l’essentiel
François-Xavier Lauch, actuel préfet de l’Hérault, a été convoqué ce jeudi devant le tribunal correctionnel d’Albi par la députée LFI Karen Erodi et trois militants. Ces derniers lui reprochent une interdiction de manifestation « volontairement tardive », prise en septembre 2023 lors du procès de trois membres du groupuscule Patria Albiges. La décision du tribunal sera rendue le 21 novembre.
L’ancien préfet du Tarn François-Xavier Lauch, désormais en poste dans l’Hérault, n’était pas présent ce jeudi au tribunal judiciaire d’Albi pour le procès pénal qui l’oppose à la députée de la 2e circonscription du Tarn Karen Erodi (LFI) et trois gauchistes. militants : Armand Gobat, ancien candidat LFI à la mairie de Pampelonne, Michel Massol de la CGT Retraités et Christine Martin.
Une première audience a eu lieu en février dernier pour fixer le montant de la caution (1 000 €) à verser par les plaignants. Ces derniers ont convoqué François-Xavier Lauch car ils estiment qu’en septembre 2023, l’ancien préfet du Tarn a délibérément attendu le dernier moment pour prendre un arrêté d’interdiction de manifester, les empêchant de former un recours en référé. -libéré devant le tribunal administratif de Toulouse. Ils lui reprochent donc d’avoir « pris une mesure contre l’exécution de la loi », en tant que dépositaire de l’autorité publique agissant dans le cadre de ses fonctions.
Manifestation contre Patria Albiges
Cette manifestation réclamant « la dissolution du groupe Patria Albiges », qui devait avoir lieu devant le palais de justice d’Albi, a été annoncée le 21 septembre 2023 sur les réseaux sociaux, cinq jours avant le procès attendu de trois militants du groupuscule de extrême droite. Le soir même, les organisateurs ont déclaré la manifestation à la préfecture.
Suite à des échanges entre l’équipe de François-Xavier Lauch et les organisateurs, l’arrêté d’interdiction leur a été notifié le 25 septembre vers 17 heures, la veille de l’événement. Le recours en référé n’a été examiné par le tribunal administratif de Toulouse que le 26 septembre, quelques heures après le début prévu de la manifestation, et a donc été rejeté. « Pourquoi le préfet a-t-il attendu si longtemps ? » a demandé Me Peru, l’avocat des plaignants, lors de l’audience.
Détente exigée par le sol
La procureure d’Albi Stéphanie Bazart a requis la relaxe de François-Xavier Lauch, expliquant que le délit, pour être constitué, nécessite la réalisation d’un “acte positif” de la part de son auteur, ce qui n’est pas le cas dans cette affaire.
Pour la défense du haut responsable, Me Holleaux a pour sa part détaillé la procédure d’enquête menée par les services de la préfecture du Tarn lorsqu’ils ont reçu la déclaration de manifestation, rappelant notamment le contexte sécuritaire du moment. S’en prenant frontalement au député LFI, qu’il accuse de « s’être mis en avant » dans cette affaire, l’avocat a plaidé pour la relaxe de François-Xavier Lauch et a demandé la condamnation des plaignants pour constitution irrégulière de partie civile, exigeant de leur part 3000 € de dommages et intérêts. .
Le tribunal a reporté sa décision au 21 novembre.