le conseil départemental débloque un million d’euros en urgence

le conseil départemental débloque un million d’euros en urgence
le conseil départemental débloque un million d’euros en urgence

Le conseil départemental et l’Agence régionale de santé ont réuni les directeurs des 26 Ehpad de Lozère pour faire le point et chercher des solutions aux difficultés rencontrées par les établissements au niveau national.

85 % des Ehpad de Lozère sont dans le rouge financièrement. Sur vingt-six établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, qui offrent au total 1.595 places, quatre seulement sont excédentaires par rapport aux besoins. Au total, le déficit cumulé s’élève à 3,80 millions d’euros, sur 70 millions d’euros de ressources.

L’impact de l’inflation

Nous sommes confrontés à une urgence. Presque tous les établissements sont en déficit. Et ce déficit ne s’explique pas par une mauvaise gestion, mais par une inflation élevée.», demande Laurent Suau, président du conseil départemental.

Aussi, le déficit s’est aggravé d’un million d’euros entre 2022 et 2023. Les différents partis soulignent le fort soutien apporté par le Département ces dernières années. Mais cela n’a pas suffi compte tenu de la situation économique. Victor Lallemant, président en Lozère de l’association des directeurs d’établissement (Fnadepa) et directeur de l’Ehpad du Collet-de-Dèze, constate : «Les établissements ont été impactés par l’augmentation du coût de l’énergie, du coût de l’eau, du coût de la nourriture.

Aide d’urgence

Pour répondre à l’urgence, le conseil départemental mettra aux voix un million d’euros lors de la séance du 26 novembre. “La proposition de cette aide exceptionnelle est évidemment très bien accueillie par l’ensemble des directeurs d’Ehpad”, reconnaît Victor Lallemant. Mais au-delà, »c’est le système qui s’essouffle en termes de fonctionnement et de financement. C’est un système qui doit être revu, et cela doit être fait au niveau de l’État ; les pouvoirs publics sont alertés.

Une solution durable »n’est pas facile à trouver, à moins que l’Etat et les familles mettent la main à la poche», adore Laurent Suau.La vraie question est de savoir qui doit payer. La réponse est multipleconfirme Xavier Marette, directeur départemental de l’ARS en Lozère. Il y a évidemment l’État, et l’État soutient déjà les établissements aujourd’hui. Il y a évidemment aussi les autorités de tutelle, le conseil départemental, et je salue l’initiative d’accorder un million d’aide exceptionnelle. Et il faut se poser la question des familles.

La question du prix

En Lozère, les Ehpad sont parmi les moins chères de . Le prix moyen global payé par le résident est de 66 € par jour. Alors que les soins du résident coûtent le double. A titre de comparaison, le prix mensuel est en moyenne de 1 870 € en Lozère, contre 2 560 € en Haute-Garonne. Cela s’explique par l’absence d’Ehpad privées lucratives en Lozère, la baisse des coûts immobiliers, mais aussi une volonté de maintenir des prix bas pendant de nombreuses années.

Nous ne pouvons plus nous le permettre, warns Victor Lallemant. La question est tout simplement la pérennité des établissements, à court terme pour les uns, et à moyen terme pour les autres.» « Si nous laissons disparaître ces déficits, les soins en souffriront »prévient Laurent Suau.

La question du prix a donc été abordée lors de cette réunion. Les familles doivent s’attendre à ce que leurs factures augmentent à l’avenir. “Ce que nous devons à nos aînés a un prix», glisse Laurent Suau.

Nous avons besoin de soignants

D’autant que les Ehpad ont d’autres défis à relever, notamment des investissements à réaliser. Si nous retournons de plus en plus tard dans les maisons de retraite, nous devenons de plus en plus dépendants. Cela nécessite un environnement adapté. Et les établissements devront aussi trouver du personnel. “Nous avons besoin de soignants, » clame Victor Lallemant. Il y a de belles choses à faire dans les Ehpad ! Il va donc falloir travailler sur l’attractivité de ces métiers.

Et sur l’image des établissements : «J’aimerais que les plus âgés se disent «Ah hé, si je pouvais entrer dans un Ehpad, ce serait génial !”, confie Victor Lallemant. Les gens rentrent rarement heureux à la maison et, au final, ils s’y sentent bien.note-t-il.

Françoise Amarger-Brajon, Laurent Suau et Dominique Delmas pour le conseil départemental, Xavier Marette pour l’ARS, et Victor Lallemant, représentant les directeurs des Ehpad.
Midi Libre – STEPHANIE BOULOIR
 
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