En Haute-Vienne, inquiétudes autour d’un projet de méga ferme bovine

En Haute-Vienne, inquiétudes autour d’un projet de méga ferme bovine
En Haute-Vienne, inquiétudes autour d’un projet de méga ferme bovine

A 50 mètres de la ferme d’Emmanuel Thomas, un panneau indique aux camions à bestiaux la direction à suivre pour retrouver l’entrée du centre familial – ces sites où sont regroupés et triés les animaux. Outre son troupeau de 80 vaches limousines, l’agriculteur de 61 ans gère un centre d’import-export par lequel peuvent transiter jusqu’à 700 bovins avant de partir à l’étranger : dix bâtiments recouverts de panneaux photovoltaïques, 605 hectares de terres répartis sur tout le territoire. communes voisines de Peyrilhac et Nieul, à 20 kilomètres au nord de Limoges, en Haute-Vienne. De quoi inciter T’Rhéa, filiale du groupe de négoce de viande Carnivor, à se positionner pour reprendre la SAS Terres de Chavaignac de son propriétaire, sur le point de prendre sa retraite.

En août 2023, l’agro-industriel a déposé une demande d’autorisation environnementale auprès de la préfecture pour transformer le site en atelier d’engraissement destiné à accueillir 3 100 ruminants. « 2 500 en bâtiments et 600 en pâturages »détaille Pascal Novak, chef de projet développement territorial à T’Rhéa, qui la classerait parmi les plus grandes unités de ce type en France, rivalisant en taille avec les grands centres d’embouche espagnols ou italiens.

Signe de l’effervescence suscitée dans la région, l’enquête publique organisée du 11 mars au 12 avril a recueilli pas moins de 12 000 contributions de particuliers, d’associations, de syndicats ou encore de collectivités. L’ampleur de la mobilisation a même surpris le commissaire enquêteur, qui a été contraint de demander un délai supplémentaire pour examiner toutes les dépositions. Le préfet de Haute-Vienne, François Pesneau, lui a donné jusqu’au 12 juin pour remettre son rapport.

« Une insulte au bien-être animal »

En attendant, face à ce qu’ils considèrent comme un « mégaferme » inspirés par les fermes industrielles américaines, les opposants sont unis. Premiers concernés, les riverains situés dans un rayon de 100 à 500 mètres autour de l’exploitation s’inquiètent d’éventuelles nuisances liées à l’épandage des fumiers et à leur transport vers un méthaniseur situé à Saint-Laurent-sur-Gorre, à une trentaine de kilomètres de là, pour lequel aucun projet n’a encore été déposé.

À ces inquiétudes s’ajoutent celles des associations de protection de la nature. Michel Galliot, le président de France Nature Environnement Limousin, qui regroupe une quarantaine d’habitants implantés dans la région, souligne les lacunes de l’étude d’impact présentée par le porteur du projet. Même chose du côté de l’association Les Amis de la Terre, qui s’interroge sur la capacité du futur centre à être autosuffisant en eau. « L’évaluation des besoins est fantaisiste : la consommation journalière par animal risque d’être bien supérieure aux prévisions »» a-t-elle écrit dans sa contribution à l’enquête publique.

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