Frédéric Dutin scrute le bilan de Charles Dayot et se positionne pour les élections municipales

Frédéric Dutin scrute le bilan de Charles Dayot et se positionne pour les élections municipales
Frédéric Dutin scrute le bilan de Charles Dayot et se positionne pour les élections municipales

Candidat à la candidature. Frédéric Dutin vient de poser une première étape dans la course aux élections municipales qui auront lieu – sauf surprise – au printemps 2026. « Évidemment, j’y pense », répond le socialiste interrogé sur son éventuelle candidature.

Suite à deux récents entretiens avec Charles Dayot sur le centre-ville et la politique culturelle de l’Agglomération, le conseiller municipal d’opposition apporte sa vision sur les affaires de la municipalité. Sans surprise, il jette un œil au bilan du maire actuel. Et esquisse les premières perspectives du futur programme.

Comment caractériseriez-vous le mandat de Charles Dayot ?

Il est à bout de souffle. Et au-delà de cela, je ne vois pas de vision pour notre ville.

Vous connaissez le maire. Qu’est-ce qui vous différencie de lui ?

Charles Dayot et moi avons des manières différentes de procéder. Il est à la tête d’une majorité qui n’hésite pas à entrer en conflit à la moindre occasion en lançant des invectives d’une violence parfois assez surprenante. Je veux être quelqu’un qui rassemble les gens. J’aime travailler en équipe, écouter, m’imprégner des idées de chacun.

Passons aux fichiers. En centre-ville, vous souhaitez mettre en avant d’autres orientations que celles portées par la majorité actuelle. Lesquels ?

La revitalisation du centre-ville ne passera pas uniquement par le taux d’inoccupation commerciale. C’est en ramenant les habitants qu’on y parviendra. Au-delà des coups de peinture sur les façades, il faut étudier avec les propriétaires les conditions d’habitabilité à l’intérieur des logements, dont certains que l’on sait particulièrement vétustes. C’est à cette condition que l’on retrouvera la consommation au centre. Comment ne pas évoquer également les projets qui traînent au ralenti depuis des années.

Vous souhaitez parler du projet autour des Nouvelles Galeries ?

Oui, mais aussi les Halles de la Madeleine ou la salle Lamarque-Cando. Ce sont des fleurons de la ville qui, aujourd’hui, n’ont, pour au moins deux d’entre eux, aucune perspective. Concernant les Nouvelles Galeries, le maire nous explique que le projet est bloqué par quelques hôteliers. Et qu’il attend l’expiration de toutes les voies de recours pour ne prendre aucun risque et lancer le démarrage des travaux. C’est donc un projet qui a été arrêté… Peut-être qu’au lieu de persister, M. Dayot aurait pu revoir le dimensionnement et les caractéristiques de ce projet. Bref, faites des consultations.

« Une politique environnementale ne doit pas se limiter à une politique de bacs à fleurs rue Gambetta »

Il y a le projet de musée Despiau-Wlérick qui est également en pause…

Lui aussi prend du retard. Et les contours du projet restent extrêmement flous. A ce sujet, je tiens à rappeler que nous avons raté une opportunité incroyable, celle d’avoir aux commandes l’architecte Jean Nouvel. Au-delà de la qualité architecturale que l’on lui connaît, son nom aurait également attiré les visiteurs. Pour de tels équipements, cela n’a rien d’anecdotique, surtout quand on parle de redynamisation du centre-ville. Là encore, il s’agit d’un manque de vision à long terme.

Cela signifie-t-il qu’il faut revenir sur cette question ?

Il n’y a pas de retour en arrière. Quant aux Nouvelles Galeries, même s’il y a des choses que l’on peut améliorer à la marge. Ce serait un gaspillage financier. Il faut poursuivre ce projet en veillant à ce qu’il n’y ait pas de dérapages budgétaires comme on l’a vu pour CaféMusic’.

Vous faites référence aux 500 000 euros de trop qui ont été payés par les collectivités partenaires ?

Oui, ils ont comblé le vide. Je crois que nous devons être responsables de nos fonds, surtout lorsqu’il s’agit de fonds publics. Mais il y a tant à dire sur la politique culturelle menée par Charles Dayot. Je constate qu’il abandonne une promesse de campagne, car la Maison des Traditions n’aura pas lieu. Je déplore également l’absence d’un théâtre de grande capacité.

Avez-vous un projet dans ce sens ?

Il faut clairement se poser la question de la couverture des arènes. Le bâtiment ne devrait pas seulement accueillir des spectacles taurins, mais pourquoi pas des événements sportifs ponctuels, comme on l’a vu avec la finale de la Coupe des Landes de basket ou des spectacles.

Cela a un coût et la facture pourrait vite monter en raison de la taille de la structure. Est-ce faisable ?

On ne peut pas se passer d’une étude sérieuse de faisabilité et d’une étude d’impact financier. Il convient de noter que les retombées économiques que cela apportera à la ville doivent être prises en compte. Il s’agit d’un retour sur investissement qui doit s’étaler sur plusieurs années. Je regrette que les dernières majorités ne fassent rien depuis des années.

« Nos écoles de Mons sont vétustes ! Ce sera un dossier prioritaire »

Parlons de finances. Lors des séances du conseil municipal, vous dénoncez la dégradation des comptes publics. Que faire si les cartons sont vides ?

Si nous gagnons les élections, nous ferons un audit des finances et nous verrons dans quel état nous nous trouvons. Nous devrons avoir une vision claire de ce qu’est la dette de notre ville. A partir de là, des décisions seront prises. Il n’y aura pas de sujets tabous.

Allez-vous augmenter les impôts ?

Je connais le discours de Charles Dayot, qui dit que si la gauche arrive au pouvoir, elle augmentera les impôts. Il l’agite comme un épouvantail. Et oubliez de dire que si quelqu’un a touché à la fiscalité comme jamais auparavant, c’est bien lui. Jusqu’à l’augmentation des prix à la cantine ! Les augmentations d’impôts qu’il décide servent à boucher des trous et non à de véritables investissements offrant de meilleurs services aux résidents. Sur ce point, soyons clairs : l’emphytéose des Halles de la Madeleine qui a dû être rachetée est majoritaire. Le financement illégal du cinéma à hauteur de 1,5 million d’euros est également majoritaire. N’inversons pas les responsabilités ! Et je ne parle pas de l’époque de Geneviève Darrieussecq, que soutenait M. Dayot, où les investissements étaient trop concentrés, trop rapides et pas assez étalés dans le temps.

Vous souhaitez également vous démarquer de la politique environnementale menée par la majorité actuelle. Comment ?

Ce ne sont tout de même pas ceux qui ont minéralisé à outrance cette ville qui vont venir nous expliquer, aujourd’hui, qu’ils sont les champions de la végétalisation. Actuellement, la municipalité est en train de faire et de défaire : bref, on a tout minéralisé d’un coup – certaines zones sont insupportables l’été – et maintenant, on va planter partout. Encore une preuve de mauvaise gestion financière et de manque de direction. Pour moi, une politique environnementale ne doit pas se limiter à une politique de bacs à fleurs rue Gambetta. Il faut travailler sur une vraie politique des transports publics, des routes vertes et douces, mais aussi sur les économies d’énergie. Si nous gagnons les élections, nous mettrons en place un budget vert.

L’éducation est également une question que vous souhaitez « prioriser ». Que recommandez-vous?

Quel est le bilan de M. Dayot sur le sujet ? Il ferme l’école de Carboué, ce qui a un impact sur la fréquentation des autres établissements. Il a dû transférer deux classes de l’école centrale vers l’école des Arènes, à cause d’infiltrations, et parce qu’il y avait des questions sur la solidité de la structure. J’ai aussi appris qu’il y a une quinzaine de jours, l’école d’Argenté a été inondée, et qu’il y a d’autres infiltrations d’eau aux écoles Beillet et Bourg. Neuf. Nos écoles de Mons sont délabrées ! Ce sera un dossier prioritaire. Il y a un manque d’entretien. Et ceux qui souffrent de cette situation sont le personnel, les enseignants, les parents et surtout les enfants.

D’un côté plus politique

Au-delà de l’attaque contre le bilan de Charles Dayot et les grandes lignes de son futur programme, Frédéric Dutin est également revenu sur le riche climat politique au sein de la municipalité et de l’Agglomération. Extraits.
Sur la gouvernance. « Pensez-vous que les choses se sont calmées ? Ce que j’ai remarqué, c’est que certains rebelles se sont vu proposer un poste de vice-président ou confirmés dans leurs missions. Cela a peut-être calmé leurs ardeurs. » Sur Geneviève Darrieussecq : « Va-t-elle comparaître contre Charles Dayot ? Ce qui me paraîtrait extraordinaire, c’est que sur l’autel des nécessités électorales, ils rejouent pour nous le véritable amour et repartent ensemble. Personne ne pouvait le croire. » Sur le score du RN. «Je mesure cette hausse au niveau local, ne serait-ce qu’au niveau du canton où je suis élu. Le score y est extrêmement important, mais conforté par les élections nationales. Je pense qu’au niveau local, c’est autre chose. Les électeurs veulent des élus locaux et veulent les connaître. Je ne peux pas imaginer que les électeurs puissent voter pour un maire dont ils ne connaissent ni le visage ni la voix. »

 
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