à Lyon, ces forêts urbaines qui pourraient devenir de grands « climatiseurs naturels »

à Lyon, ces forêts urbaines qui pourraient devenir de grands « climatiseurs naturels »
à Lyon, ces forêts urbaines qui pourraient devenir de grands « climatiseurs naturels »

« Parasols » et « climatiseurs » naturels, plantes et arbres sont un levier imparable pour rafraîchir et adapter les villes au changement climatique. Parmi les mesures phares de la Métropole de Lyon sur le sujet, outre la plantation de végétaux en zone urbaine (lire notre article sur le sujet), comprend également la création de « forêts » en zone urbaine et en périphérie, permettant de créer des « poumons » selon la communauté environnementale.

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Car les « forêts urbaines » peuvent, sous certaines conditions, contribuer à rafraîchir les villes, comme l’explique Marc Saudreau, directeur de recherche à l’Institut national de recherche sur l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) : les arbres jouent en effet le rôle de « refroidisseurs » d’air. l’air ambiant, car les feuilles captent les rayons du soleil (effet d’ombrage), sans chauffage, ce qui contribue à refroidir la masse d’air (via un équilibrage de température entre un élément froid et un élément chaud).

Un effet quelle que soit leur localisation, et quidoit être considéré en fonction des vents dominants et des couloirs de vent » pour être efficace, ajoute le chercheur.

Car en ville, « l’effet d’ombrage » des arbres, via leur surface foliaire, reste le meilleur mécanisme pour abaisser la température des bâtiments : il joue en effet un rôle » un rôle très local » et permet « pour éviter directement la surchauffe, en recouvrant les rues et les façades », ajoute Marc Saudreau.

Des forêts urbaines pour redévelopper la biodiversité

Dans ce contexte, outre le boisement des rues et des places aux côtés des communes, la Métropole prévoit de créer 100 hectares d’espaces boisés d’ici 2026, tant en ville qu’en périphérie, dont 30 hectares accueillent déjà de jeunes arbres (à Saint-Pierre). Prêtre, Sathonay-Camp, Caluire-et-Cuire etc.).

Avec l’idée, aussi, de développer la biodiversité, voire de limiter le ruissellement des eaux.

Et si l’essentiel de l’objectif reste à atteindre, » les projets vont désormais s’accélérer », assure Pierre Athanaze, vice-président (EELV) de la Métropole de Lyon, délégué à la biodiversité.

Mais d’abord : de quoi s’agit-il ? Les forêts ” au moins 2 à 2,5 hectares « , haies, couloirs écologiques… Le Grand Lyon mise sur des espaces avec de nombreuses essences d’arbres (chênes, frênes, tilleuls, érables) et plusieurs étages, » sans que ce soit un jardin botanique « .

Ici, il ne serait donc pas question de « créer des micro-forêts Miyawaki de 400 mètres carrés », insiste Pierre Athanaze. ” Même si j’ai beaucoup de respect pour le professeur Miyawaki, botaniste japonais, dont le modèle s’applique davantage aux forêts tropicales, dont le climat et le fonctionnement n’ont rien à voir avec « .

Cette méthode, utilisée notamment par la mairie de Paris, consiste à planter de manière dense de nombreuses espèces d’arbres dans de petits espaces. Problème : cela demanderait aussi beaucoup d’entretien. Et les taux de mortalité seraient plutôt élevés, allant par exemple de 61 à 84 % des arbres de douze ans selon une étude réalisée en Sardaigne, dans un climat aride, et publiée en 2011.

Notre idée n’est pas de récolter du bois. Une forêt, pour moi, c’est un écosystème d’au moins 2 à 2,5 hectares. Une forêt trop petite n’est pas une forêt à mon avis », ajoute l’élu, qui précise, sans fournir de données, que « la mortalité a été faible cette année » : « nous avons eu de gros coups de vent cet hiver, et quelques arbres sont tombés, sur des milliers et des milliers ». Notamment les arbres des rues, plus fragiles face au vent.

De son côté, Marc Saudreau (INRAE) insiste : « il est préférable de planter 100 000 arbres, bien plantés, en pleine terre, en multipliant les strates et les espèces, plutôt qu’un million « .

Notant également l’idée que certaines autorités annoncent des « chiffres » sur le nombre d’arbres plantés. Quelque 52 000 rien qu’en 2023 pour la Métropole de Lyon (arbres de rue inclus). Tandis que l’État indique de son côté avoir subventionné la plantation de 63 millions d’arbres en France depuis janvier 2023, sur un objectif de 467 millions en 2026.

A proximité de la raffinerie de Feyzin, la Métropole reboise une zone à risque

Ainsi, plusieurs de ces projets se multiplient actuellement au Sud et à l’Est du Grand Lyon : par exemple, une dizaine d’hectares de friche, occupés jusqu’en 2021 par 81 propriétés (villas, commerces, commerces), bordant la raffinerie. TotalEnergies de Feyzin et Rhône Gaz, accueillent désormais un espace boisé après le rachat du domaine par l’Etat, par l’industriel et les collectivités territoriales à partir de 2020.

Ces marchandises, non protégé des risques d’explosion et des risques thermiques », ont été démolis l’année suivante. « La loi prévoyait qu’il devait être détruit et laissé en friche, sans créer de nouveaux usages »indique Pierre Athanaze, également délégué à la gestion des risques.

A Après négociation avec la Préfecture, nous sommes arrivés à une autorisation de planter, à condition de ne pas réaliser de cheminement ni d’installer de mobilier urbain », ajoute l’élu.

Ce qui soulève cependant des difficultés techniques et écologiques : en effet, comment reboiser d’anciennes zones industrielles artificielles ? “ Il y a eu des entreprises avec 2 à 3 000 mètres carrés de dalles en béton pendant cinquante ans… », remarque le vice-président du Grand Lyon.

« Nous essayons de régénérer ces sols en place. Nous décompactons, nous effectuons des analyses de sol, nous amendons et nous semons de l’engrais vert. Nous sommes dans la « phytorégénération » des sols existants.

4,5 millions d’euros pour acquérir un terrain en « plan nature »

Autre projet : la collectivité dessine actuellement un « corridor écologique de l’Est Lyonnais », reliant le parc de Parilly au parc de Miribel sur une vingtaine de kilomètres au total, d’ici 2027-2028.

Dans ce cadre, une friche de 12,5 ha a déjà été restaurée cet hiver. Mais il reste encore des obstacles à surmonter : « à Décines on arrive à la dure, car c’est très urbanisé », ajoute l’élu écologiste.

De plus, « nous avons eu un gros point de difficulté au Groupama Stadium. Nous avons donc négocié à l’époque avec Jean-Michel Aulas, qui nous a laissé une partie du terrain d’entraînement, pour que nous puissions planter.

Car ici, comme pour tout projet de ce type, la Métropole doit effectivement procéder à des acquisitions foncières, car elle effectue uniquement des travaux pénibles sur les terres qui lui appartiennent « .

Pour cela, le « plan nature » bénéficie d’une enveloppe de 4,5 millions d’euros pour l’achat de terrains sur mandat, afin d’acquérir des espaces naturels sensibles, voire des parcelles manquantes pour les 12 projets de corridors écologiques.

C’est un long processus, mais la Métropole peut préempter des terrains à vendre. Nous effectuons tout le suivi », ajoute Pierre Athanaze.

D’où prochaine étape : les épineuses révisions des plans locaux d’urbanisme, notamment à la lumière du décret d’artificialisation nette zéro des terrains (ZAN).

Une forêt de plusieurs centaines d’hectares d’ici 2030-40

Un nouveau projet, d’une toute autre ampleur, émerge en effet dans les cartons de la prochaine mandature : des élus écologistes souhaitent inscrire dans le prochain Schéma directeur de cohérence territoriale (SCoT) le projet du « grand climatiseur naturel », avec un cadre boisé et agro-bocage de plusieurs centaines d’hectares, tout autour de la Métropole. Y compris dans le nouveau Rhône, via la Communauté de Communes de l’Est Lyonnais (CCEL) et le Pays de l’Ozon.

Un projet qui ne fait pour l’instant pas l’unanimité auprès de ces derniers, alors que les travaux relatifs à la révision du SCoT ont débuté à l’automne 2023. Celui-ci devra être approuvé fin 2025, pour entrer en vigueur. en vigueur en 2026.

Selon la Métropole, ce projet serait « nécessaire à la préservation des ressources en eau et à la bonne gestion des eaux pluviales « . De même, ” sa conception sera pensée en étroite collaboration avec les agriculteurs et les communes concernées « .

Pour Pierre Athanaze, les premières opérations de renaturation mises en œuvre dans l’est de Lyon, « sa priorité », feront d’abord l’objet d’un retour d’expérience. Mais déjà, ce grand projet, également très symbolique, semble lancé : « si nous voulons quelque chose pour le climat, nous devons travailler à grande échelle. D’où l’intérêt du SCoT », appuie l’élu du Grand Lyon.

 
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