La vague RN promise pourrait-elle tout emporter sur son passage dans le Lot-et-Garonne ? Cette question était la seule qui attendait une réponse tant l’issue de ces élections européennes dans le Lot-et-Garonne ne faisait guère de doute. On connaît la réponse depuis ce dimanche soir 9 juin. C’est un costume bleu marine.
Pas une commune n’a choisi de présenter un autre candidat que la tête de liste RN Jordan Bardella. Oh oui. Pas assez. Seule Boussès, la plus petite commune du département, le plaçait à égalité avec la tête de liste socialiste Raphaël Glucksmann. Anecdotique.
Historique est le score du RN dans le département dont le passé radical-socialiste paraît aujourd’hui bien lointain. Le vote mariniste est ici bien ancré, il a augmenté de 10 points par rapport à 2019 avec 38,62% des voix, loin devant ses concurrents, en premier lieu les socialistes Raphaël Glucksmann (12,32%) et Valérie Hayer (11,87%).
Agen, la ville-préfecture, qui jusque-là tout au long des élections avait toujours refusé de placer un candidat du RN en tête, a cette fois cédé. « Je ne vais pas m’échapper », a lancé avant la dissolution, Sébastien Delbosq le patron du RN 47. , qui sera sans doute candidat le 30 juin prochain pour briguer le siège du député sortant Michel Lauzzana (Renaissance), seule circonscription à avoir échappé au parti de Jordan Bardella en 2022.
La Macronie s’effondre
Du côté de la Macronie, c’est en revanche un puissant revers. Le maire d’Agen, Jean Dionis, s’est personnellement impliqué dans la campagne en multipliant les déclarations sur les réseaux sociaux et en distribuant plus de 20 000 exemplaires d’une missive dans les foyers agenais. Son candidat arrive même derrière le socialiste. Pas vraiment de bon augure dans la perspective certes plus lointaine des élections municipales de 2026.
La Macronie s’effondre au niveau départemental, reculant de plus de 10 points. Pire, Valérie Hayer (en 2019, LREM avait atteint 24,15%) est également devancé au classement général par Raphaël Glucksmann (il double son score par rapport à 2019), ce qui pour le PS ressemble à une opération de reconquête alors que LFI cale à 6,91% (6,71 en 2019). ).
« Un nouvel espace politique s’ouvre aux forces de gauche qu’il faut pouvoir rassembler le plus largement possible pour sortir du schéma binaire dans lequel le pouvoir en place à la tête de l’Etat a tenté de nous enfermer dans le cours des deux mandats successifs d’Emmanuel Macron, pour sortir de ce non-choix illusoire entre programme libéral et repli identitaire», estime Sophie Borderie, présidente PS du Conseil départemental.
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