Sa maison a été bombardée par erreur à l’été 44, raconte-t-il cette nuit de terreur

Sa maison a été bombardée par erreur à l’été 44, raconte-t-il cette nuit de terreur
Sa maison a été bombardée par erreur à l’été 44, raconte-t-il cette nuit de terreur

Par

Lucas Rapi

Publié le

6 juin 2024 à 6h32

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Tout aurait pu changer le 8 juin 1944 pour Louis Desfaux et sa famille. Dans la nuit, son père, ses deux frères et sa sœur sont réveillés par une forte explosion. Et pour cause, deux bombes viennent de tomber à quelques mètres d’eux.

Juste entre la maison et la grange situées au lieu-dit La Chalopinière, au Mesnillard (Manche).

Attaque dans la nuit

Louis Desfaux se souvient de cet épisode comme si c’était hier. Comme si le temps s’était figé, à l’image de l’horloge accrochée au-dessus de l’entrée de la ferme familiale. « Il était 3h20 du matin. Je m’en souviens parce que les aiguilles de l’horloge ne fonctionnaient plus après l’explosion», se souvient le retraité aujourd’hui âgé de 92 ans.

La famille n’a aucun blessé. Elle déplore cependant la perte d’un de ses deux chiens. Quant aux autres bêtes, elles sont toutes paniquées. En pleine nuit, Louis, alors âgé de 12 ans, sort pour découvrir ce qui se passe. « Je suis ensuite tombé dans le trou provoqué par la bombe. Il y avait 3 mètres de profondeur», note-t-il pour souligner la puissance de l’explosion.

Les dégâts sont importants. L’explosion a provoqué la chute d’une partie du mur de la maison. Celui de la grange a également souffert. « Il y avait des éclats d’obus dans les murs », ajoute Louis Desfaux. Certaines parties sont restées debout comme la cheminée et les poutres qui tenaient bon. Ils sont toujours en place 80 ans plus tard.

Une erreur des Alliés

Ces bombes sont tombées par erreur dans la cour. « Les Américains ou peut-être les Anglais », suppose le retraité. Le malheur de la famille est sa situation géographique. Aujourd’hui au lieu-dit La Chalopinière, au Mesnillard, la zone est sous un courant aérien important. Celui utilisé par les Alliés pour attaquer Mortain. Pourtant, lui et sa famille ne sauront jamais vraiment pourquoi les bombes ont été larguées sur eux. Erreur de trajectoire ? De mauvaises informations sur l’endroit où bombarder ?

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Vivre dans une maison en ruine

Suite à cet événement, la famille s’est réfugiée dans la ferme voisine. Mais ensuite, elle vivra pendant de nombreux mois avec ce pan de mur effondré. « C’était l’été, il faisait beau », s’amuse le retraité.

Il faut dire que les événements ne sont que les prémices de la bataille de Mortain qui dura tout l’été 1944. L’arrière de la maison offre une vue imprenable sur la vallée de la Sélune. « Après ce jour-là, nous avons vu les canons alliés arriver dans les champs », se souvient-il. Mais heureusement pour la famille, la guerre ne sera plus jamais aussi proche que cette nuit du 8 juin 1944. Son père, ses deux frères et sa sœur continuent de vivre comme si de rien n’était après cet événement. « Personne n’a été traumatisé par cet épisode », sourit Louis Desfaux.

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