« Y a-t-il des gens intéressés par nos vieux radars ? » – .

« Y a-t-il des gens intéressés par nos vieux radars ? » – .
« Y a-t-il des gens intéressés par nos vieux radars ? » – .

« Notre vieux radar de 5 cm et l’Omera de 3 cm seront détruits ! Y a-t-il des gens intéressés ? » Le tweet a été posté le 8 juin par Jean-François Berthoumieu, directeur de l’ACMG (Association Climat de Moyenne Garonne). Il s’agit d’appareils installés à proximité de l’aérodrome d’Agen, où se trouvaient les anciens locaux de l’association, depuis migrée vers la Technopole ; le Smad (Syndicat paritaire de l’aérodrome départemental) a demandé leur destruction. Une page se tourne ; les climatologues ont adopté des techniques plus avancées, mais ces radars étaient très utiles à leur époque.

« Avec ce radar, on pouvait voir des poches de grêle se former en altitude »

« Le radar envoie une onde dans une direction, et on mesure son écho, comme lorsqu’on crie près d’une falaise », explique Jean-François Berthoumieu. La longueur d’onde de l’ACMG Omera dans les années 1970 (la plus petite) était de 3 cm, et je l’ai utilisé jusque dans les années 1980. Cela nous a permis de voir des orages jusqu’à 80 km, mais avec une très faible précision. Au Canada, puis dans le Gers, en 1980, j’ai travaillé avec un radar de longueur d’onde de 5 cm, capable d’aller jusqu’à 300 km, avec une très bonne représentation à 100 km. On peut voir avec des détails de 500 m de côté ; observez les structures à l’intérieur des orages, où se forment la pluie ou la grêle, et regardez-les tomber au sol. »


Jean-François Berthoumieu surveille la progression des éventuels orages et pluies sur les sites de Météo-France.

JML

« Avec un radar de ce type, on pouvait voir des poches de grêle se former en altitude, et avertir le sol qu’elle allait tomber, afin de la récupérer et d’étudier comment elle s’est formée. A partir de là, nous avons confirmé que moins de 8 % des tempêtes produisaient de la grêle, et découvert que l’iodure d’argent ne pouvait pas être utilisé pour la combattre, car il aurait fait effet en quatre minutes ! »

En 1992-93, une succession d’orages de grêle frappe les agriculteurs lotet-garonnais qui appellent à l’aide. « Un collègue canadien a mentionné le chlorure de potassium, celui que les Américains utilisaient pour noyer les sous-marins hostiles dans le brouillard, et nous avons testé des sels hygroscopiques pour accélérer le processus de pluie, ce qui réduit la formation de glace. Mais ici, il nous fallait un radar de 5 cm, que nous avons acheté d’occasion. »

Roumains intéressés

Avec ce radar et ce logiciel baptisé Titan, l’ACMG pouvait alors guider les pilotes qui allaient ensemencer les nuages, cette fois avec du chlorure de calcium. « Il y a eu de bons résultats, mais aléatoires », regrette François Berthoumieu. Nous avons alors abandonné le radar pour éviter la grêle, et j’ai essayé de le conserver pour les risques d’inondation. Mais comme il ne voit pas au-delà de 10 km, il aurait fallu le déplacer pour surveiller Agen, et nous n’avions pas de financement. Le matériel vieillit peu à peu, les pièces les plus utiles sont vendues en Afrique du Sud et en Roumanie. Les Roumains sont également intéressés par la parabole actuelle. »

Selon l’endroit où est placé ce capteur, on peut dire qu’il nous reste une demi-heure ou une heure avant que la vague de crue ne nous frappe.

L’ACMG a alors suivi de près la méthode des filets anti-grêle, « la solution idéale pour ceux qui en ont les moyens. » Il a fallu quinze ans pour que cette solution soit adoptée dans le Lot-et-Garonne, sur les vergers de pommiers et de kiwis. En revanche, la vigne est toujours vulnérable, comme les prunes d’ente. Michelin développe actuellement une technologie qui se déploie en cas de pluie et de grêle, tout en laissant passer le soleil. Une technologie qui ressemble à une structure en accordéon.

Dans ce cas, le radar pourrait encore servir à alerter les usagers pour mettre en œuvre cette protection, « mais nous disposons désormais d’un réseau de stations automatiques, par exemple pour mesurer la pluie, plus robustes en termes de maintenance, qui coûtent chacune entre 1 500 €. et 2 500 euros, et nous disposons même de capteurs qui s’enfoncent dans les cours d’eau pour mesurer leur hauteur, et nous alertent efficacement toutes les douze minutes pour prévenir les risques d’inondation. »

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François Berthoumieu et ses collègues utilisent également, sur Météociel, des images radar et satellite de Météo-France. « J’ai vu sur mon écran se former les orages de Villefranche-du-Queyran, qui tombaient sur place comme un seau d’eau, et nos stations indiquaient le moment où les niveaux d’eau débordaient. On voit ainsi que sur l’Ourbise, à Villeton, le seuil d’alerte a été dépassé à 0h05 le 9 juin. »

Cet ensemble peut constituer un système d’alerte pour avertir les communes ou les syndicats fluviaux. « Selon l’endroit où est placé ce capteur, on peut dire qu’il nous reste une demi-heure ou une heure avant que la vague de crue ne nous frappe. L’idée est de mettre ces capteurs, à moins de 1 000 euros, partout dans les flux. »

Un système qui laisserait le temps d’évacuer une zone, des maisons ou de fermer des systèmes qui détournent l’eau, « mais il faut aussi penser aux endroits où l’on construit, car on ne peut pas arrêter l’eau… » Ce dispositif a été présenté aux élus locaux. des fonctionnaires et des techniciens fluviaux, qui doivent désormais trouver des financements pour ces capteurs.

 
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