face aux prix de l’immobilier, les étudiants contraints de quitter la capitale pour trouver un premier emploi

face aux prix de l’immobilier, les étudiants contraints de quitter la capitale pour trouver un premier emploi
face aux prix de l’immobilier, les étudiants contraints de quitter la capitale pour trouver un premier emploi

Loyers excessifs, pénurie d’annonces… A l’approche des Paris Games, une proportion « assez importante » de jeunes ont renoncé à un emploi dans la capitale après leurs études, selon les syndicats et les professionnels du secteur immobilier.

Les Jeux olympiques alimentent le feu et rendent plus explosive la bombe sociale que sont les logements étudiants.», alerte Eléonore Schmitt, porte-parole du Syndicat étudiant. Certains étudiants ont même dû, selon elle, «quitter Paris“de trouver un premier emploi en raison de la hausse des prix des logements ou d’une fin de bail qu’ils n’avaient pas anticipée, plutôt que d’accepter”des logements insalubres et des prix trop élevés« .

La Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) explique à l’AFP que les Jeux, “événement de renommée internationale“, sont bonnes “susceptible de perturber le marché“.”Certains propriétaires louent à l’année mais se tournent vers les plateformes de location pour louer à la nuit durant cette période», observe Loïc Cantin, son président.

Fraîchement diplômée d’un master en management du sport, Claire, originaire de Bayonne, cherchait un emploi dans la capitale lié aux Jeux. Comme beaucoup d’autres étudiants, elle a dit adieu à cette ambition. A cause du prix des loyers, je n’ai pas réussi à trouver un logement à Paris», raconte la jeune femme, pour qui le logement a été le premier facteur bloquant, avant la question de l’entreprise. Entre-temps, elle opte pour un job d’été dans la restauration à Anglet, dans les Pyrénées-Atlantiques.

Selon la Fnaim, le prix moyen des loyers parisiens au mètre carré a augmenté de 3,5% entre 2022 et 2023, malgré l’encadrement des loyers en vigueur depuis 2019. Parmi les prix jugés «excessif», le groupe Orpi cite l’annonce d’un «maison trois chambres avec jardin à louer à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) pour 500 euros la nuit« .

Mais c’est surtout la pénurie d’annonces qui embolise le marché, souligne Jacques Baudrier (PCF), l’adjoint à la maire de Paris chargé du logement. Depuis plus de dix ans, 8 000 logements locatifs privés disparaissent chaque année du marché à Paris en raison de l’augmentation, dans la même proportion, du nombre de logements vacants et de résidences secondaires.», souligne l’élu, qui prévoit «que le nombre de logements vacants dépassera celui des logements loués dans quelques années si l’Etat ne régule pas le marché« .

« Bien Ici », plateforme spécialisée dans les annonces immobilières en ligne, constate un «quadruplement, en cinq ans, de la tension locative à Paris« . Depuis l’été 2022, l’entreprise a enregistré en moyenne «plus de 100 000 demandes de location à Paris chaque mois, contre 68 000 un an auparavant« .

Et selon une enquête SeLoger publiée en février, le stock d’annonces d’appartements à louer «a chuté de 74% en trois ans à Paris« .

Hugo, étudiant en communication à Bordeaux, a dû renoncer à un stage de fin d’études à partir de juin. “Je me suis renseigné auprès des agences. Ils m’ont clairement expliqué que de juillet à août, ils n’auraient pas de logement et que s’ils en avaient, les places seraient chères.“, il dit.

Cette difficulté à trouver un logement à l’approche des JO était déjà palpable avant l’été, selon Yvenn le Coz, déléguée nationale de l’Union nationale interuniversitaire (Uni), selon qui «de nombreux étudiants arrivés en cours d’année scolaire se plaignent de problèmes de logement« .

Le deuxième semestre a été horrible pour les étudiants. C’était mission impossible de trouver un logement“, Il regrette.

Selon Lodgis, réseau d’agences spécialisées dans la location meublée, les Jeux transforment même «mobilité professionnelle habituelle», dans la mesure où les entreprises aussi »limiter les déplacements de leurs salariés à Paris par crainte d’une flambée des prix et les reporter à septembre« .

Le risque d’un étranglement de l’offre locative à la rentrée inquiète particulièrement les syndicats étudiants. “Nous craignons que durant l’été, ces mal-logements n’explosent et rien ne garantit qu’à la rentrée la situation se dégonfle.», prévient Eléonore Schmitt, du Syndicat étudiant.

 
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