avec leur argent. Il appartient aux médias, en collaboration avec les annonceurs et les agences de communication, de créer un organisme d’autorégulation qui veille au respect des règles éthiques”, a déclaré l’association internationale pour la cause du journalisme.

 
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