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Éditorial La République de Seine et Marne
Publié le
8 novembre 2024 à 20h44
; mis à jour le 8 novembre 2024 à 20h46
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Une question s’est posée l’audience correctionnelle de Melun, jeudi 7 novembre 2024. Réajustant son jogging sur ses baskets, se trouve Mamadou C. un lampiste ou l’un des cerveaux deune arnaque ce qui lui a permis d’extorquer 110 000 € à un vingt épargnants de Seine-et-Marne, à l’automne 2023 ? L’utilisation de photos et de vidéos trouvées dans son téléphones portables nous pousse en fait vers la deuxième hypothèse. Le juge n’arrive pas à y croire. Il commente les photos de l’homme de 20 ans, sans emploimais bénéficiant d’une « année sabbatique », selon ses propres mots. On le voit exhiber des liasses de billets, ce qui semble indiquer que son rôle n’était pas si négligeable dans ce réseau d’arnaqueurs super-organisé avec le nom de code : Signal.
Sur ce réseau, on n’apprendra rien puisque le jeune adulte, domicilié dans l’Essonne, ne veut rien lâcher sur ses complices. Il évoque juste un certain Yoyo qui lui a donné des instructions… De son côté, selon ses déclarations, il se contentait de jouer au petit commissionnaire, « ne prenant que 80 ou 100 € » pour chaque carte mal utilisée.
Une arnaque désormais classique
Quant à la technique de l’arnaqueelle est maintenant presque classique. Comme l’a expliqué le procureur, il existe désormais sur le Web sombre quantité de secrets bancaires en circulation à la disposition des criminels qui peuvent se les procurer. Et c’est ce qui s’est passé dans cette affaire avec, pour chaque cas, une seule et même pratique.
La victime a reçu sur son téléphone un SMS l’informant d’« un problème avec son compte » et l’invitant à se renseigner au plus vite sur un numéro donné. Et là, le piège s’est refermé puisque l’interlocuteur, au discours très « pro », selon les victimes, a révélé une information qui ne faisait que la banque pourrait connaître : le numéro d’identification, le montant du compte, les dernières transactions, les achats récents.
Quand l’arnaqueur récupère la carte bancaire de ses victimes…
Ainsi mise en confiance, la victime a accepté de remettre sa carte bancaire dans l’heure. un faux coursier bancaireenvoyé spécialement. L’homme muni d’un code d’identification secret s’est également présenté au domicile de sa proie, et a pris la carte. Puis il l’a fait achats en magasin ou en ligne ou effectué des retraits successifs chez le distributeur.
Les sommes détournées pourraient atteindre 19 000 € pour le plus haut, mais tournait en moyenne autour 10 000 €chaque victime a été choisie en fonction de la taille de son compte bancaire. Au cours des débats, le président a énuméré les sommes astronomiques tandis que deux personnes escroquées témoignaient à la barre de leurs préjugés et de la traumatisme ressenti par la suite.
Sous bracelet électronique
L’un des avocats des parties civiles, M.e Mathias Ferré, a souligné « la totale immoralité » de l’accusé qui n’avait pas hésité « à déshabiller ses victimes » en leur prenant de l’argent nous sommes astronomiques et parfois l’intégralité de leur compte.
Conformément aux réquisitions, le prévenu a été condamné à 3 ans de prisondont 2 avec sursis, les 12 mois restants étant gérés sous la surveillance d’un bracelet électronique . Il doit aussi indemniser les parties civilespour les montants fraudés.
Jean-François CALTOT
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