Des logements sociaux sont disponibles dans l’un des deux pavillons subventionnés situés près de la place de la Nation à Paris. Hauteur sous plafond, « look loft », mais logement assez sombre… Vivre dans un monument historique présente certaines particularités.
Appartement à louer, volumes atypiques et hauteur sous plafond… vertigineux. Et si vous viviez dans un monument historique ? Certains passent chaque jour devant les deux pavillons des subventions de l’avenue du Trône à Paris, sans imaginer que ces immeubles majestueux abritent des logements sociaux.
Un 53 m² à 632 euros par mois
L’un d’entre eux est à louer et une annonce a été déposée sur le site de Paris Habitat pour un loyer de 632 euros charges comprises. Il offre 53 m² avec un double séjour et une chambre.
Pour ceux qui y vivent, rentrer chez eux, c’est un peu comme changer de siècle. Et pour cause, les deux pavillons faisaient partie de l’ancienne barrière des subventions, construite en 1787 et qui entourait Paris à l’époque. Les biens et marchandises qui traversaient cette frontière étaient taxés.
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Et les salariés chargés de l’application de la taxe étaient logés… dans les pavillons :
« Il s’agissait de logements de fonction, ces immeubles ont donc toujours eu une vocation résidentielle », explique Hélène Schwoerer, directrice générale adjointe de la maîtrise d’œuvre et du développement de Paris Habitat.
Situés entre les 11e et 12e arrondissements à proximité de la place de la Nation, ils sont classés monuments historiques en 1907. En 1993, ils sont réhabilités et transformés en logements sociaux et leur gestion confiée à Paris Habitat. Exactement identiques, ils proposent chacun 16 logements sociaux.
« Un look loft »
Des murs en pierre absolument massifs, un porche voûté orné de deux piliers aux chapiteaux doriques… Un lieu exceptionnel, mais insolite pour l’hébergement. Les fenêtres en particulier sont peu nombreuses.
« C’est vrai que ce n’est pas l’endroit le plus lumineux, mais il a d’autres avantages », précise Sébastien Deslandes, responsable de la communication de Paris Habitat, qui a déjà visité l’un des appartements.
« Ces logements offrent des volumes atypiques, avec de très belles hauteurs sous plafond qui donnent presque un aspect loft. »
« Nous avons une locataire qui habite là depuis 30 ans, et elle est ravie », poursuit, tout en assurant que le taux de turnover est faible et qu’il n’a aucune difficulté à trouver de nouveaux locataires.
En 2016, une rénovation de façade a eu lieu : « Nous avons travaillé en étroite collaboration avec le ministère de la Culture pour respecter les règles patrimoniales autour des monuments classés », explique Hélène Schwoerer.
En réalité, selon elle, logements sociaux et monuments historiques ont toujours été liés.
« L’histoire du logement social à Paris est l’histoire de la ville. »
Ainsi Paris Habitat possède aussi bien des immeubles récents que des immeubles du 16ème, 18ème ou 19ème siècle. « Nous apportons un soin tout particulier à revaloriser ce patrimoine. Nous possédons par exemple trois immeubles d’Henri Sauvage, l’architecte de La Samaritaine », explique-t-elle.
Actuellement, les équipes de Paris Habitat travaillent sur un hôtel particulier du XVIe siècle situé dans le 4e arrondissement et ayant appartenu à un duc de Lorraine. Le bailleur social est propriétaire de plus de 127 000 logements et s’est donné pour mission de continuer à « perpétuer ce patrimoine unique ».