retour sur ce projet innovant pour l’attractivité touristique du Lot-et-Garonne

retour sur ce projet innovant pour l’attractivité touristique du Lot-et-Garonne
retour sur ce projet innovant pour l’attractivité touristique du Lot-et-Garonne

l’essentiel
Le site du ferry de Fumel sera inauguré jeudi 13 juin. Après un peu plus d’un an de travaux, tout est prêt pour accueillir les premiers bateaux de plaisance, qui pourront naviguer sur le Lot d’Aiguillon à Luzech (46).

Un « serpent de mer » revient enfin dans les profondeurs du Lot. La navigation sur le fleuve, à travers le département du Lot-et-Garonne, est un sujet qui alimente les rencontres des élus et des professionnels du tourisme depuis des décennies. Beaucoup ont reporté sine die le démarrage des grands travaux afin de pouvoir naviguer depuis l’Aiguillon jusqu’aux portes du département voisin du Lot. Principal objet d’hésitation, obstacle majeur à surmonter : le barrage hydroélectrique de Fumel. Mis en service pendant la Seconde Guerre mondiale, ce colosse de béton a causé de nombreux nœuds dans le cerveau des ingénieurs appelés à laisser passer les bateaux par là.

Cette mécanique géante vous permettra d’« enjamber » le barrage hydroélectrique de Fumel en une vingtaine de minutes.
DDM GB

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Le tourisme, un nouvel essor économique pour la région

Au fil des années, le poids économique de l’industrie s’est tari dans le bassin Fumélois, avec la fermeture progressive des activités de l’usine emblématique. Le taux de chômage augmente, les élus entendent trouver de nouvelles ressources en termes d’emplois. Le secteur du tourisme apparaît comme l’option numéro 1. « Les retombées économiques du tourisme fluvial dans le département du Lot s’élèvent à près de 9 millions d’euros », argumente Daniel Borie.

Le maire de Saint-Vite, vice-président du conseil départemental, en est convaincu : la stratégie initiée par le Département sur le « tourisme lent » passera par le tourisme fluvial, et donc le développement de la navigation sur le Lot. Première étape au tournant des années 2020, avec la réhabilitation de l’écluse de Saint-Vite. Parallèlement, des options pour surmonter l’obstacle du barrage du Fumelois sont étudiées. Et c’est là que la technologie va accélérer les choses.

L’idée du ferry versus celle de l’écluse

Cette mécanique géante vous permettra d’« enjamber » le barrage hydroélectrique de Fumel en une vingtaine de minutes.
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Depuis des décennies, la principale solution pour passer d’un niveau à un autre sur une rivière a été l’écluse. Au barrage de Virebeau à Villeneuve ou au barrage de Castelmoron, l’accostage à proximité de ces deux bâtiments hydroélectriques passe par des écluses. La complexité du barrage de Fumel et de ses abords fait que l’option écluse sera particulièrement coûteuse, sachant qu’il existe un dénivelé de 8 mètres entre l’amont et l’aval du mastodonte de Fumel. « 16 millions d’euros pour créer un véritable verrou » estime le vice-président du Département. La curiosité n’est pas toujours un vilain défaut, les ingénieurs du conseil départemental se sont tournés vers des solutions innovantes, utilisées jusqu’ici principalement dans les ports : pourquoi ne pas traverser le barrage par voie terrestre ?

Après de nombreuses recherches, la commande a été passée à la société Boat Lift pour un ferry roulant, capable de soulever des bateaux jusqu’à 50 tonnes. Un mécanicien à 530 000 euros, bien loin des 16 millions pour la serrure. D’autant plus que l’Europe a donné son accord pour une subvention à hauteur de 80 %. C’est l’aménagement du site qui coûtera le plus cher à la collectivité – 4 millions d’euros. Un investissement qui devrait permettre de briser la barrière du barrage, mais pas seulement.

Et après ?

Les plaisanciers pourront désormais profiter de 170 km de rivière, passer une semaine entière à écumer les eaux du Lot et visiter ses villages, les monuments et sites du Lot-et-Garonnais. La première partie des avantages économiques. La saison 2024 est assurée, le flou persiste quant à la prochaine avec des travaux à venir sur le barrage et une éventuelle baisse des eaux dans le Lot. Cette première saison de navigabilité sera un bon marqueur – la mécanique devrait éveiller la curiosité de nombreux touristes –, notamment pour l’aménagement de cette nouvelle « zone portuaire » autour du ferry. La communauté de communes du Fumelois compte créer « un port sec », pour réparer les bateaux mais aussi les stocker pendant la période hivernale. Et aussi louer des bateaux – plusieurs entreprises ont déjà manifesté leur intérêt.

Mais le développement du tourisme fluvial dans le Lot-et-Garonne n’est pas terminé. Les élus du Département réfléchissent déjà à la poursuite du « réseau » territorial pour les bateaux de plaisance. Cette nouvelle étape concernera le raccordement du Lot avec le canal latéral à la Garonne et à la Baïse. Histoire de capturer les touristes « surfant » sur cet itinéraire particulièrement fréquenté et de les inciter à découvrir ces 170 km du Lot ouverts à la navigation. Mais il est encore trop tôt pour avoir un aperçu de la technique à mettre en œuvre, sachant que le projet n’en est qu’à ses balbutiements et qu’il ne se concrétisera qu’après 2026.

 
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