la Ville de Paris et l’association Droit au logement tirent la sonnette d’alarme

la Ville de Paris et l’association Droit au logement tirent la sonnette d’alarme
la Ville de Paris et l’association Droit au logement tirent la sonnette d’alarme

Ils ont regagné leur campement de fortune installé ce dimanche place de la Bastille (XIIe siècle), avec l’autorisation de la préfecture de police. Jeudi, les mal-logés et les militants du DAL ont fait un vacarme à grands coups sous les fenêtres du ministre délégué chargé du Logement. « Nous voulons réveiller Guillaume Kasbarian qui assomme les mal-logés », résume Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de l’association Droit au logement (DAL).

Place de la Bastille, une quarantaine de personnes – familles et personnes seules – entament ce vendredi leur 5e journée d’occupation. Priorité Dalo reconnue (Note de l’éditeurdroit opposable au logement), ils sont actuellement sans abri, entassés dans des logements précaires, chez des propriétaires de taudis ou en attente d’expulsion.

30 997 ménages prioritaires

Depuis dimanche, les manifestants dorment à tour de rôle sur des lits de camp. Entre leurs tentes et banderoles jaunes estampillées DAL, ils ont déployé les banderoles : « Sans-abri, mal logés et Locataires : droits bafoués et réprimés ».

Des militants du DAL manifestent sous les fenêtres du Ministre du Logement, boulevard Saint-Germain (VIIe)

« Il y a deux fois plus de ménages prioritaires à reloger qu’il y a 5 ans », s’alarme Jean-Baptiste Eyraud. En 2018, il y en avait 15 877. Aujourd’hui, il y en a 30 997. L’idée de ce camp est de montrer qu’il y a de plus en plus de personnes en situation difficile, qui sont françaises ou en situation régulière, qui travaillent, qui ont des enfants… Mais qui dorment dans leur voiture, ou qui sont menacées d’expulsion. , hébergés dans des bidonvilles ou même dans la rue. »

La Ville juge cette crise « préoccupante ». A Paris, « il y a plus de 270 000 logements et résidences secondaires vacants. Chaque année, 8 000 logements quittent le marché de la location et de la vente. Là-dessus, nous avons 280 000 demandeurs de logements sociaux », explique Jacques Baudrier, adjoint (PCF) à la maire de Paris chargé du logement, qui a réuni ces dernières semaines plusieurs acteurs du terrain pour tenter de trouver des solutions.

Chaque année, 10 000 logements sociaux sont attribués – dont un tiers par la ville, le reste par l’État et Action Logement. Cette année, la Ville a mis 625 millions sur la table pour créer, construire et rénover des logements. C’est 120 milliards de plus que l’année précédente. Jacques Baudrier estime que « si l’État accepte de nous laisser taxer les logements secondaires et vacants, cela pourrait libérer 100 000 logements, soit de quoi loger 200 000 personnes ».

Ce vendredi, sur Loc’Annonces, le site des bailleurs sociaux qui permet aux candidats HLM de « postuler » à une offre de logement social, est dans une situation de surchauffe totale. Sur les 22 annonces disponibles, ce T1 situé au 2ème étage d’une petite HLM du quartier de Crimée (19ème siècle) a reçu 1 320 demandes en 72 heures.

« Quant à la rentrée universitaire, prévient Jacques Baudrier, il y a si peu d’offres que beaucoup d’étudiants vont se retrouver distancés ! » Jean-Baptiste Eyraud insiste, « il faut un engagement de l’État sur le logement ». Le 18 juin, alors que le projet de loi « relatif au développement de l’offre de logements abordables » sera examiné en séance au Sénat, le DAL et d’autres groupes appellent à se rassembler devant le Sénat, « notamment pour relancer le production de logements sociaux à Paris ».

 
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