Le mégaprojet de tunnel sous-marin entre l’Espagne et le Maroc, lancé en 1989, prend forme à l’approche de la Coupe du monde de football 2030. Ce projet de liaison maritime vise à relier les lignes ferroviaires et à faciliter la circulation des personnes et des marchandises entre les deux continents. Le gouvernement espagnol a approuvé cette semaine un investissement important pouvant atteindre 500 000 euros dans la sécurité sismique.
La Société espagnole d’études pour les communications fixes (Secegsa), la société espagnole de transports en charge du tunnel, a formalisé le 6 novembre un contrat pour mesurer le risque de tremblement de terre pour la première fois depuis dix ans. Il s’agit d’un contrat de location avec option d’achat de quatre sismomètres de fonds marins. L’entité supervisée par le ministère espagnol des Transports a approuvé un investissement de près de 500 000 euros dans des sismomètres qui seront utilisés dans la zone du détroit, par lequel devrait passer la future liaison entre l’Europe et l’Afrique.
En effet, selon les superviseurs de l’entreprise, ces sismomètres peuvent être positionnés jusqu’à 6 000 mètres de profondeur et fonctionner sur une durée de 6 mois à 2 ans. Cet équipement est fourni par la société madrilène TEKPAM Ingenieria et sera positionné dans le détroit de Gibraltar, là où est censé passer le tunnel.
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Pendant le premier semestre d’utilisation, le Real Instituto et l’Observatorio de la Armada (Institut Royal et Observatoire Marin) assureront l’état des appareils avant de procéder à leur achat final par la même entreprise. L’opération sera réalisée dans le cadre d’une campagne de six mois intitulée « Capitán de Navío Manuel Catalán Morollón ».
Cette étude est la deuxième en date, après celle réalisée en 2014 par le professeur Elisa Buforn de l’Université Complutense de Madrid. Le professeur de géophysique a détecté le risque d’un séisme supérieur à 4, à plus de 40 kilomètres de profondeur dans le détroit. Il recommande d’étudier systématiquement les séismes de forte intensité et d’entreprendre une enquête détaillée sur la profondeur des séismes.
Par ailleurs, l’exécution de ce projet fait suite à la signature d’un protocole d’accord entre la Secegsa et l’United States Geological Survey (USGS), une agence du Département américain de l’Intérieur, le 3 novembre 2023. Pour préparer les avant-projets du 2026, le gouvernement espagnol a mandaté l’entreprise publique d’ingénierie Ineco pour cette mission.
Le gouvernement espagnol a alloué environ 2,8 millions d’euros à la Secegsa au cours des deux dernières années, auxquels s’ajoutent 1 million d’euros supplémentaires provenant de fonds européens jusqu’en juin 2026.
Par ailleurs, la Commission mixte hispano-marocaine a tenu sa première réunion début 2023, la première réunion du projet depuis octobre 2009. Elle a eu lieu peu avant que la décision d’organiser la Coupe du monde 2030 dans ces pays ne soit officialisée. De nombreuses réunions ont eu lieu depuis 1979 et des dizaines de millions ont été investis, mais aucun plan de mise en œuvre n’a été formulé.