Ce long week-end, la circulation s’annonce chargée sur certaines routes de France. Sur les rails, ce sera quasiment à l’arrêt entre Paris, Lyon et Marseille. SNCF Réseau a décidé de fermer totalement la ligne à grande vitesse entre Paris et Lyon, du 9 au 12 novembre, soit à partir de ce samedi matin, pour cause de travaux.
Une mesure rarissime, d’autant qu’il s’agit de la ligne la plus utilisée en France par les TGV de la SNCF, et ceux de son concurrent italien, Trenitalia. D’autant plus lors d’un long week-end, l’un des plus populaires de l’année. “C’était, selon nous, le meilleur moment pour limiter les désagréments”, répond SNCF Réseau.
«Une opération coup de poing» préparée depuis 2018
Généralement, les chantiers sur le réseau ferroviaire ont lieu la nuit, afin de minimiser les conséquences sur le trafic ferroviaire. Cette fois, SNCF Réseau, en charge de l’entretien des voies ferrées françaises, a décidé de réaliser une « opération coup de poing », qu’elle prépare depuis… 2018.
SNCF Voyageurs a déjà supprimé 30 % de ses TGV, tandis que Trenitalia a supprimé deux allers-retours sur la période, contre cinq en temps normal. Les trains restants circuleront sur la ligne classique. Pour rejoindre Lyon depuis Paris et inversement, il faudra compter entre quatre et cinq heures de trajet, alors qu’il faut habituellement deux heures à grande vitesse. De même, rejoindre Marseille depuis la capitale ou l’inverse, où les TGV empruntent la même ligne à grande vitesse, prend plus de sept heures, contre 3,5 heures habituellement. Un véritable parcours du combattant.
La capacité de la ligne sera augmentée de 25 %
Des contraintes exceptionnelles qui n’empêchent pas le prix des places d’augmenter et ne semblent pas décourager les voyageurs souhaitant profiter du congé de l’Armistice lundi, pour se dépayser. Ce mercredi après-midi, un aller-retour Paris-Lyon ou Paris-Marseille coûte environ 150 euros le week-end. Tous les trains sont même pleins lundi, de la ville de Marseille à la capitale.
Le projet vise à modifier la signalisation et à installer le système européen de gestion du trafic ferroviaire plus moderne, appelé ERTMS. Concrètement, « il connaît en temps réel la position et la vitesse de tous les trains et donne directement à un conducteur la vitesse qu’il doit respecter », explique SNCF Réseau. Il permet ainsi de réduire l’espace entre deux trains. » Et donc d’en insérer davantage sur la ligne. Grâce à cette avancée technique, la capacité de la ligne sera augmentée de 25 %, avec seize trains par heure dans chaque sens, contre treize aujourd’hui.
Durant les quatre jours d’interruption de la circulation, 1.000 agents seront mobilisés pour réaliser les travaux « en un temps record ». Les cheminots vont « débrancher puis rebrancher et tester 57 000 fils » qui contrôlent les 250 aiguillages de la ligne à grande vitesse. Ensuite vingt-deux trains rouleront au ralenti, à 300 km/h, pour tester l’ensemble des installations. Une fois ce dernier point validé, la circulation reprendra normalement.