Sur les dix dernières Miss France, quatre sont originaires des Hauts-de-France.
Une équipe de « Sept à Huit » s’est rendue dans les coulisses du plus grand concours régional, celui de Miss Nord-Pas-de-Calais.
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Miss France 2025 : qui succédera à Ève Gilles ?
C’était il y a deux semaines à la Liévin Arena, près de Lens. Celle qui représentera le Nord-Pas-de-Calais au concours Miss France 2025, le 14 décembre, est sur le point d’être choisie devant près de 5 500 personnes en liesse. Il faut dire qu’il s’agit de la plus grande élection régionale du pays. Et pour cause, ces dix dernières années, quatre de ses reines sont devenues Miss France : Camille Cerf, Miss France 2015, Iris Mittenaere, un an plus tard, Maëva Coucke, Miss France 2018. Et l’année dernière Eve Gilles, arrivée personne ne soutient les 17 candidats.
« Si vous trébuchez, si vous bégayez, si vos cheveux ne sont pas à leur place, ce sont toutes vos imperfections qui vous rendent belle. Vous êtes tous magnifiques ce soir”leur raconte-t-elle dans la vidéo de « Sept à Huit » à retrouver en tête de cet article ci-dessus. Un reportage qui tente de comprendre pourquoi cette région est devenue l’usine à Miss France, en suivant trois candidates et les organisateurs du concours.
Il y a d’abord Maëva, 22 ans, étudiante en master d’ingénierie de la santé, élue Miss Béthune en juillet dernier. Depuis, son emploi du temps ressemble à celui d’une personnalité, une petite star que tout le monde court après. « Quand on est élue Miss, les premiers événements qui surviennent sont principalement les événements de la mairie. Après, il y a beaucoup d’événements commerciaux”dit-elle. Dans cette commune de 25 000 habitants, le moindre événement en présence de Miss Béthune attire le public.
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Mais en dix ans d’existence, la ville n’a jamais remporté le titre régional. Alors cette année, le comité local a mis le paquet et a confié Maëva à un accompagnateur, Maxime, étudiant en première année de médecine et bénévole. Selon les besoins, il fait office de garde du corps ou de photographe pour les réseaux sociaux des Miss. “Je fais en sorte de créer un maximum de contenu pour montrer ce qu’elle fait, car c’est vrai qu’elle fait de belles choses, et c’est aussi une façon de montrer tout ça”, dit-il, pas peu fier. “Il voit la vie d’une Miss d’un peu plus près, et puis nous y trouvons tous les deux notre bénéfice”, ajouta la jeune fille. Maëva a tous les codes d’une candidate parfaite : maîtrise de la parole, de l’image et elle n’hésite pas à faire campagne, voulant inciter le plus de Béthunois possible à se rendre aux élections régionales. Car dans les tribunes, une place vaut une voix.
Face à Maëva, dans la course à Miss Nord-Pas-de-Calais 2024, il y a aussi Valentine, 22 ans, élue Miss Lille, qui vit son rêve de petite fille. « Quand on est petit, on se dit : Waouh ! Il y a des femmes qui sont très belles à la télé, qui portent de jolies robes, qui savent marcher avec des talons hauts, alors forcément, c’est un rêve. dit-elle. Cependant, les fées ne se sont pas penchées sur le berceau de Valentin. À l’âge de quatre ans, elle développe une maladie auto-immune rare suite à un simple cas de varicelle. Jusqu’à l’adolescence, elle a vécu sous la menace constante de graves hémorragies en cas de chute. Alors, la petite fille rêve de monter sur scène et de briser sa solitude.
A quinze ans, alors qu’elle parvient à vaincre la maladie, elle se jette à corps perdu dans ce monde de paillettes pour mettre en œuvre un projet fou : devenir Miss. « Je ne pouvais pas faire de sport. Au tout début de la maladie, je ne pouvais même pas aller à la récréation avec mes amis à l’école. Alors oui, mon rêve c’était de danser et donc de voir les belles filles de Miss France avec de belles robes, danser sur scène (…) Le fait d’avoir été très restreinte par la maladie, j’ai besoin de vivre à 200 %. explique-t-elle. Pour l’accompagner, elle n’a pas encore de chaperon officiel, mais son frère Clément.
Pour Marie, “Mademoiselle, ce n’est pas une potiche”
Pour Marie, pas de rêve de petite fille, mais plutôt un caprice. A 18 ans, elle se lance dans le monde des Miss en mai dernier, encouragée par ses amis dans son cours de danse et est élue Miss Brebières, commune de moins de 5 000 habitants. Étudiante en deuxième année de droit, danseuse et basketteuse en club, Marie est une touche-à-tout qui se forme également pour devenir réserviste dans l’armée. «Le jour de son 18e anniversaire, elle est arrivée au bal avec un foulard “Mademoiselle 18 ans”. Et à partir de là, on a fait des blagues à ce sujet, mais on n’aurait jamais pensé que ça irait aussi loin.témoigne une de ses amies.
A la question de savoir si être Miss est une vision un peu rétrograde de la femme, Marie répond d’emblée : « Mademoiselle, ce n’est pas un mannequin, c’est une femme forte. Elle est la représentation du monde d’une femme forte. Elle ose monter sur scène, elle ose prendre la parole devant des milliers de personnes. Non, ce n’est pas un vase”, elle décide. « Ce n’est pas parce que je ne représente pas vraiment l’image de la princesse qui adore les paillettes que je porte bien la couronne. Je pense qu’en fait, c’est une princesse différente.précise-t-elle.
Princesse ou pas. Il fallait tout de même respecter certaines règles incontournables, comme se percher sur des talons vertigineux. “Là, il y a onze centimètres, avec une plateforme de trois centimètres”elle montre. Et d’ajouter : «Je n’étais pas du tout à l’aise avec des talons hauts. Marcher avec des talons est encore pire. Je préfère les baskets. Marie, qui rêve de devenir diplomate, a donc dû apprendre en toute hâte ce qu’implique être Miss du Nord.
Un cours de préparation d’une semaine
Huit jours avant le grand soir, tous les prétendants au titre suivront un stage de préparation organisé par le comité Nord-Pas-de-Calais. Cette initiative, propre à la région, est censée les former à affronter la salle de plus de 5 000 places. Est-ce la fameuse arme secrète pour remporter les titres de Miss France ? Pour le savoir, le mieux est de demander conseil à Anne-Sophie, l’organisatrice du concours régional. Son palmarès : deux Miss France et une première vice-championne en quatre ans. Elle prépare également le stage d’une semaine où elle apportera les 400 costumes confectionnés par son équipe. “On essaie de reproduire une mini Miss France (…) Les jeunes filles sont adorables, elles sont engagées, elles ont envie et franchement, elles le méritent”elle a lâché.
Pour devenir une miss accomplie, il faut d’abord des moments de détente, avec un jeu vidéo immersif où le but est d’éliminer les zombies. Ou autour d’une partie de bowling. L’objectif : rendre les filles plus sûres d’elles au moment de la compétition et leur insuffler l’esprit de la célèbre grande famille Miss. « C’est vraiment sympa et nous ne sommes pas forcément des concurrents cette semaine. » se réjouit l’un d’eux. Il s’agit aussi de les préparer à la finale nationale, avec 60 questions de culture générale. Dernier exercice, et non des moindres, le défilé en talons hauts. Toutes ces activités gratuites pour les candidats sont financées par des sponsors. En contrepartie, elles seront mises en avant sur les réseaux sociaux des Miss.
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Après huit mois de travail, l’heure de vérité arrive enfin : l’élection de Miss Nord-Pas-de-Calais. A minuit passé, après le vote du public pour désigner les neuf finalistes, c’est le jury qui a le dernier mot et qui choisit le gagnant. Ce n’est ni Maëva, ni Valentine, ni Marie. C’est finalement Sabbah, Miss Villeneuve d’Ascq, qui représentera le Nord-Pas-de-Calais au concours Miss France le 14 décembre.