Par
Baptiste Ringeval
Publié le
9 novembre 2024 à 18h00
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C’est un projet démarré en 2019 et laissé abandonné depuis plus de 3 ans. A Dammartin-en-Goële, sur la D404, un imposant bloc de béton en mauvais état attire l’attention. Cette construction est celle de Groupe Alila qui a commencé en 2019 et n’a jamais été terminé.
Problème, des dizaines de personnes avaient acheté ce qui aurait dû être leur future maison ou un appartement à louer. Pire encore, le groupe immobilier lyonnais vient d’être placé en liquidation judiciaire, laissant les acquéreurs dans un vide complet. « Je ne sais pas si c’est une bonne ou une mauvaise nouvelle, avec Alila, de toute façon, le bâtiment n’allait jamais être achevé », explique l’un des acheteurs. Malgré tout, pour tout le monde, la question est désormais simple, que va-t-il se passer ?
Une réception prévue en décembre 2020
Tout le monde aurait dû emménager dans ce bâtiment il y a des années, en décembre 2020 pour être plus précis. Certains voulaient louer un appartement, d’autres voulaient vivre dans l’un de ces appartements. 42 logements. « Mais depuis mai 2022, rien, personne sur le site. Il est abandonné. J’y ai mis mes économies», raconte Jérôme Lainé, l’un des nombreux acheteurs.
Chaque acheteur devait payer 65% du coût de votre logement pour le réserver. « J’ai payé environ 100 000 € mon appartement qui vaut 165 000 € », explique Jérôme Lainé. Pour d’autres, ce montant est encore plus élevé.
« Pour ma part, l’objectif était de le louer pour assurer notre retraite, ma femme et moi n’ayant pas de gros salaires. Problème avec cette situation, on se retrouve à payer le crédit de notre maison, plus celui de cet appartement. Au bout d’un moment, ça risque d’être très compliqué financièrement », ajoute un autre acheteur.
En mauvais état
Pendant toutes ces années, le bâtiment est vertla moisissure et les infiltrations se sont accumulées au fil du temps. « On voit bien que l’intérieur est dégradé, l’humidité augmente. Certains carrelages sont cassés, les locaux sont squattés, les détritus s’accumulent. Le terrain sert de décharge. Puisque le toit n’est pas terminé, l’eau s’infiltre. Les murs verdissent, le bâtiment se dégrade », expliquait Jérôme Lainé en février dernier.
Aujourd’hui, et compte tenu de l’état lamentable du bâtiment, « si, et je n’y crois pas du tout, le chantier reprenait, il faudrait presque tout recommencer à zéro », poursuit l’intéressé.
“Nous ne perdons pas espoir”
« Actuellement, nous n’avons pas pas de nouvellesaucune communication et ce malgré la liquidation d’Alila”, regrette Jérôme Lainé, avant de poursuivre : “c’aurait été la moindre des choses de nous dire clairement : “le projet ne sera jamais terminé”, mais rien là. » Même son de cloche chez un autre acheteur : « Nous n’avons aucune information, nous sommes dans l’inconnu. »
Face à cette situation, les acheteurs tentent de se mobiliser. Aujourd’hui, certains d’entre eux se sont réunis et ont formé un groupe. « Il y a une dizaine d’acheteurs qui ont engagé un avocat, nous allons aller au tribunal en espérant ne pas avoir tout perdu. »
Parce que malgré tout, chacun entretient un infime espoir de voir la situation évoluer. « Lors de l’achat, le notaire nous a indiqué qu’il y avait un garantPeut-être que d’ici peu, il se manifestera et tentera de relancer la construction, même si cela prendra des années. «Peut-être qu’il y aura un nouvel acheteur et que le chantier reprendra, peut-être aussi que nous gagnerons devant les tribunaux.ne pas être remboursé en partie ou en totalité of our investment,” adds Jérôme Lainé.
En tout cas, « nous voulons que les choses avancent, on veut enfin passer à autre chose », concluent les deux repreneurs contactés.
Contactée, la société Alila n’a pas répondu à nos demandes
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