Une trentaine de membres du personnel de la Maison Solidaire d’Aucamville (Haute-Garonne) sont en grève ce mardi 5 novembre 2024. Ils dénoncent un manque de moyens et de considération du département concernant les conditions de travail dans l’aide sociale à l’enfance.
Les essentiels du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve la meilleure actualité régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en contact avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse email pour vous envoyer la newsletter « Les incontournables du jour : notre sélection exclusive ». Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien présent en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité
Une trentaine de personnes étaient en grève ce mardi matin devant le centre de solidarité d’Aucamville (Haute-Garonne). Une grève pour mettre en lumière les inquiétudes et les difficultés qui persistent au sein de la protection de l’enfance. « Nos conditions de travail sont tellement dégradées, nous ne pouvions plus rester les bras croisés, nous avons essayé de tirer la sonnette d’alarme à plusieurs reprises mais rien n’y fait » explique Estelle Fundaro, déléguée à la protection de l’enfance (ASE).
Parmi leurs revendications, davantage de moyens financiers, mais aussi de moyens humains. « Nous avons besoin de plus de personnel, nous sommes actuellement en sous-effectif. Il faudrait recruter un délégué à l’enfance supplémentaire, mais aussi un psychologue et un technicien en intervention sociale et familiale.
Car pour Estelle Fundaro, le manque d’effectifs est flagrant au sein de la structure. « Nous avons 210 enfants, pour ces 210 enfants, il n’y a que deux psychologues. Ce n’est pas possible, nous ne pouvons pas tenir le coup. Même combat du côté des référents ASE, »il y a huit référents ASE dans la maison, mais nous avons tous 25 enfants, donc c’est déjà compliqué de suivre et de s’occuper de tout le monde« .
Si la Maison Solidaire inclut 210 enfants au cœur de sa structure, 25 enfants seraient quand même »en attente» selon Estelle Fundaro. « Nous n’avons pas assez de personnel pour nous occuper d’eux. Il y a donc 25 enfants qui attendent. Mais nous, en tant que référents, sommes déjà surchargés, nous ne pouvons pas nous occuper d’eux.» Pour le référent, le suivi des enfants dans le centre de solidarité ne peut s’effectuer correctement sans réel changement.
“Il y aura et il y aura déjà eu des tragédies à cause de ces conditions de travail. Là par exemple, nous sommes débordés et n’avions pas d’informations sur une demande de placement, donc l’enfant est introuvable aujourd’hui. Une situation comme celle-ci est terrible, mais si nous n’augmentons pas les effectifs, la situation risque d’empirer. Nous espérons donc pouvoir nous faire entendre, nous voulons interpeller les élus pour qu’ils réagissent à la situation.»
Selon Estelle Fundaro, plusieurs élus dont Jean-Michel Fabre, vice-président chargé de l’action sociale locale et Annie Vieu, vice-présidente chargée de la protection de l’enfance, j’y serais allé. Selon le salarié, aucun changement annoncé. « Nous sommes très déçus, on nous a dit que personne ne serait recruté et que les effectifs ne changeraient pas. La cause, selon les élus, ce sont les coupes budgétaires qui sont trop importantes pour pouvoir fournir des ressources ». En réponse, l’équipe de l’ASE, de la Maison Solidaire d’Aucamville, a décidé de diffuser une pétition. Demain, mercredi 6 novembre, la grève devrait être reconduite.
Selon le Conseil Départemental, la situation budgétaire est « sans précédent, compte tenu des mesures annoncées dans le cadre de la Loi de Finances 2025. Sur les deux dernières années, le Conseil départemental a perdu 253 millions d’euros de recettes, avec l’effondrement du marché immobilier, alors que l’essentiel des dépenses de la collectivité est en hausse.» Sébastien Vincini, président du Conseil départemental et les élus départementaux auraient ainsi interrogé l’Etat sur la situation du Département. « Les élus départementaux restent déterminés à faire entendre leur voix au niveau national pour que des solutions concrètes soient établies, afin de retrouver une viabilité financière qui assurera les missions essentielles du Conseil départemental, dont l’action sociale reste l’ADN.