« Très en colère »C’est l’état d’esprit des Jeunes Agriculteurs des Deux-Sèvres (JA79), selon le secrétaire syndical, Adian Roberts. Ils le montreront ce jeudi 7 novembre 2024 lors d’une action nocturne devant la préfecture de Niort. Un peu avant minuit, le « 200 à 250 panneaux » de communes, supprimées un peu partout dans le département entre fin octobre et début novembre 2024. But de l’action : montrer que « Les agriculteurs en ont marre ». C’est un ” avertissement “ prévient Adian Roberts.
Le syndicat veut remettre la pression. Car la colère gronde en réalité depuis de nombreux mois. Elle a éclaté début 2024 avec une série de manifestations soulevées sur les promesses de l’État. « Depuis, rien n’a changé. Il y en a encore plus avec la crise sanitaire et la crise climatique. Les promesses ne se sont jamais concrétisées. Nous ne savons pas où nous allons avec un nouveau gouvernement. »
« Si cela continue, nous sommes prêts à aller plus loin »
Il y a aussi, « Des actions JA partout en France » qui restent ” Pour l’instant “ fragmenté au fil du temps et entre les départements. « Quand nous ferons quelque chose de collectif, alors ce sera la fin. Le grand boum. Nous verrons les réponses. Mais si cela continue, nous sommes prêts à aller plus loin. » C’est à dire ? « Nous n’avons encore rien prévu car nous ne voulons pas en arriver là mais ce serait faire des manifestations comme avant, des blocages aux ronds-points, nous faire entendre… »
Fin octobre 2024, un « une action nationale qui prendra effet à partir de mi-novembre » » a annoncé le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, au nom de l’alliance des syndicats agricoles (FNSEA et JA). Adian Roberts confirme que « Il y a une réflexion sur une grande manifestation nationale. Oui, nous pourrions retirer les tracteurs mais nous ne voulons les retirer qu’en dernier recours ! »
La date du 15 novembre circule : « C’était une idée car normalement le 15 novembre, tous les semis et tous les ensilages sont terminés. Mais là, partout en France, il y a des problèmes de récoltes ; C’est pourquoi nous ne pouvons promettre la date d’un événement. » In Deux-Sèvres for example, « avec des conditions météo aussi nulles dans le nord, impossible d’entrer dans les champs à Bressuire, Thouars, Saint-Varent… »
« Il faut avoir des réponses signées sur papier »
La seule certitude est la condition pour que la menace de manifestation nationale ne se réalise pas : « Nous avons besoin d’avoir des réponses claires à nos revendications, signées sur papier pour que cela soit enregistré »selon le représentant de JA79.
In Deux-Sèvres, « Les agriculteurs ne peuvent pas toucher de salaire ; Cela ne peut pas continuer.. Avec « problèmes climatiques »il évoque « des récoltes très désastreuses ». Ajouté à cela « la crise sanitaire en ce moment » qui affecte l’élevage bovin, ovin et caprin. Dans les Deux-Sèvres, « Nous souffrons de la maladie hémorragique épizootique (EHD) et de la fièvre catarrhale (BFT). C’est un gros problème car les vaccins FCO 8 ne sont pas pris en charge. C’est entre 2 et 4 € par personne à vacciner, sans compter la main d’œuvre… » Adian Roberts rapporte, pour le FCO, 123 foyers touchant des bovins et 41 ovins dans les Deux-Sèvres entre août et début octobre 2024 ainsi que « une vingtaine d’exploitations touchées au total par le MHE » depuis le début de l’épidémie.
Quelles sont les revendications ?
Parmi les revendications des Jeunes Agriculteurs figurent : « des mesures de trésorerie temporaires, un fonds pour alléger les charges, des aides directes aux exploitations agricoles en crise, la généralisation des vaccins, l’indemnisation des pertes liées aux maladies… »
Les JA79 souhaitent également « cohérence globale »se positionner ” contre “ l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur qui « mettra en danger les agriculteurs européens ». Ils dénoncent « concurrence déloyale » en raison notamment de « des frais bien inférieurs à ceux de nous ».
D’autres mécontentements, “des importations en provenance d’Ukraine qui n’ont pas les quotas promis” ou même “Les exportations chinoises comme le Cognac, qui seront taxées”.