Le séisme politique provoqué par l’annonce dimanche soir de la dissolution de l’Assemblée nationale, avec l’organisation d’élections législatives anticipées les 30 juin et 7 juillet, connaît chaque jour de nouvelles répliques. Ce mardi midi, le patron des Républicains Éric Ciotti, en acceptant la main tendue du Rassemblement national (RN) dans le cadre d’un accord entre son parti et celui de Jordan Bardella et Marine Le Pen, a provoqué une onde de choc.
Et des démissions en cascade. Dans les Hauts-de-Seine, berceau départemental du parti fondé en 2015 par Nicolas Sarkozy, Georges Siffredi, le président du conseil départemental, a décidé de claquer la porte, comme Pierre Bédier, son homologue des Yvelines, quelques minutes auparavant. “Suite à l’annonce d’Eric Ciotti, qui nie les valeurs qui constituent l’essence même de notre famille politique et fondent mon engagement depuis 43 ans, j’ai décidé de quitter Les Républicains”, explique dans un communiqué Georges Siffredi, actuellement en déplacement dans le pays. États-Unis.
« J’ai toujours revendiqué mon attachement au gaullisme : il est urgent aujourd’hui de tracer la voie d’une droite qui ne transige pas, mais reste fière de ses valeurs, au service de la France et des Français », poursuit le président du Département. Qui se connectera ce mardi soir via Internet à la réunion du bureau départemental du parti, convoquée par le président de la fédération LR des Hauts-de-Seine et député sortant de la 3e circonscription Philippe Juvin.
Ce qui n’exclut pas une démission en bloc des élus LR du territoire, qui compte dix-sept maires LR et quatre parlementaires. « Les plats de lentilles sont toujours froids », fustige Philippe Juvin, dénonçant la position d’Éric Ciotti pour sauver son siège de député et pourquoi pas décrocher un ministère, même au sein d’un gouvernement RN. « Ce n’est pas notre ADN, pas notre culture politique, nous sommes le département de Nicolas Sarkozy et Patrick Devedjian », insiste l’ancien maire de La Garenne-Colombes.
Un département où l’élan du RN reste maîtrisé puisque la liste conduite par Jordan Bardella a obtenu dimanche soir 13,16% des voix contre 31,37% au niveau national. C’est à peine plus que la liste LR de François-Xavier Bellamy avec un score de 12,36 %. Dans les Hauts-de-Seine, c’est la liste de la majorité présidentielle de Valérie Hayer qui arrive en tête des suffrages, soit 19,55 %.
