Pourquoi l’attaque des distributeurs automatiques du Locle aurait pu mal se terminer

Les attaques contre les distributeurs automatiques se poursuivent et se ressemblent, après Laufon (BL), le 2 juin, c’est au tour du Locle (NE), ce jeudi 6 juin. Comment les habitants du Locle ont-ils vécu l’événement ? Quels sont les risques de ce type d’attaque ? Des témoins et un expert en explosifs ont été interrogés.

“La vitrine entière du restaurant est détruite, nous n’avons jamais vu quelque chose de pareil”, raconte Elisa, fille du propriétaire du Royal Panini’s. Il faut dire que l’événement est exceptionnel, en effet, à dix mètres devant le restaurant, le distributeur automatique de billets de la Poste a été attaqué à l’explosif vers 4h30 du matin, Jeudi matin. Selon des témoins, il y a eu trois explosions. Les dégâts matériels provoqués par le souffle de l’explosion dans le restaurant ont été importants.

Elisa Quintana, fille du propriétaire, n’était pas sur place lors des explosions, mais elle nous explique que les voisins de l’immeuble, pour la plupart des personnes âgées, sont encore sous le choc. Elle est surtout marquée par la méthode utilisée, qu’elle qualifie d’« inimaginable dans notre région ».

« Imaginer que des explosifs ont été utilisés juste à côté du restaurant est très choquant »

Elisa Quintana, restaurant du Royal Panini au Locle

Les dégâts causés par le souffle de l’explosion du Postomat du LocleÉlisa Quintana

Dans le même bâtiment que le Royal Panini’s, mais au premier étage, le refuge Reptiles-reptiliens n’a été victime d’aucun dégât. Son réalisateur Carlos Rodriguez avoue avoir eu « beaucoup de chance ». Mais il s’inquiète d’un autre problème :

“Chez les reptiles, les conséquences du stress sont retardées, ils peuvent faire des arrêts cardiaques en quelques jours”

Le postomat du Locle vu de la fenêtre du refuge Reptiles-ReptiliensCarlos Rodriguez

“J’ai vu pire”

Mohamad Ghanoum, un voisin, a entendu un grand bruit, mais s’est rendormi rapidement :

“Je n’ai pas fait attention au bruit, alors que ma copine a entendu trois explosions et n’a pas dormi de la nuit.”

Mohamad n’est pas particulièrement choqué par les explosions. Syrien d’origine, il confie avoir été témoin de situations tragiques et avoir vu des explosions plus intenses que celle du Locle.

“C’est vrai que les gens ici ne sont pas habitués à ce genre de choses et je comprends leur réaction, mais j’ai vu pire et l’important c’est qu’il n’y ait pas de blessés.”

Mohamad Ghanoum, gérant du salon de coiffure Oasis

Les dégâts causés au salon de coiffure Oasis situé en face du postomat du Locle qui a été attaqué à l'explosif jeudi matin à 4h30

Le salon de coiffure Oasis situé en face, à quelques mètres du postomat attaqué à l’explosifMohamed Ghanoum

Pas de blessures? “Un miracle”

Mais la nuit aurait pu se terminer de manière bien plus tragique. Selon le spécialiste des explosifs Jacques Demierre, les risques pour les personnes habitant l’immeuble et les immeubles faisant face aux distributeurs attaqués sont « énormes ». Il explique:

« Il faut imaginer qu’il s’agit d’explosifs puissants qui projettent des éclats d’obus. C’est un miracle que personne n’ait été blessé jusqu’à présent.

Jacques Demierre, spécialiste des explosifs

Le spécialiste des explosifs précise que les éléments métalliques projetés peuvent être mortels à plusieurs centaines de mètres. Quant au bâtiment où est installé le distributeur, il présente plus de risques d’incendie que d’effondrement.

Interrogé l’année dernière, Fedpol confirmait que ces attaques présentaient des risques importants pour les personnes résidant dans le même bâtiment que le distributeur automatique. L’Office fédéral de la police recommande également de ne pas installer de distributeurs automatiques dans les bâtiments habités.

D’autant que Le Locle est une ville ouvrière qui se lève tôt. Elisa souligne : « Il n’est pas rare de voir des gens partir au petit matin. » Carlos Rodriguez, directeur du refuge pour reptiles, confirme :

« A ce moment-là, il y a des changements d’horaires d’usine, ceux qui travaillent de nuit rentrent chez eux et les autres démarrent. Il y a déjà des véhicules qui traversent, notamment des frontaliers.

Il semble donc que ce soit un véritable « miracle » qui se soit produit dans la nuit du 6 juin 2024, car aucun blessé n’a été signalé. Elisa Quintana, qui ferme habituellement le restaurant vers 23h30, n’imagine pas ce qui se serait passé si les casseurs étaient intervenus quelques heures plus tôt.

“Vu l’état du restaurant, on aurait pu penser que les explosions avaient eu lieu dans nos locaux, heureusement les locaux étaient vides”

 
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