Genève pourrait être la grande gagnante – rts.ch

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Genève pourrait être la grande gagnante – rts.ch

Les entités suisses de l’UBS et du Crédit Suisse pourraient fusionner dès le 1er juillet, a annoncé la directrice de l’UBS Suisse Sabine Keller-Busse. La fusion entraînera de nombreux licenciements et la fermeture de plusieurs dizaines de succursales en Suisse… sauf à Genève.

La fusion des deux banques devrait entraîner près de 1000 suppressions d’emplois liées aux activités en Suisse, a confirmé Sabine Keller-Busse à la NZZ. Elle s’accompagne également d’une réduction significative du nombre d’agences. Selon le directeur d’UBS Suisse, l’objectif est que la banque fusionnée ne compte plus que 194 succursales en Suisse. Actuellement, l’UBS en compte 190 et le Crédit Suisse 95.

Tout au long de cette réorganisation, la région genevoise devrait être largement épargnée des mesures les plus dures et pourrait même compter davantage d’agences après la fusion. En effet, Genève est un canton stratégique pour la banque aux trois clés.

>> Écoutez le détail à partir de 12h30 :

La fusion entre l’UBS et le Crédit Suisse pourrait avoir lieu dès le 1er juillet 2024 / 12h30 / 1 ​​min. / Mardi à 12h35

Une présence forte et incontournable à Genève

Là où la concurrence est particulièrement vive, une forte présence est indispensable, confirme Jean-François Beausoleil, directeur régional de l’UBS à Genève. « Après Zurich, Genève est la place financière la plus importante. Nous y avons une concurrence énorme, avec 85 établissements bancaires qui sont implantés à Genève pour assurer tous les services financiers du canton. De plus, nous avons toute la gestion de fortune pour les clients domiciliés en Suisse et pour tous les clients étrangers ayant un compte en Suisse. Il existe un potentiel de clientèle important, ce qui nécessite une grande présence.

Il y a énormément d’activité au centre-ville

Pascal Besnard, responsable de la clientèle privée à l’UBS à Genève

Signe que l’intégration se passe plutôt bien à Genève, Jean-François Beausoleil est accompagné dans sa mission par Pascal Besnard, ancien patron du Crédit Suisse à Genève. Celui qui est aujourd’hui responsable de la clientèle privée à l’UBS estime que le maintien d’un solide réseau d’agences à Genève est pleinement justifié.

« Dans le bassin franco-valdo-genevois, il y a environ un million d’habitants qui ont besoin de services bancaires. Il existe un passage extrêmement important, notamment à Cité et Cornavin. En chiffres, ces deux agences cumulent plus de 1 070 000 transactions par an, 240 rendez-vous quotidiens et plus de 4 000 visites au coffre-fort par mois. Il y a donc une activité énorme en centre-ville», explique celui qui fut aussi l’ancien président du Servette. FC.

« Il faut être présent » pour la gestion de patrimoine

Le marché genevois se distingue également par sa tradition en matière de gestion de fortune et la forte présence d’établissements renommés exclusivement actifs dans ce domaine. Pour Dusan Isakov, professeur de finance et de gouvernance d’entreprise à l’Université de Fribourg, il est impensable qu’UBS «ne soit pas là».

Il faut être présent pour offrir aux clients privés des services que d’autres ne pourront pas offrir.

Dusan Isakov, chercheur à l’Université de Fribourg

«A Genève, il y a des acteurs historiques qui sont là dans ce domaine, il y a aussi une clientèle internationale importante. Donc il y a un savoir-faire et pour des acteurs comme l’UBS et le Crédit Suisse, qui représentent des marques très suisses, c’est essentiel, il faut être présent pour attirer les clients dans le domaine de la banque privée et pouvoir leur proposer des services que d’autres ne le seront pas. pouvoir offrir», explique le chercheur fribourgeois.

Car même si la nouvelle UBS souhaite se recentrer sur la gestion de fortune au niveau mondial, elle reste une banque universelle incontournable en Suisse avec une grande diversité dans les services proposés. «Pour Genève, nous avons une part de marché véritablement prédominante dans le secteur du crédit et des hypothèques. Depuis l’intégration du Crédit Suisse, nous avons une part de marché d’environ 49%, ce qui est unique puisque la moyenne suisse de deux établissements est de 26%», explique Jean-François Beausoleil.

Peu de doublons, donc peu de licenciements ?

Cette place particulière qu’occupe Genève pourrait aussi la protéger des futures suppressions massives d’emplois prévues par la grande banque. « A Genève, nous avons la particularité d’être une région où nous sommes très proches des clients avec de nombreux collaborateurs qui s’occupent d’eux. Nous disposons de très peu de services de « back-office », nous avons donc eu peu de duplications dans les fonctions des personnes », révèle encore le responsable régional.

Genève reste donc un cas un peu particulier sur la carte de la fusion entre l’UBS et le Crédit Suisse, même si la fusion entre les deux établissements bancaires suscite encore pas mal de méfiance et de crainte à tous les niveaux.

Sujet radio : Sylvie Belzer

Article Web : Jérémie Favre

 
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