« S’ils ne jouaient pas le jeu, nous aurions parfois du mal à impliquer les secours »

« S’ils ne jouaient pas le jeu, nous aurions parfois du mal à impliquer les secours »
« S’ils ne jouaient pas le jeu, nous aurions parfois du mal à impliquer les secours »

Mardi soir, trente-six nouvelles structures, publiques et privées, ont reçu le label employeur du Sdis de l’Aveyron. Pour la mise à disposition de salariés qui sont également pompiers volontaires. Ils sont 190 dans le département.

Cette année, trente-six nouveaux employeurs ont signé une convention de partenariat avec le Sdis de l’Aveyron pour la mise à disposition des pompiers volontaires qu’ils emploient. Un record. Portant ainsi à 190 le nombre de structures publiques ou privées en Aveyron ayant signé des conventions. Cela concerne 300 pompiers, soit 20 % des effectifs.

Dans un département rural et vaste comme l’Aveyron, où 92 % de ses 1 450 pompiers sont volontaires, c’est peu dire que le rôle des employeurs peut être prépondérant. Cela s’est encore démontré mardi soir, lors d’une cérémonie inédite de remise des labels employeurs. Une cérémonie destinée à mettre en valeur ces structures tout en faisant appel aux autres. “Pour nous, l’engagement de ces employeurs est essentiel. S’ils ne jouaient pas le jeu de les mettre à disposition, nous aurions parfois du mal à engager les secours.», explique le capitaine Florence Marie, en charge de ce volontariat.

“Plus de maux d’estomac”

Plusieurs dispositions nationales, financières ou administratives, favorisent l’engagement des employeurs. Pour lesquels il reste à bien déterminer les conditions de disponibilité du salarié pompier, que ce soit pour des formations ou des interventions. “Depuis la mise en place du label « Employeur-Partenaire Pompiers », attribué pour la première fois en 2012 et étendu aux pouvoirs publics en 2018, le SDIS de l’Aveyron a, par le passé, décerné cette distinction à 50 employeurs. Ce label, décerné par le Préfet de l’Aveyron pour une durée de trois ans, témoigne de la reconnaissance de l’État envers les entreprises et collectivités qui s’engagent dans un accord autorisant leurs salariés SPV à bénéficier d’au moins 8 jours d’absences annuelles pour leur engagement citoyen.n”, résume le Sdis de l’Aveyron.

Mardi soir, il était aisé de mesurer le ticket « gagnant-gagnant » de ce système. “Avec cet accord, il n’y a pas de sensation de contrariété lorsqu’on part en intervention ou d’être à l’heure sur le lieu de travail, c’est organisé» explique un pompier. Un responsable de structure explique de son côté : «la présence d’un pompier dans nos équipes permet également de former les salariés aux premiers secoursr. » Le pompier volontaire n’a plus qu’un module de formation à suivre pour devenir formateur au sein de son entreprise. Un autre chef d’entreprise explique avoir franchi le pas après le Covid. “C’était un éclair, je me suis dit, il faut faire quelque chose dans ce sens et nous sommes fiers de cet effort« . Un effort qui, pour les structures, peut également s’inscrire dans une démarche RSE.

La confiance mutuelle aussi

De même ; les structures qui ont la particularité d’être représentées à différents endroits du territoire savent qu’elles peuvent avoir un rôle à jouer. “Nous sensibilisons nos équipes à cette forme d’engagement», souffle le président de l’ADMR, aux côtés d’une salariée qui est également infirmière coordonnatrice pour les pompiers. Mais pour la plupart des dirigeants ou représentants du collège « employeur », c’est une question de citoyenneté et de confiance mutuelle avec le pompier volontaire.

Un artisan du sud Aveyron, qui était lui-même pompier volontaire, et qui compte deux pompiers volontaires au sein de sa petite entreprise, explique ainsi : «Dans certains cas, il est nécessaire de relativiser. Chez nous, il y a peu d’interventions au quotidien. Et je pense que nous pouvons donner un peu de notre temps« . “Il ne faut pas oublier que nous sommes très heureux de pouvoir faire appel aux pompiers», glisse un autre employeur.

Des manières de voir qui semblent gagner du terrain dans le département, chacun des 40 centres de secours disposant d’au moins un pompier agréé. Mardi soir, le colonel Lecoq, le préfet de l’Aveyron Charles Giusti et le président du conseil départemental, Arnaud Viala, également président du conseil d’administration du Sdis, ont personnellement assuré la délivrance de ces étiquettes. Surtout, avec un mot aux lèvres : «merci« .

Intérêt pour un employeur

Pour un employeur, les avantages d’un accord sont de plusieurs ordres. D’une part, avec un pompier volontaire dans ses rangs, l’employeur dispose effectivement d’un agent de prévention et de sécurité, d’un secouriste expérimenté, etc.

Cela permet également à l’employeur de bénéficier d’avantages sur l’assurance incendie, de bénéficier d’indemnisations et de réductions d’impôts. Le tout dans le cadre de mesures bien définies bien sûr. Cela peut également être inclus dans les plans de formation professionnelle.

Ce label peut également servir de support de communication, notamment en matière de recrutement. En tout cas, cela est perçu comme valorisant l’entreprise.

 
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