« Je ne porte pas la flamme olympique, mais je marche, même si je suis fatigué et qu’il pleut tous les jours. Je marche, et tant que je suis soutenu, je tiens le coup ! » Arrivé lundi soir à la Délégation militaire départementale de Vannes, Jean-Louis Martinez, 69 ans, ancien militaire de carrière et retraité depuis 2011 après 37 ans de service, a décidé de traverser la France à pied.
Parti de Colmar le 1er mai avec l’objectif de parcourir 25 km par jour, il apporte avec lui un défi de taille : « Sortir de l’ombre les militaires, gendarmes, pompiers ou policiers blessés physiquement ou psychiquement dans l’accomplissement de leur devoir et récolter des fonds pour les aider.
Traumatisé lors d’un bombardement
Jean-Louis, armé d’une volonté farouche et d’une motivation à toute épreuve, a déjà parcouru 500 km dans le Grand Est, 400 dans les Hauts-de-France et 350 en Normandie, souvent dans des conditions météorologiques difficiles. Lui-même victime d’un traumatisme psychologique en 2004, lors du bombardement de Bouaké, en Côte d’Ivoire, où il a perdu neuf camarades, il a écrit deux livres de textes illustrés et de poèmes, afin d’exorciser son mal-être. Ce voyage extraordinaire qu’il a commencé en est la suite.
Pour autant, le voyageur reste modeste et privilégie le contact humain à la performance sportive. « Même si je ne fais que 5 km par jour, si je pouvais interagir avec les gens, pour moi c’est une victoire », assure-t-il. Et de fait, il croise souvent du monde et les manifestations de solidarité sont nombreuses.
« Une fois, quelqu’un m’a appelé à 11 heures pour me proposer un sandwich. Deux heures plus tard, alors que je n’y croyais plus, j’ai vu arriver deux enfants en voiture. Ils ont sorti un siège rabattable et le fameux sandwich, après avoir parcouru 80 km pour me l’apporter ! Je ne pouvais que dire merci, mais un immense merci… » témoigne-t-il avec émotion.
Une cagnotte pour trois associations
La cause de Jean-Louis touche, remue les consciences, ne laisse pas indifférent. Il a déjà récolté 4 140 € grâce à sa cagnotte Leetchi, qu’il reversera à trois associations « de terrain », présentes lorsqu’on frappe à leur porte et véritablement investies dans la cause de ces blessés.
Mardi, l’ancien militaire sera à la maison Atos à Pluneret, puis il suivra le chemin vers Belz, Lorient, Bannalec et Quimper. Son périple se terminera fin septembre, après 5 000 km.
Pratique
Pour contribuer à la cagnotte Leetchi : « Des Kms pour apaiser leurs maux »
