Par une décision rendue lundi 3 juin 2024, le juge des référés du tribunal administratif de Rennes, saisi par deux associations de protection de l’environnement, Agir pour le vivant et les espèces sauvages (Aves) France et One Voice, a annulé un arrêté du préfet des Côtes-d’Armor qui autorisait une période supplémentaire de chasse souterraine au blaireau, du 15 mai au 14 septembre.
Cette chasse se pratique avec une meute d’au moins trois chiens, servis par des chasseurs. Elle consiste à capturer, en déterrant, des blaireaux dans leurs terriers.
Des chasseurs soutenant le préfet
Les deux associations avaient notamment avancé « des effets imminents et irréversibles, affectant de manière significative l’état de conservation de la population de blaireau. »
Dans son mémoire en défense, le préfet des Côtes-d’Armor a répondu que « L’espèce est classée en préoccupation mineure sur la liste nationale et régionale et sa pérennité n’est pas menacée dans le département. » La fédération départementale des chasseurs avait soutenu la préfecture, soulignant « une demande relevant plus du militantisme que du droit » de la part des associations.
Le juge a suspendu l’arrêté préfectoral, « jusqu’à ce qu’elle soit statuée sur sa légalité au fond par une formation collégiale du tribunal. » Il a notamment soutenu que « La chasse souterraine apparaît susceptible d’entraîner la mort des jeunes individus, directement ou indirectement, nécessaires au renouvellement de l’espèce. »