les mémoires de Francis Ruffier-Monet, figure de la libération de la

les mémoires de Francis Ruffier-Monet, figure de la libération de la
les mémoires de Francis Ruffier-Monet, figure de la libération de la France

Une fois la porte passée, quelques mètres suffisent pour vous ramener quatre-vingts ans en arrière. Portrait du général de Gaulle, bibliothèque remplie de livres d’époque, dernières distinctions de son mari et même d’anciens exemplaires de « Paris Match » avec, une nouvelle fois, l’ancien chef de la Résistance en couverture. Pas de doute, nous sommes chez Lila Ruffier-Monet. Son mari Francis, décédé en 2019, était un vétéran de la Seconde Guerre mondiale et une figure locale de l’opposition aux nazis.

« Quand il était petit, il accompagnait sa mère au monument aux morts. Il a vu des personnes mutilées lors des commémorations de la guerre de 14-18. Et à 7 ans, un enfant se pose beaucoup de questions. Cela a toujours eu un impact sur lui », raconte sa femme. Il s’engage à l’âge de 20 ans comme combattant dans les Forces françaises libres, lorsqu’il entend l’appel du 18 juin 1940.


Francis Ruffier-Monet était un combattant des Forces françaises libres durant la Seconde Guerre mondiale.

Archive Bastien Souperbie / SO

Le prisonnier s’est ensuite évadé

Engagé en Afrique du Nord, l’observateur d’artillerie au sein de la 1ʳᵉ Division de la Libre (DFL) participe ensuite à la campagne d’Italie et aux batailles du Garigliano, Pontecorvo, Monte Cassino et Radicofani, au cours desquelles il est cité trois fois pour la Croix de Guerre.

« Je n’ai aucun espoir de retrouver ces médailles un jour. Pour moi, cela n’avait aucune valeur marchande mais j’aurais aimé le partager avec le reste de la famille.

Le 13 août 1944, les Pujolais participent à l’opération Dragoon et au débarquement en Provence avant d’être faits prisonniers le 11 janvier 1945, en Alsace, à Obenheim, théâtre de la résistance héroïque de la 1ʳᵉ DFL contre la contre-offensive de l’armée hitlérienne. . Quatre mois plus tard, Francis Ruffier-Monet s’évade de son camp de Nuremberg, profitant d’un bombardement allié. Il a ensuite été décoré et a reçu au total 17 médailles pour son engagement, comme les Palmes académiques, l’Ordre de la Libération et la Légion d’honneur, décernées par Nicolas Sarkozy.


Francis Ruffier-Monet lors de la remise d’une des 17 médailles reçues pour son engagement auprès des Forces françaises libres.

B.N.

Victime d’un cambriolage en janvier 2024, Lila Ruffier-Monet n’a pu garder qu’une distinction à son mari. « Je n’ai aucun espoir de les retrouver un jour. Pour moi, cela n’avait aucune valeur marchande. C’est avant tout une valeur sentimentale et j’aurais aimé la partager avec le reste de la famille”, confie l’ancienne infirmière.

Une vie normale après l’horreur

« Il voulait à tout prix lutter contre les Allemands. Il ne voulait pas qu’il y ait des massacres en France. Malheureusement, il y en avait », raconte-t-elle en feuilletant des photos d’époque soigneusement conservées dans des albums aux côtés des lettres du général de Gaulle. Après la guerre, le retour en France fut une autre bataille, tout aussi difficile. Il trouve ensuite un emploi d’inspecteur dans une entreprise de chocolat en Alsace, avec 17 représentants sous ses ordres.

« Il ne pensait qu’à ses frères d’armes. Tous ces Français libres qui se sont battus, qui avaient une conviction, celle de libérer la France »

La vie reprend son cours mais les souvenirs restent. Alors il fait tout pour les perpétuer. Francis Ruffier-Monet devient président du Souvenir français du Lot-et-Garonne et délégué départemental de la Fondation France Libre, créée par le général de Gaulle, qui en fut le président d’honneur. C’est dans cet objectif de transmission que François a visité les écoles du département pendant trente ans pour honorer son devoir de mémoire.

Devoir de mémoire

« Ils étaient au front, et combien sont morts ? Ils ont versé leur sang pour que nous puissions avoir la liberté. Et souvent, lorsqu’il fréquentait les lycées, François ne pensait qu’à ses frères d’armes. Tous ces Français libres qui se sont battus, qui avaient une conviction, celle de libérer la France », se souvient Lila Ruffier-Monet. Aujourd’hui, c’est elle qui a pris le relais. Même si elle n’a pas connu la guerre, elle est devenue une Source de savoir après trente-huit ans de vie commune avec son mari.

Comme beaucoup d’anciens combattants, le Général fait partie intégrante de la vie et de l’histoire de Francis Ruffier-Monet. C’est d’ailleurs par une de ses citations qu’il terminait ses interventions dans les écoles du département : « Quand, à Bir Hakeim, un rayon de sa gloire renaissante venait caresser le front ensanglanté de ses soldats, le monde reconnut la France. »

Une cérémonie d’hommage au Général

Samedi 9 novembre, à l’occasion du 54e Anniversaire de la mort du général de Gaulle, Lila Ruffier-Monet sera présente à la commémoration organisée au monument aux morts de Villeneuve-sur-Lot, à 9h45. Celle qui a pris la place de François comme déléguée départementale de la Fondation de la France libre ne manque pas une occasion de perpétuer la mémoire de son mari. A cette occasion, les boulevards Georges-Leygues et République seront fermés à la circulation de 9h45 à 11h.

 
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