Une base à Paris, où il vit depuis plus de vingt ans, une autre à New York, où il a ouvert un troisième salon, le célèbre coiffeur australien David Mallett est sans doute le mieux placé pour analyser la coiffure des 47e Président des États-Unis et son évolution au fil du temps. Plutôt que le blond artificiel affiché lors de son premier mandat, il semble que Donald Trump opte désormais pour une couleur plus dorée… Qui n’échappe néanmoins toujours pas à la caricature, d’autant plus si elle est associée à un bronzage orangé et des dents blanchies à outrance. Une certaine vision de l’Amérique, comme nous l’explique David Mallett.
Le point : En tant que coiffeuse, quel est votre avis sur les choix capillaires de Donald Trump ?
David Mallet : Ils ne sont clairement pas accidentels, aléatoires ou liés à un quelconque problème financier ! C’est totalement intentionnel et réfléchi, probablement dans l’idée de se donner un air de fraîcheur avec une blonde qu’il doit considérer comme printanière, comme un faux espoir. Sa chevelure participe à son aspect général avec son bronzage, la blancheur de ses dents, ses choix de costumes. Cela correspond à une certaine vision du rêve américain sans tenir compte de ce goût pour l’artificiel. Mais les Etats-Unis sont un pays très fragmenté, son apparence ne plaît visiblement pas à tout le monde.
Comment son style a-t-il évolué au fil du temps ?
Avec l’âge, Donald Trump tend de plus en plus vers un blond doré, sans doute pour cacher ses cheveux blancs, et il doit sûrement utiliser beaucoup de produits fixants pour que sa coupe ne bouge pas. Je ne sais pas qui se cache derrière son image, mais je dois admettre qu’elle a un goût terrible ! Je ne connais aucun homme politique qui ait une apparence aussi caricaturale. En France, où l’artificialité reste peu appréciée, la sobriété des choix capillaires d’un Nicolas Sarkozy ou d’un Emmanuel Macron me semble plus digne de la fonction présidentielle.
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En janvier dernier, la section Page Six de Poste de New York a écrit que les différences de couleur de Donald Trump étaient le résultat de son impatience puisqu’il ne peut pas rester assis plus de trente minutes chez un coiffeur. Cela vous semble-t-il réaliste ?
Cela m’étonnerait car, dans nos salons, nous recevons certaines clientes aux horaires très serrés qui continuent de travailler pendant l’application de leur coloration, qui peut ne durer qu’une dizaine de minutes. En revanche, pour couvrir ses racines, Donald Trump doit probablement se rendre chez le coiffeur toutes les deux ou trois semaines. A ce blond doré actuel, très intense et artificiel, je préfère les époques où il avait une teinte châtain clair, plus cendrée. Si j’étais son coiffeur, je reviendrais vers une couleur plus naturelle, plus sobre, et une coiffure moins fixée en évitant cette mèche longue.