En Haute-Vienne, la gauche se prépare déjà à une campagne éclair aux législatives

En Haute-Vienne, la gauche se prépare déjà à une campagne éclair aux législatives
En Haute-Vienne, la gauche se prépare déjà à une campagne éclair aux législatives

Quelle stratégie, quel programme, quelles alliances ? En Haute-Vienne comme partout, socialistes et LFI devront absolument trouver un terrain d’entente, et ils n’ont que trois semaines…

Construire un programme, monter une campagne, élaborer une stratégie, renouveler des alliances possibles. Le tout en trois semaines. Et surtout s’habituer à l’idée que le RN a déjà, selon les mots de Gulsen Yildirim, « certainement franchi les portes du pouvoir. »

Seul candidat limousin sur la liste Glucksman, le patron de la fédération socialiste de Haute-Vienne a appris la nouvelle de la dissolution au retour du bureau de vote de Roussillon, quelques minutes avant d’adhérer à la fédération socialiste. À son arrivée, elle a trouvé les militants stupéfaits et furieux. « Emmanuel Macron joue avec le feu », assure Gulsen Yildirim, la voix tremblante. Il préfère donner les clés du pouvoir au Rassemblement national pour éviter de se remettre en question. C’est tellement dangereux, mais alors… »

Pas de champagne ni de collations

Ambiance étrange ce soir d’élection à l’issue d’un vote européen où on n’a finalement pas parlé du tout d’Europe. Pas de champagne, pas de snacks, pas même une petite bière. Le score très honorable de la liste Glucksman dans le département (17,12 %), arrivée en deuxième position, n’a pas suffi à aiguiser l’appétit des militants, dont l’estomac était déjà noué à la lecture des résultats du RN (31,6 %). Alors, l’idée d’organiser des élections législatives dans la précipitation, en quelques jours, pour s’imposer comme un rempart face à une droite triomphante et quasiment d’extrême droite, finirait presque par donner le vertige.

Alors que les militants des Jeunes socialistes se disent déjà prêts à retourner au combat, leurs aînés saisissent l’urgence de l’événement et attendent désormais la réunion du conseil national du PS qui devrait se tenir dans les prochaines heures.

Qu’en est-il des trois députés sortants ?

Mais qu’en est-il des trois députés sortants de Haute-Vienne, tous élus sur le compromis Nupes, et dont le mandat vient de se terminer brutalement ? Il l’avoue humblement, Stéphane Delautrette (PS) ne s’attendait pas à une dissolution.
« C’est une surprise, un pari. En tout cas, au vu des résultats, c’est un échec cuisant de la politique du président. La seule barrière crédible est à gauche”, explique-t-il, précisant qu’il est prêt à repartir, évoquant la volonté d’Olivier Faure, premier secrétaire du PS, “de construire à gauche”.

Pour Manon Meunier (LFI), entourée de militants abasourdis par l’annonce des résultats et la dissolution, dans leur QG du Sablard, « nous repartons en campagne ce soir. Nous avons un bilan à défendre. Notre évaluation est une ferme opposition au programme de Macron. Nupes est une véritable alternative. Il y a une véritable détresse exprimée dans les votes. J’appelle tous les représentants de la gauche à mesurer l’ampleur historique et à se rassembler. Emmanuel Macron est encore plus décevant que prévu. Il a osé. Le Rassemblement National et Macron sont main dans la main. »

« Il faut se remettre ensemble »

Même son de cloche du côté de Damien Maudet (LFI) qui ne quitte pas son téléphone. « L’extrême droite est à 40 %, mais la gauche est à 30 % ce soir, elle n’a perdu aucune voix, elle a même gagné des voix entre 2019 et 2024. La gauche unie est capable de gagner les élections. Nous devons reconstruire. C’était évident avant les élections. Les états-majors doivent se mettre d’accord au niveau national. Emmanuel Macron joue à un jeu dangereux, alors que l’extrême droite monte en puissance, il leur propose de transformer la donne. Il joue avec le feu et la démocratie. J’ai un bilan. J’appelle la gauche à prendre conscience de ce qui se passe et à s’unir comme nous l’avons fait en 2022. C’est l’union ou nous perdons tous. »

Nouvel équilibre des pouvoirs, nouvelles bases

Une union, certes, mais reste à savoir sur quelles bases, alors que les socialistes et leurs alliés de la place publique semblaient, dimanche soir, avoir renversé le rapport de force au sein d’une gauche désormais investie d’un urgent et périlleux : empêcher le l’extrême droite d’investir dans les sphères du pouvoir.

Florence Clavaud-Parant, Nathalie Goursaud, Olivier Chapperon

 
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