Le patron de Bombardier critique un manque de vision et d’improvisation de la part du Canada pour soutenir l’industrie aéronautique du pays.
Frédéric Lacroix-Couture
- Canadienne
Éric Martel a vanté le modèle américain mercredi lors d’une conférence organisée par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM). Selon lui, le Canada devrait s’inspirer de son voisin du sud en matière d’approvisionnement en avions militaires.
« Je dois accorder beaucoup de crédit aux Américains pour leur modèle. Le gouvernement américain, via le Pentagone, travaille en très étroite collaboration avec les avionneurs, dont nous », a déclaré le président-directeur général de l’entreprise québécoise dans son discours.
Il a souligné que les États-Unis injectent de l’argent pour soutenir la recherche et le développement.
« Les Américains travaillent bien avec leur industrie. Cela s’harmonise avec une vision à long terme sur la façon dont nous faisons les choses, par la défense et par d’autres moyens », a par la suite affirmé M. Martel, en répondant aux questions du président-directeur général de la CCMM, Michel Leblanc.
«À la maison, on improvise un peu», a poursuivi le PDG de Bombardier. Sans entrer dans les détails, il a évoqué du même souffle la décision d’Ottawa, l’automne dernier, d’acheter des avions de surveillance de Boeing aux États-Unis sans appel d’offres, mettant de côté l’entreprise québécoise.
Nous ne comprenons toujours pas pourquoi. Il y a des choses comme ça pour lesquelles nous gagnerions à avoir un plan à plus long terme et à comprendre où nous allons tout le monde, et à créer un certain alignement de l’ensemble de l’industrie.
Éric Martel, PDG de Bombardier
Le haut dirigeant s’est néanmoins dit heureux et favorable à la création d’une zone d’innovation aérospatiale dans le Grand Montréal, annoncée en mai par le gouvernement du Québec.
L’ancien géant du ferroviaire et de l’aviation commerciale a pris un virage ces dernières années pour se spécialiser dans les avions d’affaires. Bombardier cherche également à se développer dans le créneau de la défense. L’entreprise souhaite que ce secteur, combiné à celui des avions d’occasion et des services après-vente, représente 50 % de son chiffre d’affaires en 2030.
