La fièvre catarrhale continue de se propager, 7 000 foyers ont déjà été recensés en France. Dans les Landes, tous les élevages sont concernés. Jonathan Cessac, éleveur à Cauneille dans le sud du département. Il ne peut se résoudre à voir ses animaux souffrir et mourir ainsi.
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Les symptômes de la maladie sont impressionnants : raideur musculaire, écoulement nasal, irritation des yeux, cyanose de la langue et tétanie généralisée. Chaque jour depuis septembre, Jonathan Cessac dit se lever »avec une boule au ventre« . L’éleveur, basé à Cauneille dans les Landes, scrute le comportement de ses moutons et reconnaît malheureusement les effets de l’épizootie.
Début novembre, il a placé une dizaine d’animaux à part, dans un enclos qu’il appelle « infirmerie », « pour avoir une meilleure surveillance ».
Régulièrement, c’est un bélier qui ne semble plus avoir assez de force pour se relever ou encore un mouton qui «commence à avoir la langue bleue, des muqueuses qui coulent ». Jonathan Cessac avait pourtant tenté de traiter cette dernière avec un antibiotique, pour qu’elle soit protégée »,qu’elle ne soit pas encore plus infectée par d’autres maladies pour tenter de lutter contre ce virus« . Des précautions qui semblent vaines. Il décrit une mortalité quasi quotidienne, difficile à supporter pour l’éleveur. “Le matin, je me lève avec une boule au ventre et je compte les moutons morts. Nous ne sommes pas des éleveurs pour voir les animaux souffrir, loin de là !“
La fièvre catarrhale (FBC) est sur le point de décimer les troupeaux ovins dans les Landes. Paru début septembre, leUne épidémie virulente, transmise par un moucheron, continue de se propager et inquiète les éleveurs de moutons car elle provoque mortalité et avortements chez les animaux infectés. Tous les éleveurs ovins du département, une vingtaine au total, sont concernés.
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La fièvre catarrhale décime les élevages des Landes
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©France 3 Aquitaine
Jonathan Cessac a pu constater la progression de l’épidémie. En septembre, malgré les premiers décès dans son exploitation, il arrive “encore prendre soin de ses) moutons et les sauver”. Aujourd’hui, il a perdu une vingtaine d’animaux sur un troupeau de 140 têtes.
Un mouton peut se porter bien un jour, le lendemain matin il est malade et le soir on le retrouve mort.
Jonathan CesacÉleveur de moutons à Cauneille
Aujourd’hui, grâce aux échographies, il sait que 60 % des brebis sont « vides ou avortées ».C’est un gros manque à gagner pour l’année prochaine.», estime-t-il.
“Nous attendons avec impatience le vaccin pour sauver nos animaux», assure Jonathan. “C’est notre priorité aujourd’hui d’avoir un troupeau en bonne santé ! Mais les éleveurs de moutons landais ne peuvent pas compter dessus pour le moment, et pour cause, il est en rupture de stock.
La ministre de l’Agriculture, Annie Genevrard, a annoncé, le 4 novembre lors d’une visite dans le Tarn, une commande de deux millions de doses supplémentaires. Des doses qui ne seront pas disponibles avant de nombreux mois, déplorent les éleveurs.
Le ministre a également annoncé la tenue, en janvier 2025, d’une conférence sur la santé animale, visant à «reprends un peu la main« contre les épizooties qui frappent les élevages français. Elle reconnaît déjà que les 75 millions d’euros du fonds d’urgence annoncés lors du sommet de l’élevage de Cournon-d’Auvergne début octobre, «ne suffirait pas», soulignant l’ampleur de cette crise sanitaire.
“Le problème dans les Landes, c’est le manque de communication. Le ministre avait annoncé la gratuité des vaccins, mais ils ne seront pas disponibles avant juin 2025. De belles promesses mais elles sont venteuses ! Sur le terrain, selon Vincent Coco, président de la coordination rurale des Landes, l’impact de la maladie se fait sentir sur tout un territoire.
Au-delà de la mortalité des moutons, mais le syndicaliste pointe aussi le problème du renouvellement du cheptel. Les 60 et 80% d’avortements pour cause de maladie auront des conséquences : “Il n’y aura pas d’agneaux à Pâques», prédit-il.
Une filière entière va souffrir de cette maladie : bouchers, laiteries, commerçants. Tout le monde est concerné, pas seulement l’éleveur, c’est très grave !
Vincent CocoPrésident de la Coordination rurale des Landes
De son côté, la Chambre d’agriculture des Landes réclame la gratuité de la vaccination et la mise en place de mesures financières pour soutenir les éleveurs concernés.