maintenir un lien unique entre les deux rives pour le transport de marchandises serait « irresponsable », estime Geneviève Guilbault

maintenir un lien unique entre les deux rives pour le transport de marchandises serait « irresponsable », estime Geneviève Guilbault
maintenir un lien unique entre les deux rives pour le transport de marchandises serait « irresponsable », estime Geneviève Guilbault

Il serait « irresponsable » de maintenir un lien routier unique pour le transport des marchandises entre Québec et Lévis, note la ministre Geneviève Guilbault, à la lumière du rapport CDPQ Infra dont les grandes lignes ont fuité dans les médias avant sa publication.

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Comme le rapporte Le journal, Mardi matin, dans son rapport qui sera publié demain, CDPQ Infra conclut que la circulation ne justifie pas la construction d’un troisième lien autoroutier entre Québec et Lévis.

Les experts de la filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec soulèvent toutefois la question de la sécurité économique, laissant au gouvernement le soin de décider de la pertinence de construire une telle infrastructure.

Vers un retour du troisième lien ?

Dans une première réaction publiée sur les réseaux sociaux, le ministre des Transports et de la Mobilité durable semble pointer vers un retour de la troisième liaison autoroutière. Reste à savoir sous quelle forme.

Rappelons qu’en avril 2023, Mmoi Guilbault avait annoncé l’abandon du volet routier du troisième lien entre Québec et Lévis, au profit d’un éventuel tunnel dédié exclusivement au transport collectif. François Legault avait alors évoqué la possibilité d’un troisième lien routier au lendemain de sa défaite à Jean-Talon en octobre dernier.

  • Écoutez la chronique de Karine Gagnon, chroniqueuse politique au JDM et JDQ via QUB :

« Le rapport de CDPQ Infra souligne que la présence d’un lien autoroutier unique entre les deux rives pose un enjeu de sécurité économique. Il est irresponsable de n’avoir qu’un seul lien permettant le transport des marchandises dans l’est du Québec», a déclaré mardi matin le vice-premier ministre.

« Si un jour le pont Pierre-Laporte devait fermer pendant quelques mois, voire quelques années, il n’y a pas d’autre alternative au Québec que de passer par Trois-Rivières ou Montréal. Ce serait un véritable désastre pour l’économie de la région de Québec, de Lévis et de Chaudière-Appalaches», ajoute le député de Louis-Hébert.

Elle ajoute que les récentes expériences du pont de l’Île d’Orléans et du pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine démontrent « qu’on ne peut plus prendre de risques dans la planification de nos infrastructures stratégiques de transport ».

Moins bavard dans le tram

Le ministre est moins bavard sur le projet de tramway au Québec. Encore une fois, elle évite même de nommer ce mode de transport collectif.

Selon les informations obtenues par Le journal, CDPQ Infra proposera une version révisée du projet de tramway qui pourrait se rendre à Charlesbourg, plutôt qu’à D’Estimauville, comme le projet le prévoyait à l’époque de Régis Labeaume. Rappelons que c’est à la demande de la CAQ que la Ville de Québec a modifié son tracé vers D’Estimauville, pour maintenir son financement du gouvernement du Québec.

« Le rapport de CDPQ Infra soulève également des éléments importants relatifs à un projet structurant de transport collectif au Québec et à Lévis. Nous analyserons le rapport complet avant de réagir officiellement », s’est limitée à dire la ministre Guilbault.

« Selon les informations dont nous disposons présentement, CDPQ Infra s’inscrit dans la lignée de ce que Québec solidaire martèle depuis des années : la clé pour éliminer la circulation au Québec doit être le transport collectif », a commenté le porte-parole de la solidarité québécoise en transport, Etienne Grandmont. .

«L’incompétence de la CAQ nous aura coûté plusieurs milliards de dollars», regrette le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon, qui estime en revanche que «la ville de Québec avait bien travaillé».

Retour à la case départ

Pour le Parti libéral du Québec, en ce qui concerne le tramway, « c’est un retour à la case départ », estime le député Monsef Derraji. Le critique libéral déplore également six années et des milliards de dollars perdus à cause du manque de vision du gouvernement caquiste en matière de transports.

En entrevue avec notre Bureau parlementaire, M. Derraji a dénoncé « l’énorme perte de temps » causée par la ministre Geneviève Guilbault en mettant sur pause le projet de tramway il y a six mois.

Rappelons que le gouvernement Legault a forcé cette pause après l’échec du processus d’appel d’offres de la Ville de Québec pour réaliser son projet de tramway à des coûts raisonnables, en novembre dernier.

La ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, avait alors confié à une filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec, CDPQ Infra, le mandat de proposer des solutions pour améliorer la mobilité dans la grande région de Québec, y compris entre les deux banques.

Ce qu’ils ont dit

« En clair, ce que démontrera sans l’ombre d’un doute le rapport de la Caisse de dépôt pour Québec, c’est que le principal problème du transport collectif au Québec aura été la CAQ.

–Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois

« Malheureusement et collectivement, nous avons perdu 6 ans et des milliards de dollars. […] Il faut absolument avoir un planning de tests et un budget ferme très rapidement. »

–Monsef Derraji, porte-parole des transports du Parti libéral du Québec

« La CDPQ souhaite que la CAQ impose aux Québécois un projet de tramway dont plus des deux tiers ne veulent pas, mais elle s’oppose au projet du troisième lien. […] La CAQ doit maintenant trancher : écoutera-t-elle les responsables montréalais ou les citoyens, contribuables et automobilistes du Québec ?

–Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec

« Un tramway structurant, un service de bus rapide inter-fluvial, ce sont des moyens de déplacer beaucoup de monde, rapidement, pour résoudre les problèmes de congestion et réduire nos GES.

–Etienne Grandmont, porte-parole de Québec solidaire en matière de transport

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