C’est une ruelle bucolique comme il en reste peu à Paris, avec ses pavés, ses arches vertes et ses habitations basses qui jouxtent les anciens ateliers. Mais le calme de la rue des Thermopyles, au 14e quartier, risque de ne plus durer très longtemps : deux anciens ateliers d’artistes devraient être transformés en meublés de tourisme de grande capacité et nul ne peut légalement s’y opposer.
Porté par un grand promoteur immobilier, le projet prévoit de réhabiliter les deux parcelles en cinq appartements indépendants de six à douze couchages, soit quarante-six couchages au total, nichés au fond d’une cour privée, derrière deux immeubles de trois étages. « On a peur de devenir le décor d’un enterrement de vie de garçon »déplore le bien nommé Nicolas Laruelle, un riverain inquiet mobilisé auprès du collectif Cœur d’île Thermopyles, qui espère toujours pouvoir changer la donne.
L’histoire a commencé il y a deux ans lorsque le groupe immobilier Terrot a racheté deux ateliers en mauvais état derrière les numéros 37 et 37 bis. A cette occasion, les habitants ont découvert que ces deux terrains d’une superficie totale de 525 mètres carrés ne sont pas aussi protégés que le reste du quartier et qu’il est théoriquement possible d’y construire des immeubles de grande hauteur.
Projet autorisé
Le plan local d’urbanisme étant en cours de révision, les riverains en profitent pour demander un classement de ces deux zones afin d’éviter toute surélévation qui gênerait la lumière et les vis-à-vis. Après plusieurs échanges avec la mairie du 14ece dernier a confirmé, lors du conseil de quartier du mardi 12 novembre où le sujet a été vivement débattu, son choix de privilégier un autre type de classement qui limiterait la hauteur à 7 mètres, soit 2 mètres de plus que celui existant. . Ce zonage serait plus intéressant d’un point de vue environnemental car il nécessiterait notamment la végétalisation d’une partie des parcelles et la déshydratation des sols. Pas de quoi satisfaire les habitants, qui restent inquiets d’éventuels travaux.
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Surtout, un deuxième problème, plus concret, s’est posé lorsqu’ils ont découvert, fin octobre, l’existence d’un projet de réhabilitation de ces ateliers en grands lofts touristiques de type Airbnb. Le projet, déposé au service de l’urbanisme en juin, a été tacitement autorisé deux mois après son dépôt, comme c’est la règle pour les déclarations préalables de travaux.
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