Un projet agricole qui divise la commune
A Vicq sur Breuilhune commune d’environ 1 400 habitants en Haute-Vienne, le projet de porcherie industrielle portée par le Gaec Berland provoque un tollé. Prévue pour héberger 1 000 porcs sur une superficie de 1 000 m², l’exploitation inquiète les riverains pour son impact potentiel sur l’environnement, le bien-être animal et la qualité de vie locale. En réponse, un collectif d’habitants s’est constituédénonçant les risques de pollution, de nuisances et d’impact sur le bien-être animal, comme nous l’a expliqué Patrick Piquethabitant de Brégéras, lieu où se situe le projet d’implantation de cette porcherie industrielle :
« Nous nous sommes installés à la campagne avec des agriculteurs qui nous ont accueillis, des agriculteurs qui font un métier noble et nourrissant pour la population et aujourd’hui ils veulent mettre en place une filière industrielle et Cela va à l’encontre de nos valeursnos principes et en plus ces industries en terme de bien-être animal, c’est quelque chose d’horrible puisque pour 1000 m² il y aura 1000 porcs, un peu moins d’un mètre carré par porc, c’est quelque chose d’imaginable aujourd’hui (…) ça représente nuisances, risques olfactifs, il y a du bruitla rotation des camions, enfin il y a un grand nombre de choses, comme prélèvement sur les ressources en eau de la commune ce qui est déjà un peu critique compte tenu de la population de la commune et de nos ressources. Alors voilà, nous avons des questions et nous attendons des réponses.
Pollution et consommation d’eau
Classe ICPE (Installation Classée pour la Protection de l’Environnement), le projet pourrait entraîner une pollution des eaux et des sols, notamment à travers lisier d’animauxqui se répandrait sur les terres voisines. Les habitants craignent un contamination des eaux souterrainesmais aussi les rivières locales, ce qui affecterait la biodiversité. Par ailleurs, le collectif dénonce une consommation d’eau excessive pour ce type d’exploitation intensive, alors que la commune souffre déjà de restrictions d’eau lors des périodes de sécheresse.
Bien-être animal et dévaluation immobilière en question
Les habitants pointent également le manque de respect du bien-être animal, craignant que les 1 000 porcs, confinés sans accès à l’extérieur, vivent dans conditions jugées inacceptables. Ce projet risque selon eux également de déprécier la valeur des biens immobiliers dans les hameaux concernés, comme Brégéras, où les maisons auraient une vue directe sur la future installation.
« Ce type d’élevage intensif va dénaturer notre village », s’inquiète Patrick Piquet.
Mobilisation et pétition contre la porcherie
Pour faire entendre leur voix, les opposants ont lancé une pétition en ligne mi-octobre, qui a déjà récolté plus de 30 000 signatures. Ce soutien national souligne une mobilisation importante contre l’élevage industriel. Le collectif demande une enquête publiqueune procédure facultative pour un élevage de moins de 2 000 porcs, afin que les habitants puissent exprimer leurs inquiétudes en toute transparence.
Une réunion de concertation prévue
Face aux tensions, la mairie avait prévu une réunion le 4 novembre 2024 pour aborder les enjeux du projet entre le collectif, les agriculteurs porteurs du projet et les élus locaux. Le maire, Christine de Neuvilleespérait parvenir à un compromis acceptable pour toutes les parties. Désormais, à la mairie, on attend d’avoir le dossier officiel pour prendre une décision. Quant au Gaec Berland, il affirme vouloir respecter les normes en vigueur, mais les riverains restent sceptiques. LE travaux de ce projet controversé pourrait débuter Juillet suivant.
Crédit photo : Laurent Bourdelas, écrivain, venu vivre à Vicq-sur-Breuilh pour le calme et les paysages.