L’entrée d’un skatepark fait allusion au camp d’Auschwitz : l’association reconnaît des « bévues »

L’entrée d’un skatepark fait allusion au camp d’Auschwitz : l’association reconnaît des « bévues »
L’entrée d’un skatepark fait allusion au camp d’Auschwitz : l’association reconnaît des « bévues »

Le skatepark de Saint-Jean-de-Maurienne, en Savoie, se retrouve au cœur d’une polémique en raison d’un portique installé à son entrée, ressemblant à celui du camp de concentration d’Auschwitz. L’installation a été rapidement supprimée. L’association à l’origine du projet reconnaît des « bévues ».

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Le portique ferraille marquait l’entrée du tout nouveau skatepark de Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie). On pouvait lire l’inscription « Yachting Club Mauriennais », le nom du groupe derrière ce skatepark, entièrement conçu et construit par des bénévoles.

Mais quelques jours après l’inauguration du plus grand skatepark “fait à la main” de France, le fronton a été démonté en raison de sa ressemblance avec celui du camp de concentration d’Auschwitz, a-t-on appris auprès du maire de la commune, confirmant les premières informations du Dauphiné Libéré.

« Nous avons résolu le problème le plus rapidement possible. Il n’y a pas de sujet, on ne peut pas prendre le risque de blesser les gens”assure Philippe Rollet, maire (sans étiquette) de Saint-Jean-de-Maurienne, qui affirme avoir découvert le portique le jour de l’inauguration, le 14 septembre.

Sauf que l’installation a depuis été épinglée par « Balance ton antisémite », un blog qui prétend lutter « contre la haine en ligne »dénonçant le “excuses pour le nazisme” de cet endroit. Jérémy Durand, à l’origine du projet de skatepark, s’est expliqué dans une longue publication sur son compte Facebook le 15 octobre dernier.

Il révèle notamment l’inscription qui devait initialement figurer sur le portique : « Skaten macht frei » (le skateboard rend libre), une référence assumée à l’inscription à l’entrée du camp d’Auschwitz « Arbeit macht frei » (le travail rend libre).

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La porte du camp d’extermination d’Auschwitz et son inscription « Arbeit Macht Frei » (le travail rend libre).

© BEATA ZAWRZEL / NURPHOTO

UN “blague de mauvais goût”écrit le chef de projet, pour lequel il voulait “s’excuser (…) aux personnes sincèrement offensées par le manque de jugement dont nous avons fait preuve.

« Le skateboard vous rend libre. Je ne vois pas ce qu’il y a de mal à ça »s’interroge Thierry Laporte, le président de l’association Skate and Create de Saint-Jean-de-Maurienne, qui a participé à la création du skatepark.

« Il ne faut pas confondre usage de l’iconographie nazie et antisémitisme »répond également Jérémy Durand, interrogé par France 3 Alpes, affirmant avoir utilisé cette iconographie parce qu’elle “frappé”.

« Nous avons posé un cross inversé il y a quelques années dans ce même skatepark, pour les mêmes raisons, et nous n’avons eu aucun problème. Personne ne nous a traités de satanistes ou de théoriciens du complotcontinues Jérémy Durand. Alors pourquoi devrions-nous faire des différences entre les communautés ?

Thierry Laporte reconnaît “maladresse”dont la typographie « S » s’apparente à l’acronyme « SS » du régime nazi, mais parle d’un “provocation” spécifique au monde du skateboard et au monde de la musique métal. «Le butil a dit, il s’agissait de montrer une forme de revanche de la vie sur cet épisode de l’histoire (…) dans un lieu où chacun peut venir, quelles que soient ses convictions, ses origines ou sa religion.

Le maire de la commune et l’association disent regretter cette polémique qui, selon eux, ne reflète pas l’esprit des lieux. « Nous connaissons le monde du skateboard qui est souvent provocateur. Mais je dois dire que je n’ai jamais entendu de remarque antisémite de la part (des participants au projet). Personne n’a jamais été refusé sur le site”assure Philippe Rollet, condamnant toutefois la publication Facebook du chef de projet qu’il qualifie de“inexcusable”.

Je ne supporte pas de voir quelqu’un ternir les centaines de bénévoles qui ont travaillé sur ce projet.

Thierry Laporte, président de l’association Skate and Create

« Il a reconnu les faits dans ce post en présentant ses excuses mais en donnant des arguments complotistes et en accumulant les attaques antijuives contre Gabriel Attal et le monde politique »peut-on lire sur le blog « Balance ton antisémite » qui demande «la fermeture de ce skatepark d’horreur».

Jérémy Durand répond que non “aucune leçon à tirer”. “Si vous n’êtes pas d’accord avec le mouvement général, vous êtes immédiatement considéré comme antisémite, complotiste, etc. Il est plus facile de clore le débat quand on n’a pas d’argument valable”il croit.

Le maire de Saint-Jean-de-Maurienne souligne que le chef de projet en question n’exerce aucune responsabilité au sein de l’association, qui donne notamment des cours de skate aux jeunes. “Si certains ont été blessés, je peux le comprendre, (…) mais je ne supporte pas de voir ternies les centaines de bénévoles qui ont travaillé sur ce projet”regrette Thierry Laporte.

La municipalité et les responsables du projet souhaitent désormais tourner la page, en cherchant à recentrer l’attention sur l’utilité des équipements, et non sur les polémiques du passé.

 
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